Le scrutin à peine clos, les premières passes d’armes commencent pour décrocher la présidence de la commission européenne. Dans la pratique, plusieurs postes stratégiques sont à pourvoir dans les semaines à venir pour assurer la gouvernance de l’Union. Il est très probable que l’Allemagne en revendique au moins un. Toute la question sera de savoir lequel… L’issue de ce supermercato est encore très incertaine. Pour la forme, Merkel a avancé un premier pion, qui devrait servir d’appât pour une négociation globale. Un premier sommet doit évoquer la question ce mardi.
Dès la proclamation des résultats, Angela Merkel a suggéré que le SpitzenKandidat des conservateurs, Manfred Weber (allemand) devienne président de la Commission. Plusieurs éléments laissent penser qu’il s’agit à ce stade d’une simple mise en scène pour lancer les négociations globales à venir. En effet, outre que Weber est un parfait inconnu en Europe, les conservateurs ont enregistré un recul aux élections, y compris en Allemagne où ils ont perdu 7 points par rapport au précédent scrutin. Enfin, la France s’oppose fermement à cette procédure de choix du président de la Commission au sein du groupe majoritaire au Parlement.
Dans ces conditions, il est peu probable que Manfred Weber parvienne à décrocher la présidence de la Commission. L’Allemagne pourrait en revanche faire mine de céder sur ce point pour mieux pousser la candidature de Jens Weidmann à la présidence de la Banque Centrale Européenne. A moins que Merkel elle-même ne lorgne le poste de présidente du Conseil Européen, en remplacement de Donald Tusk.
De son côté, Emmanuel Macron mène son propre round. Il a reçu aujourd’hui le premier ministre espagnol pour évoquer les nominations européennes. Un cycle de rencontres bilatérales est prévu dès aujourd’hui pour dégager une décision commune.
Tout laisse à penser que la France pousse la candidature de Michel Barnier à la présidence de la commission.
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