Où installer son entreprise en Europe pour échapper à l'enfer fiscal et bureaucratique français ? La Suisse reste le pays le plus libéral d'Europe pour les entrepreneurs et celui où il est le plus facile de développer son entreprise. Voici pourquoi... Même si la Suisse est un pays cher, elle continue à présenter des avantages qui méritent vraiment réflexion.
Comme le montre ce tableau extrait du Human Freedom Index 2020, la Suisse prĂ©sentĂ© un certain nombre d’avantages concurrentiels par rapport Ă la France. Les amateurs du genre noteront en particulier que l’impartialitĂ© de l’Etat y est mieux garantie et que la “rĂ©gulation” y est moins prĂ©sente qu’en France.Â
Ces Ă©lĂ©ments expliquent que la Suisse soit classĂ©e 4è puissance mondiale en termes de libertĂ© Ă©conomique. Cette performance invite vraiment Ă rĂ©flĂ©chir sur une Ă©ventuelle expatriation de l’autre cĂ´tĂ© du lac LĂ©man.Â
En Suisse, le service public fonctionne
L’un des avantages majeurs de la vie en Suisse tient au bon fonctionnement gĂ©nĂ©ral du pays, et en particulier au bon fonctionnement de son service public. On notera que, selon l’OCDE, la Suisse battait en 2019 le record mondial de confiance des citoyens dans le système de santĂ© national (93% de confiance, en recul de 2 points sur dix ans, Ă comparer avec les 72% français…). En outre, 86% des Suisses se dĂ©claraient confiants dans leur système scolaire, en hausse de 11 points en dix ans. Ils ne sont que 71% Ă dire la mĂŞme chose en France.Â
Une imposition des entreprises raisonnables
On notera que l’imposition des entreprises en Suisse n’est pas inexistante, mais qu’elle est raisonnable. Le Human Freedom Index note Ă 7/10 le taux marginal supĂ©rieur d’imposition (la France est notĂ©e 3/10…), ce qui est un bon score, sans ĂŞtre particulièrement favorable.Â
Le taux officiel de l’impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s (impĂ´ts confĂ©dĂ©raux et cantonaux inclus) est de 21,1%. Rappelons qu’il est de 32% en France. Mais la Suisse prĂ©sente plusieurs astuces, comme la dĂ©ductibilitĂ© de l’impĂ´t payĂ© au niveau confĂ©dĂ©ral de l’assiette imposable, ce qui rĂ©duit le taux rĂ©el. En outre, les sociĂ©tĂ©s rĂ©sidentes sont imposĂ©es en Suisse sur leurs bĂ©nĂ©fices mondiaux.Â
Une faible imposition sociale
Un autre avantage de la Suisse tient au faible coĂ»t de son système de protection sociale (pourtant très efficace, dĂ©monstration est une nouvelle fois faite que des moyens Ă©levĂ©s ne garantissent pas un bon rĂ©sultat). Les cotisations vieillesse pesant sur les employeurs sont 5,5% et les cotisations chĂ´mage de 2,2%. L’assurance-maladie est privatisĂ©e et Ă la charge des salariĂ©s.Â
Cotisations sociales des travailleurs indépendants
Pour les travailleurs indĂ©pendants, l’organisation helvĂ©tique se rĂ©vèle beaucoup plus intĂ©ressante que l’organisation française. Les cotisations maladie sont fixĂ©es par l’assureur privĂ© que l’affiliĂ© choisit. Les cotisations vieillesse et invaliditĂ© s’Ă©lèvent Ă 9,5%.Â
Ces taux très infĂ©rieurs au racket que les travailleurs indĂ©pendants subissent en France mĂ©ritent vraiment rĂ©flexion.Â
Une imposition modérée des dividendes
Enfin, les taux d’imposition des dividendes sont relativement modĂ©rĂ©s. Si l’on fait masse de l’ensemble des Ă©lĂ©ments fiscaux, le taux d’imposition s’Ă©lève Ă 38,72%, ce qui est très supĂ©rieur aux 20% de la Lettonie ou de l’Estonie, mais très infĂ©rieur aux 55,14% français. LĂ encore, la fiscalitĂ© suisse paraĂ®t globalement favorable sans sombrer dans le dumping.Â
L’information fiscale circule bien entre la Suisse et la France
Pour le reste, il ne faut pas fantasmer, l’administration fiscale suisse s’est mise Ă discuter très sĂ©rieusement avec ses voisines, y compris l’administration fiscale française. Nous avons rĂ©cemment consacrĂ© un post Ă ce sujet. En dehors des organismes caritatifs, tous les revenus financiers en Suisse sont passĂ©s au crible et transmis au fisc français en cas de besoin.Â
L’expatriation en Suisse reste bĂ©nĂ©fique si les flux sont Ă©levĂ©s
Tous ces Ă©lĂ©ments plaident en faveur d’une installation en Suisse, mais on retiendra une donnĂ©e essentielle : la Suisse n’est pas donnĂ©e Ă n’importe qui. Ă€ titre d’exemple, la crĂ©ation d’une SARL suppose un capital de dĂ©part de 20.000 francs suisses. Il faut en outre intĂ©grer les frais de fonctionnement de l’entreprise dans un pays oĂą les prix sont Ă©levĂ©s.Â
Pour ceux qui veulent en savoir plus, nous recommandons dans un premier temps la lecture du site confĂ©dĂ©ral sur les PME, qui donne Ă©normĂ©ment d’informations pertinentes sur la crĂ©ation d’une sociĂ©tĂ© en Suisse. Dans tous les cas, il faut se faire conseiller avant de s’y installer.Â