Le Luxembourg est le mythe vivant de tous les expatriés. Mais les évolutions de la coopération avec le Luxembourg ces dernières années a quand même beaucoup modifié la donne, de telle sorte que les bénéfices du Luxembourg ne coulent plus forcément de source. Nous livrons aujourd'hui notre analyse détaillée sur le pour et le contre d'une expatriation au Grand-Duché, question cruciale que beaucoup d'entre vous se posent.
L’improprement appelĂ© Grand-DuchĂ© du Luxembourg est l’objet de nombreux fantasmes, surtout nourris par ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Les familiers de ce bout de terre un temps possĂ©dĂ© par les ducs de Bourgogne en rĂŞvent beaucoup moins. Mais voici, pour ceux qui songent Ă l’expatriation, notre avis sur l’intĂ©rĂŞt de rĂ©aliser leur projet ou non au Luxembourg.Â
Le Luxembourg, un vrai paradis fiscal et social…
Faut-il le redire ? Le Luxembourg est un paradis fiscal qui fait rĂŞver les Français. Grâce Ă une politique souple et surtout stable dans le temps, le grand-duchĂ© a attirĂ© Ă lui une grande partie de la richesse europĂ©enne, grâce Ă laquelle il dispose d’un haut niveau de revenus et d’une très faible fiscalitĂ©.Â
Quelques chiffres suffisent Ă la rappeler : au-dessous de 175.000€ de bĂ©nĂ©fices, l’impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s est de 15%. Il est de 17% au-delĂ , avec une taxe spĂ©ciale pour les entreprises installĂ©es Ă Luxembourg Ville, qui porte le taux Ă 25%.
Quand on compare ces chiffres Ă la tyrannie française, on comprend tout de suite l’intĂ©rĂŞt de s’exiler dans les forĂŞts ducales.Â
Les cotisations sociales des employeurs sont pour leur part de l’ordre de 12,5%, lĂ encore imbattables en comparaison de la gabegie française.Â
La taxation des dividendes est par ailleurs limitée à 15%. Que demander de mieux ?
Une administration qui fonctionne
Outre ces avantages Ă©vidents, le Luxembourg a eu la bonne idĂ©e de se doter d’une administration fiable et en Ă©tat de marche, qui tranche avec la dĂ©sinvolture du service public français, et avec l’arrogance de ses fonctionnaires. Au Luxembourg, un guichet Ă©lectronique permet aux entrepreneurs d’avoir des explications de texte claire, et un regroupement des formalitĂ©s Ă accomplir en ligne qui fait gagner beaucoup de temps et de sĂ©curitĂ©.Â
L’administration luxembourgeoise est attachĂ©e Ă rendre service au public, ce qui est un autre avantage non nĂ©gligeable par rapport Ă l’administration, fiscale ou autre, française.Â
Un statut de l’entreprise protecteur
Autre avantage (comparable Ă la Suisse), le droit des sociĂ©tĂ©s permet des formules très souples : de la sociĂ©tĂ© anonyme, Ă la SARL, le Luxembourg dispose de tout ce qu’il faut lĂ oĂą il faut, avec des supplĂ©ments que les Français apprĂ©cieront. En particulier, on signalera le principe de la sociĂ©tĂ© en nom collectif, qui permet de commencer une activitĂ© sans dĂ©claration au tribunal de commerce.Â
Une vraie barrière Ă l’entrĂ©e
Il faut toutefois savoir que le Luxembourg est très demandĂ©, et que les places sont dĂ©sormais très chères pour s’y installer. L’expatriation au Luxembourg suppose donc de bien maĂ®triser son processus entrepreneurial.Â
En particulier, les formes simplifiĂ©es de sociĂ©tĂ© supposent la prĂ©sence d’un Luxembourgeois comme gĂ©rant ou au moins associĂ©. Pour crĂ©er une SARL, il faut apporter 12.000€ de capital. Pour crĂ©er une sociĂ©tĂ© par actions, il en faut au minimum 30.000.
En outre, le Luxembourg limite l’accès Ă son marchĂ© aux gens qui rĂ©pondent Ă un certain nombre de conditions. En particulier, il faut prouver son honorabilitĂ©, mais pas que…
Ne vient donc pas au Luxembourg qui veut, et il faut avoir bien calculĂ© son coup avant de s’y rendre.Â
Une présence économique effective
PrĂ©cisons par ailleurs que l’administration luxembourgeoise vĂ©rifie que l’entreprise installĂ©e sur son sol y mène une vĂ©ritable activitĂ© Ă©conomique, sans quoi son rĂ©gime fiscal risque d’ĂŞtre remis en cause.Â
Il faut au minimum y organiser un conseil d’administration par an, ou en tout cas prouver la rĂ©alitĂ© d’intĂ©rĂŞts Ă©conomiques sur place. Le DuchĂ© n’a donc rien avoir avec le Delaware, oĂą une domiciliation fictive suffit. Il faut s’engager un peu plus, ce qui risque de modĂ©rer certaines ardeurs.Â
Une destination de luxe… et ennuyeuse
Pour le reste, toute installation Ă Luxembourg suppose d’avoir un vĂ©ritable projet local, qui ne peut se borner Ă espĂ©rer passer une deux fois la frontière chaque annĂ©e pour profiter d’une manne fiscale. Dans la pratique, il faut rĂ©flĂ©chir Ă une installation effective sur place, au moins de façon rĂ©gulière, et se prĂ©parer Ă une vie morne et relativement ennuyeuse.Â
L’agglomĂ©ration de Luxembourg ne compte pas plus de 250.000 habitants, et la culture luxembourgeoise (si, si, ça existe), très empreinte de tradition germanique, n’est ni la plus souple ni la plus riante qui existe. Il existe par ailleurs une rupture forte entre le nord du Luxembourg, très rural, et le Sud, beaucoup plus urbanisĂ©… très cosmopolite, et pas toujours très animĂ©.Â
Une destination Ă conseiller pour vivre de ses rentes, ou pour dĂ©velopper une activitĂ© très rentable, sans quoi, l’expĂ©rience risque d’ĂŞtre un peu morose et dĂ©ceptive.Â
POURQUOI IMPROPREMENT GRAND DUCHE QUE LUI REPROCHENT LES FAMILIERS
On ne peut ouvrir un compte au Luxembourg que si on est Luxembourgeois.
Peut-être les banques sont-elles moins regardantes si vous êtes très très aisé
On ne peut ouvrir un compte au Luxembourg que si on est Luxembourgeois.
Peut-être les banques sont-elles moins regardantes si vous êtes très très aisé