L'imposition des dividendes est un sujet crucial pour les entrepreneurs qui se rémunèrent partiellement (voire plus...) avec leurs actifs financiers. Nous avons dressé ici un récapitulatif des taux en vigueur dans les pays européens les plus faciles pour l'expatriation. A l'examen des règles du jeu, on remarquera que la France et la Belgique sont les pays où la fiscalité du dividende est la plus lourde. A contrario, les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont au contraire particulièrement attractifs.

Le tableau ci-dessus compare l’imposition des dividendes dans plusieurs pays europĂ©ens. La comparaison se fait de deux points de vue : la première colonne indique la fiscalitĂ© applicable aux rĂ©sidents du pays. La deuxième colonne indique la fiscalitĂ© applicable aux rĂ©sidents qui perçoivent des dividendes français.Â
Comme on le voit, la France retient 15% sur l’ensemble des dividendes versĂ©s par ses entreprises Ă des rĂ©sidents Ă©trangers. Les conventions fiscales entre la France et chaque pays règlent ensuite les principes applicables Ă l’Ă©ventuel remboursement de ces retenues. Nous avons vu rĂ©cemment comment, dans le cas de la Belgique, cette fiscalitĂ© conventionnelle peut poser de nombreux problèmes.Â
L’imposition du dividende, espace de concurrence
Globalement, on mesure que l’imposition du dividende est un lieu d’affrontement entre pays europĂ©ens.Â
Schématiquement, on peut discuter parmi ceux-ci trois grands groupes de fiscalité :
- les pays à forte fiscalité comme la France ou la Belgique caracolent à des taux de prélèvement de 30%.
- les pays “sages”, qui cherchent la juste imposition du dividende, comme la Suisse, le Luxembourg et l’Allemagne, oĂą les actionnaires participent Ă l’effort collectif sans sombrer dans la fiscalitĂ© confiscatoire de la France ou de la Belgique,
- les pays compĂ©titeurs, qui cherchent Ă attirer les bĂ©nĂ©ficiaires de dividendes par de vĂ©ritables offres concurrentielles. On pense Ă l’Irlande, qui exonère totalement les non-rĂ©sidents, les Pays-Bas, qui imposent Ă 15%, et plus encore le Royaume-Uni qui impose de 7 Ă 15% et devrait bientĂ´t rĂ©aliser son projet de Singapour sur Tamise.Â
Dans tous les cas, Ă l’approche du grand naufrage que reprĂ©sente le troisième confinement, il est temps de se poser la question de l’optimisation fiscale, car le pire est Ă craindre. La tentation maduriste devrait rapidement prospĂ©rer dans notre pays, et un grand bol d’air frais fera du bien aux Ă©pargnants.Â