Le Courrier a interviewé Dominique Motte, auteur de "De la démocratie en Suisse" (éditions des Routes de la Soie), sur la question du référendum comme mode de gouvernement. Motte nous rappelle que le referendum peut être utilisé de façon efficace pour gouverner, et qu'il constitue un puissant contre-pouvoir face à l'hyper-présidentialisation de notre République à l'agonie.
Le referendum d’initiative citoyenne (RIC) est l’un des tabous de la politique française. Réclamé notamment par les Gilets Jaunes, relayé sans succès par Marine Le Pen, il se heurte à la méfiance de la caste vis-à-vis de l’expression populaire directe.
Dominique Motte nous rappelle comment il est utilisé avec succès en Suisse pour gouverner efficacement.
Il est très probable que l’introduction de ce referendum dans la Constitution permettra une importante réconciliation des Français avec leur caste politique.
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Étant suisse, je ne crois plus vraiment au référendum.
Dans un monde où les politiciens au pouvoir et leur armée de fonctionnaires respecteraient les règles, le référendum serait effectivement un précieux outil démocratique.
Mais tout comme ailleurs, les politiciens au pouvoir en Suisse, s’en contre-fichent du peuple. Ils travaillent eux aussi pour des intérêts hiérarchiquement supérieurs.
Quand une décision doit être prise, ils commencent d’abord à manipuler l’opinion publique, par le biais des médias subventionnés avec l’argent du peuple.
Ils n’hésitent même plus à mentir, puisque ça marche et que toute procédure judiciaire qui les dérange est vouée à l’échec.
En effet, ici c’est le pouvoir législatif qui choisit les membres de l’exécutif et du judiciaire. Au lieu d’avoir 3 pouvoirs séparés, on en a en réalité qu’un seul.
Les membres de l’exécutif et du judiciaire ne vont pas agir contre ceux qui les auront fait bénéficier d’un poste en or, salaire et future rente compris. D’autant plus que tout le monde politique doit se connaître, dans ce petit pays.
Le trafic d’influence n’est pas interdit en Suisse. Du coup, il lui est aussi facile de prétendre qu’il y a peu de corruption chez elle. La réalité est tout autre, avec un bel emballage tout propre, pour que le suisse moyen n’ait même pas le réflexe d’aller chercher là où il ne faut pas.
Ensuite, si le peuple prend une décision allant à l’encontre de la voie tracée par ceux qui placent leurs meilleurs pions, les politiciens, ceux-ci vont s’arranger pour finalement contourner silencieusement le refus du peuple.
Dans ce “nouveau” monde où nos “démocraties” révèlent leur vrai visage – celui d’une dictature qui faisait croire aux moutons (dont j’ai aussi fait partie) qu’ils étaient libres et que leur voix comptait – le référendum ne sert à mes yeux plus à grand chose.
Intéressant d’avoir l’avis d’un suisse. Je me pose la question de quitter la france avant qu’il ne soit trop tard mais il n’y a nulle part où aller.