SNCF: « Cachez ce bénéfice que je ne saurais voir! » – par Modeste Schwartz
TOPSHOT – Commuters stand on a crowded platform of the Gare de Lyon railway station on April 3, 2018 in Paris, on the first day of a two days strike. Staff at state rail operator SNCF walked off the job from 7.00 pm (1700 GMT) on April 2, the first in a series of walkouts affecting everything from energy to garbage collection. The rolling rail strikes, set to last until June 28, are being seen as the biggest challenge yet to the President’s sweeping plans to shake up France and make it more competitive. / AFP / ludovic MARIN

SNCF: « Cachez ce bénéfice que je ne saurais voir! » – par Modeste Schwartz


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Dans une économie de marché, quand une entreprise performante réalise de beaux profits, pourquoi en aurait telle honte ? Mais la France n'est pas une économie de marché: on nous laisse le choix entre le socialisme de la CGT et celui de Davos....

Si la France était réellement une économie de marché – chose qu’elle prétend être à chaque fois qu’il s’agit de justifier des reculs de pouvoir d’achat de la classe moyenne –, pourquoi la SNCF, après avoir obtenu 2,2 milliards d’euros de bénéfices en 2022, tenterait-elle, comme nous l’apprend le JDD, de « garder ce chiffre secret » ? Parce que la France n’est pas une économie de marché. Faute d’avoir laissé se développer un véritable tissu entrepreneurial concurrentiel, elle n’a que des monopoles hydrocéphales qui, sous le nom de « prix du service », prélèvent une véritable taxe sur l’usager/citoyen. Cette taxe étant exagérée, les « profits » sont en conséquence. Il est donc bien naturel que les fonctionnaires de ces pseudo-entreprises soient aussi, en période de terreur « sanitaire », investis de pouvoirs de police, et vous réclament votre Ausweis en sus du billet.

Choix démocratique à la française : socialisme hexagonal, ou eurosoviétisme ?

Mais la manière dont s’articule le discours public et journalistique entourant ces profits fait immédiatement tomber le masque : la seule alternative qui vienne à l’esprit profondément étatiste des français fidèles au modèle monarchico-républicain, c’est de les investir soit dans les hausses de salaires réclamées par les grévistes, soit dans la facture d’électricité 2023, qui s’annonce salée. Dans des hausses salariales que leurs bénéficiaires ne pourraient jamais obtenir sur un marché du travail sinistré par la récession actuelle, ou dans des frais énergétiques artificiellement gonflés par ce Green Deal que Bruxelles camoufle en « politique de sanctions » – et qui aggrave, d’ailleurs, la récession actuelle. On a donc, pour l’essentiel, le choix entre le socialisme de la CGT et celui de Davos. Mais gageons qu’ils sauront une fois de plus, sous le nom « d’Arc républicain », trouver un compromis entre eux.


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