Devenir-terroriste du peuple VS devenir- Biden de Lula, par Modeste Schwartz

Traitant son peuple de terroristes, l’assez mal élu président Lula entre enfin dans la peau de son personnage, qui est celle d’un Biden latino.

Ayant donc finalement – après un moment de flottement – compris le scénario, qui est celui des événements d’il y a deux ans au Capitole, tournant le dos à toute tentation bolivariste, Lula devient enfin le digne équivalent brésilien de Macron l’éborgneur. Il obtient ainsi les faveurs d’une presse française censée être économique (le magazine Challenges, en l’occurrence), qui constate au passage que les sponsors du mouvement bolsonariste proviennent surtout du secteur agricole – tout en s’abstenant soigneusement de se demander pourquoi. Et cette même « presse économique » de se féliciter à mi mots de voir que « l’étau se resserre » autour de la démocratie brésilienne, naturellement rebaptisée « extrême droite » pour l’occasion.

Quant à Bolsonaro lui-même, acceptant tacitement son rôle d’épouvantail à la Trump/Le Pen, il soutient mollement les manifestants depuis… la Floride. A. Blinken a d’ailleurs confirmé que Lula n’avait adressé à Washington aucune demande d’extradition concernant Bolsonaro.

Ayant triomphé des « terroristes », Lula peut rétablir le règne du Vrai, du Bon et du Beau

Après incarcération – hautement démocratique, bien entendu – d’un bon millier de manifestants, et confiscation arbitraire de plus d’un million d’euros d’avoirs bancaires (comme dans la République Socialiste Soviétique du Canada après « l’incident » d’Ottawa), la paix de type nord-coréen est bien sûr revenue dans les rues du Brésil.

Le moment est donc venu de dresser l’effroyable bilan de la « tentative de coup d’Etat fasciste ». À défaut de réelles victimes, c’est l’Institut brésilien du patrimoine historique et artistique (sic) qui s’y colle, pour constater toute l’ampleur des mauvaises manières de ces sans-dents : il fait notamment état « d’un tapis imbibé d’urine et d’une tapisserie de l’artiste brésilien Roberto Burle Marx ». Ça ne comprend même pas l’art contemporain, et ça voudrait que son vote soit pris en considération !