En examinant l’âge auquel se stabilisent les couples (notion zoologique), l’INSEE a probablement l’impression de contribuer à la sociologie historique de la famille (notion culturelle, d’origine sacrale) – tant il est vrai que c’est à l’état de cadavre qu’un organisme vivant est le plus facile à étudier.
« Quelle que soit la génération – nous dit l’INSEE – c’est vers 40 ans que les hommes vivent le plus souvent en couple, et vers 35 ans pour les femmes. » Moins d’un siècle après une époque où le début de l’existence matrimoniale coïncidait plus ou moins avec l’entrée dans le monde sexué, ce passage à la stabilité affective (désormais stérile dans la majorité des cas) semble plutôt se superposer dans le temps au moment de quitter le marché sexuel.
L’objet de ces associations de sociopathes intentionnellement stériles (les couples) étant désormais clairement un partage de la consommation des produits de l’industrie du loisir, on comprend mieux, du coup, une autre observation de l’INSEE : la propension à se fixer en couple est corrélée au niveau d’études.
Le couple : une famille déjà stérile, mais encore trop patriarcale
Car, dans une société de castes et d’acquis comme la France – où un talent sans parchemin a peu de chances d’être rémunéré à la hauteur de son utilité sociale – le niveau d’études, c’est aussi en grande partie le niveau de revenus – et, plus encore, le niveau d’oisiveté friquée, étant donné que les rares autodidactes de cette société fossilisée sont généralement trop occupés (notamment à produire le pognon de dingue de l’extorsion fiscale) pour avoir le temps de servir de faire-valoir mondain genré XY à une flippée du tertiaire.
Seul détail intrigant du tableau : ce décalage de 5 ans qu’on constate encore, dans l’âge de cette retraite sexuelle, entre ces « hommes » et ces « femmes » dont l’égalité semble pourtant être la dernière croisade commune au très marital Macron et au très chaste Zemmour. Et c’est que – du fait de conditionnements biologiques déplorables – les consommateurs femelles, globalement inutiles à l’économie productive, conservent une propension très marquée à préférer être l’objet du désir plutôt que son sujet – d’où la nécessité, pour le consommateur mâle, de se montrer plus productif, ou en tout cas mieux payé, de façon à pouvoir scorer de la meuf.