Défrayant la chronique, l’apparition du « bar à cordon bleu » risquerait de faire oublier une autre tendance bien française : les dividendes record du groupe LVMH.
Tout cela n’est certes que la déclinaison française d’une tendance internationale : après une brève pause covidienne, et en plein avènement discursif du stakeholder (« partie prenante » à la Schwab) la goinfrerie du shareholder (actionnaire) a repris de plus belle – comme quoi, ça valait le coup de reprendre son souffle au bord de la piscine pendant que les sans-dents remplissaient leurs attestations.
Mais, à l’international, ce sont les « valeurs énergétiques » qui ont rapporté le jackpot – preuve supplémentaire que le grand capital oligarchique n’est pas contre les énergies fossiles dont on vous dit tant de mal à Davos – mais tout contre. Moralité à l’usage des attardés du marxisme : parler de « capitalisme » n’a plus aucun sens – parmi les détenteurs de capital, de nos jours, on observe la coexistence de plus en plus problématique d’une oligarchie, qui ment et s’enrichit, et d’une « classe moyenne », qui s’appauvrit dans la mesure exacte où elle gobe le mensonge.
Cordon bleu : le LVMH des gens qui ne sont rien
En France, aux côtés de Total, c’est le dividende LVMH – basé entre autres sur l’industrie du luxe – et les excellents chiffres du tourisme qui font l’originalité du parasitisme hexagonal. La France a, de toute évidence, décidé de devenir au milieu de l’Eurogoulag ce qu’était la Hongrie dans le bloc du socialisme réel : la « baraque la plus joyeuse », où les apparatchiks du bloc vont s’encanailler pendant leurs vacances.
Les sans-dents du personnel de bord hexagonal, du coup, devraient aussi avoir droit à un vague traitement de faveur. Quoique, pas trop non plus : privés de PMU et de cantine par la terreur grippale, ils sont livrés en pâture à l’essor du « micro-ondable » et aux ravages du « bar à ».
Du « bar à cordon bleu », par exemple, qui semble rééditer inconsciemment l’épopée du kotlet, base de la « gastronomie » soviétique ; et fait dire au sociologue de service, sur un ton d’expertologie bien maîtrisée, qu’« il est possible de le manger dans la rue avec les mains ». Au vu des factures de chauffage, on est tenté d’ajouter : possible, voire nécessaire.
Un bon papier intéressant comme tout de notre collègue de Marianne. ????
Il a le sens de la formule.
Restons Francais, pas de dérive poken…
Bon appétit, Messieurs! ô Ministres intègres! Conseillers vertueux!
Voilà vôtre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison!…