Il faut proposer une conclusion provisoire sur l’affaire Prigogine. Un jour on saura le fin mot. Mais il est déjà possible d’étayer la thèse d’une “affaire Prigogine” prise dans une machination plus vaste des néo-conservateurs américains, Blinken en tête, qui voulaient allumer des feux à la fois en Russie et en Asie centrale. C’est la thèse que défend M.K. Bhadrakumar, qui est depuis le début du conflit en Ukraine un précieux guide pour nous. Le papier qu’il vient de consacrer à une vision globale de l’affrontement géopolitique dans lequel s’est déroulé le coup d’État manqué est un chef-d’œuvre du genre !
Les lecteurs du Courrier savent combien je tiens en haute estime M.K. Bhadrakumar. Je le considère comme l’une des meilleures têtes diplomatiques au monde ; et l’un des hommes les mieux informés de la planète. Surtout, l’ancien directeur au Ministère indien des Affaires étrangères a un talent peu égalé pour expliquer en quelques phrases l’enchevêtrement complexe des relations internationales.
Dans l’article à cette date le plus récent qu’il ait publié sur son blog Indian Punchline, Bhadrakumar écrit :
Depuis quand le FSB observait-il la dérive de Prigogine?
«CNN, suivi par le New York Times, a révélé dimanche que les services de renseignement américains et occidentaux étaient effectivement au courant de la tentative de coup d’État manquée de vendredi soir par Evgueniy Prigogine, chef du groupe Wagner d’entrepreneurs militaires russes, depuis un certain temps et qu’ils se préparaient à une telle action, notamment en rassemblant des armes et des munitions».
Nous en avons parlé à nos lecteurs dès dimanche soir 25 juin. Et nous avons émis l’hypothèse, également, que les autorités russes surveillaient Prigogine depuis un moment. Bhadrakumar développe :
«Ce que nous ne savons pas, c’est à quel moment les services de renseignement russes en ont eu vent. Le Kremlin a agi avec force, détermination et clairvoyance en temps réel pour faire échouer la tentative de coup d’État dans les heures qui ont suivi. Dès le samedi soir, le chef du renseignement extérieur, Sergey Narichkine, a annoncé que la tentative de coup d’État avait échoué. Les autorités russes attendaient que Prigojine passe à l’action.
Il est tout à fait normal que les services de renseignement russes aient maintenu une forte présence à l’intérieur de la tente Wagner pendant toute la durée de l’opération. Bon sang, c’est une zone de guerre où le destin de la Russie est en jeu. (…)
Tout comme la CIA ou la plupart des organisations de renseignement, le FSB psychanalyse également les remarques de ses cibles pour y trouver des significations profondes. Il le fait régulièrement et dispose d’analystes formés à cet effet.
Il n’aurait pas échappé à l’attention des analystes du renseignement russe que les divagations de Prigozhin à Donetsk, à l’automne et à l’hiver derniers, portaient à l’origine sur les aspects opérationnels du front de guerre Bakhmut dans l’oblast de Donetsk, mais qu’elles ont progressivement pris des accents politiques, pour culminer finalement dans son incroyable déclaration selon laquelle la raison d’être de l’opération militaire spéciale en Ukraine depuis février 2022 n’était que des balivernes.
Plus étrange encore, cet homme qui a été physiquement témoin de la bataille de Bakhmout est arrivé à la conclusion bizarre que Kiev ou l’OTAN n’avaient pas d’intentions malveillantes à l’égard du Donbass ou de la Russie».
L’étau se resserrait sur Prigogine depuis quelque temps
L’une des préoccupations des Russes était bien entendu de ne pas troubler le cours de la bataille de Bakhmout en s’en prenant à Prigogine trop tôt. Lisez attentivement : le texte de Bhadrakumar est incroyablement dense. J’en souligne quelques formules-clé :
«Par conséquent, ce que l’on sait ici, c’est que les services de renseignement russes avaient pour instruction de rester en “mode écoute”, de laisser libre cours aux remous de la bataille de Bakhmut, où Wagner était aux commandes. (Il est intéressant de noter qu‘à un moment donné, au grand dam de Prigozhin, Moscou a également commencé à déployer des troupes régulières de manière sélective sur le front de Bakhmut aux côtés des combattants de Wagner. )»
Ce que suppose Bhadrakumar, c’est que les Américains ont été surpris de l’état de préparation du pouvoir russe face à la révolte de Prigogine :
«Samedi [24 juin], les hauts responsables des services de renseignement américains se sont empressés d’informer les médias lorsqu’il est apparu que les autorités russes attendaient littéralement avec une feuille de route pour faire échouer la tentative de coup d’État de Prigogine. Même la milice tchétchène a été mise en état d’alerte».
Un peu d’humour sur le dénouement Loukachenko ne peut pas faire de mal. Soufflons, parce que des révélations vont suivre.
«L’élément crucial de l’accord conclu avec Prigogine est qu’il ne sera pas poursuivi, mais qu’il devra simplement se perdre. Et où pourrait-on mieux organiser son exil sur la planète Terre qu’au Belarus, sous les yeux bienveillants du président Alexandre Loukachenko ?
M. Loukachenko, qui a du mal à garder longtemps des secrets, nous dira peut-être quand exactement M. Poutine l’a mis dans la confidence, sur la base du “besoin de savoir”. Il est difficile de croire qu’un accord aussi complexe ait pu être conclu en l’espace de quelques heures par le biais de négociations tripartites tortueuses entre Moscou, Minsk et Rostov-sur-le-Don, alors même que la colonne renégate de Wagner s’approchait de Moscou.»
Une machination plus large, jusqu’en Asie Centrale, organisée par Blinken ?
Lisons attentivement ce qui suit. M.K. Bhadrakumar apporte des éléments que nous n’avons pas lu ailleurs. Vu la solidité de ses papiers dans la durée, je pense qu’il faut prendre très au sérieux ce qu’il pose comme cadre. Il n’est pas à exclure que l’affaire Prigogine soit une partie d’une machination plus vaste orchestrée par Blinken et les néoconservateurs américains :
«Il est intéressant de noter qu’au milieu de ce trafic intense, Loukachenko a également négocié avec Nurusultan Nazarbayev, l’ancien dictateur kazakh qui dirigeait un régime pro-occidental à Astana et qui a été chassé du pouvoir après avoir régné pendant près de trois décennies, à la suite de l’échec d’une tentative de coup d’État similaire à celle de Prigogine, soutenue par les États-Unis, au cours de l’hiver 2021-2022, qui a également été écrasée avec l’aide des forces de l’OTSC (troupes russes), dirigées par un général russe.
La veille [23 juin], en effet, Poutine s’était entretenu avec deux dirigeants d’Asie centrale : le président kazakh Jomart Tokayev et le président ouzbek Shavkat Miromonovich Mirziyoyev. A-t-il partagé des informations cruciales ? En fait, ces deux pays ont récemment fait l’objet de complots occidentaux visant à changer de régime. Par ailleurs, compte tenu des préoccupations de Moscou en Ukraine, le président chinois Xi Jinping est intervenu pour jouer un rôle concret dans la consolidation de la stabilité et de la sécurité de la région d’Asie centrale». (Voir mes articles récents – La Chine joue un rôle de premier plan en Asie centrale ; Un “axe des sept” pour compléter l’OCS ; et La Russie et la Chine adoptent une vision globale des Pamirs et de l’Hindu Kush).
Au niveau de responsabilités qu’a eu M.K. Bhadrakumar, on sait où se trouve la bonne information. Depuis l’Inde, on voit des choses qui échappent sans doute à beaucoup d’observateurs occidentaux.
«Il est clair que quelque chose se préparait sérieusement au Kazakhstan, qui est pris en sandwich entre la Russie et la Chine et qui constitue le bien immobilier le plus crucial en termes géopolitiques en Asie centrale».
La cohésion de l’État russe a fait échouer toute machination
Pour M.K. Bhadrakumar, on a assisté à une formidable démonstration de l’unité au sein de l’État en Russie :
«Selon toute probabilité, c’est ce à quoi le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait allusion lorsqu’il a déclaré dimanche à ABC que la situation concernant la tentative de coup d’État en Russie “évolue encore… Je ne veux pas spéculer, et je ne pense pas que nous ayons vu l’épisode final”. Cela dit, M. Blinken s’est toujours trompé dans ses évaluations sur la Russie, qu’il s’agisse du coup mortel que les “sanctions de l’enfer” devaient porter à l’économie russe, de la mainmise de M. Poutine sur le pouvoir, de la défaite catastrophique de la Russie en Ukraine, des déficiences de l’armée russe, de l’inexorable victoire militaire de Kiev, et ainsi de suite.
Dans le cas présent, il a des raisons de se sentir aigri, notamment en raison de l’unité spectaculaire de l’État russe, de l’élite politique, des médias, de la bureaucratie régionale et fédérale, ainsi que de l’establishment militaire et sécuritaire, qui se sont ralliés à Poutine. On peut dire que la stature politique de Poutine est désormais incontestable et inattaquable en Russie et que les Américains devront vivre avec cette réalité longtemps après le départ de Joe Biden».
Les cinq éléments-clés qui ont mis fin au coup de Prigogine
S’ensuit un bon tableau de la réaction du Kremlin à la tentative de putsch de Prigogine :
«Le Kremlin a adopté une stratégie très réfléchie. D’après les informations disponibles à ce jour, elle comporte les cinq éléments clés suivants :
+ La priorité absolue est d’éviter l’effusion de sang afin que la vie continue et que l’attention portée à la guerre en Ukraine, qui est à un point critique, n’en pâtisse pas ;
+ Dans l’immédiat, faire en sorte que les quelques combattants renégats de Wagner et Prigozhin quittent Rostov-sur-le-Don et retournent dans leurs camps à Lougansk ;
+ Séparer cliniquement Prigogine du reste du groupe Wagner (en fait, aucun commandant ou officier de Wagner ne s’est joint à sa révolte) ;
offrir l’immunité à l’ensemble du groupe Wagner – à l’exception des participants au coup d’État, bien entendu – et faciliter leur intégration formelle au sein du ministère de la défense. En d’autres termes, la logique qui sous-tend la création du groupe Wagner par le ministère de la défense (et une agence de sécurité interne top secrète dont le nom n’a pas été révélé) reste valable, il ne s’agira plus d’une force quasi-étatique, mais elle aura un domicile et un nom et sera dirigée par des commandants militaires professionnels désignés au lieu de chasseurs de fortune en roue libre comme Prigozhin).
+ Obtenir le départ de Prigogine pour le Belarus, ce qui n’a pas été difficile une fois qu’il a compris qu’il devait demander la clémence de nul autre que Poutine (qui a accepté que l’oligarque se rende en toute sécurité au Belarus).
+ Le dernier élément est tout à fait fascinant. Le Kremlin est extrêmement irrité par le comportement séditieux de Prigogine, mais il est également conscient – probablement sur la base de renseignements – qu’il a été manipulé par les puissances occidentales. Bien entendu, il y aura un prix à payer. Prigogine ne retrouvera jamais son statut d’oligarque à la fortune personnelle de 1,2 milliard de dollars, ni le style de vie fabuleux qu’il menait.
Mais au moins, cet oligarque de 62 ans est épargné par une éventuelle peine de prison de vingt ans. Cette situation est à rapprocher de la manière dont Poutine traite les oligarques en général. (Lire mon article L’ascension et la chute d’un oligarque russe).
Et maintenant?
Merci à M.K. Bhadrakumar. Nous avons notre programme de recherche pour les prochains jours !
«Ne vous y trompez pas, Loukachenko finira par faire chanter Prigojine – tôt ou tard – et la chanson sera retransmise en direct au Kremlin. C’est ce qui explique la grande nervosité de Washington, qui a brandi le spectre de la guerre nucléaire, etc. pour détourner l’attention du complot de la CIA visant à déstabiliser la Russie. L’irrépressible ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, parle d’un “courant de conscience turbulent”.
Bien sûr, maintenant que le complot CIA-MI6-Prigojine a échoué, de nouveaux récits occidentaux naîtront de ses débris, comme un phénix de ses cendres. Et les cellules dormantes des États-Unis à l’étranger, y compris dans les médias indiens, répéteront ces récits.
Mais pas pour longtemps. Car ce qui nous attend, c’est la manifestation de la détermination inébranlable du Kremlin – et de Poutine lui-même – à rechercher une solution militaire à la crise ukrainienne. La semaine dernière, Poutine a déclaré – très probablement en prévision de la tempête qui se prépare à l’horizon – que la guerre sera terminée lorsqu’il ne restera plus aucune armée ukrainienne sur le champ de bataille, ni aucune arme de l’OTAN.
Lisez la transcription officielle d’une vidéoconférence que Poutine a tenue jeudi dernier [22 juin], juste avant la tentative de coup d’État de Prigozgine, avec le quorum complet du Conseil de sécurité (le “Politburo” de la Russie post-soviétique), qui donne une idée de l’état d’esprit qui règne au Kremlin et fournit quelques indices sur ce à quoi il faut s’attendre sur les champs de bataille de l’Ukraine, à l’avenir. Il s’agit d’un signal fort adressé à l’avance à l'”Occident collectif” pour lui signifier que rien ne sera oublié».
Les peuples qui ne se soucient pas de qui les gouverne, seront toujours les récipiendaires de la facture exponentielle, au sens propre comme au figuré.
C’est d’une banalité affligeante.
Vision très intéressante, merci.
Merci de mettre en reliefs les détails importants de ce magistral article de Mr. Bhadrakumar. L’ ayant lu auparavant sur son blog “Indian Punchline” certains passages nécessitaient le “décodage” et la confirmation d’un expert. bàv, PF
Vu qu’Éric est jaloux comme un pou de vos talents émérites et qu’il ne pipera pas un mot (sourire), je me dois de faire la promotion de votre très excellente interview au Dialogue franco-russe avec la bienveillante participation d’Irina Dubois.
Je me permets deux petites remarques; la première concerne la défaite des USA et de l’OTAN quasiment inéluctable. D’accord avec vous pour la vampirisation de l’UE, d’accord avec vous pour l’évitement d’un conflit nucléaire, par contre il me semble qu’il manque une “branche” à ce scénario: les USA feront tout ce qui est en leur pouvoir, et il est encore très grand, pour pousser la Russie à la faute. La mission de faire sortir la Russie de ses gonds sera dévolue aux vassaux et cela a sans doute déjà commencé avec des soldats allemands qui devraient se retrouver en garnison en Lituanie, à quelques encablures de l’enclave russe de Kaliningrad. Vu le silence de cathédrale pour seul écho au sabotage des Nord Stream on peut se dire que la pression reçue par l’UE doit être réellement terrible et qu’on peut s’attendre à devoir accomplir sans broncher des basses besognes abominables dont le but premier sera d’empêcher toute réconciliation et construction d’un glacis géopolitique comprenant les pays de l’UE et la Russie pour de nombreuses décennies.
La deuxième remarque concerne l’absence d’évocation du candidat Robert F. Kennedy Jr, le considérez vous totalement inéligible à l’heure qu’il est ?
Je termine en rappelant qu’il y aura un rendez-vous des BRICS très important avant le calendrier chargé des USA sur le plan électoral, rendez-vous qui pourrait afficher une très large expansion en plus de la monnaie que vous avez évoqué.
À propos de l’extension du groupe BRICS, cf. mon commentaire.
Salutations cordiales,
N. K.
De tout temps les mercenaires se sont battus ouvertement pour leurs propres intérêts. Changer de camp pendant une guerre est une des opérations les plus lucratives car elle suscite des enchères entre les belligérants, mais aussi des plus risquées si le coût de destruction de cette force, vénale et difficilement contrôlable, diminue. On sait que la CIA cherche désespérément à ouvrir de nouveaux fronts contre la Fédération de Russie. Pourquoi pas en Bielorussie. Des manoeuvres importantes des forces de l’OTAN “Air Defender 2023” (10000h) ont lieu en Allemagne face à la Bielorussie (900km) depuis le 12 juin. De quel coté seront les 20000 mercenaires?
Analyse très intéressante, et merci au Courrier des S de nous proposer de telles grilles de lecture.
Un point sans doute accessoire dans cette séquence étonnante: les mercenaires, quel que soit le pays, sont très bien payés, bien mieux que les soldats de métiers. Comment, l’intégration des troupes de Wagner va-t-elle se faire compte tenu des pertes de revenu pour les membres de cette SMP?
Enfin, heureusement que les langues ukrainienne, biélorusse et russe ne sont pas si éloignées (malgré le nationalisme exacerbé de certains Ukrainiens relayé par des médias ignorants) ce qui permet aux renseignements russes une réelle avance et efficacité sur les agents pro-OTAN.
Effectivement, s’il y a 1 enseignement à tirer de cet épisode ce sera que VVP et l’ensemble de la nomenklatura russe a parfaitement joué le coup. Pourquoi? Parce qu’Ils avaient — encore!! — plusieurs coups d’avance sur les neocon de l’oxydant.
Au delà de cette conclusion ponctuelle une vérité s’impose. L’oxydant n’a plus la main, que ce soit par la surprise, la force ou le récit. Fini le temps des bush, clinton, obama où ça surfait gentiment sur la grosse vague ???? relayée par les bhL finkielcroute kouchner. Les neocon démasqués ????♂️ sont éconduits ????❌ partout sur la planète. Ça et le dollar déchu qui, sorti de Bruxelles, ne suffira plus au moindre bonimenteur comprador local. ????
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Pas de quoi se réjouir Gastoche.
Si le plan fonctionne, à la place de l’Oncle Sam tu auras l’Oncle Sacha, qui n’a pas plus le sens des limites que Sam, et qui aura avec lui ses centaines de millions de potes Algériens et Africains recuits de haine anti Gastoche.
C’est pas une ardoise magique qui va sauver le Français de souche, la Russie poutinienne. C’est ma gueule et mes oligarques d’abord + les shitoles countries africains que Lavrov encourage à nous haïr toujours plus fort. Patrice Lumumba forever.
On les a sortis un temps de la barbarie tribale, c’est nous qui en les colonisant avons détruit l’esclavage chez eux, c’est nous qui leur avons apporté l’hygiène et l’alphabétisation…. et ils en ont fait de la merde depuis les Indépendances, parce qu’ils sont incapable de sortir de leur tribalisme pourri. Au fond on leur a montré l’échec qu’ils sont, et ça ils ne peuvent pas nous le pardonner. La Corée du Sud était un pays misérable en 1945, même le Vietnam communiste fait honte à l’Afrique aujourd’hui.
Ça sent le fromage !
Pouah!
Interessant analyse, il est fort evident que d’une ou d’autre maniere, toutes les fisselles de l’affaire Wagner Prigogine conduisent vers Washington.
“il est fort evident que d’une ou d’autre maniere, toutes les fisselles de l’affaire Wagner Prigogine conduisent vers Washington.”
on en sait strictement rien
Je constate que les spéculations de Bhadrakumar ne sont pas celles de Mc Gregor, ni de Big Serge, ni non plus de Todd.
Je n’ai pas encore vu ce qu’en dit Jean de Gliniasty. Arnaud Dubien quant à lui s’est assez peu exprimé pour l’instant.
1-L’article ressemble à une table de matière d’une thèse de recherche . L’index rerum est La Clé!
2-Pourquoi n’a-t-il pas été possible à qui que ce soit d’autre que ce diplomate indien d’avoir de telles informations, censées constituer un matériau que l’écrivain a concentré et compacté ? Ce qu’il a dit sur l’Asie centrale a à voir avec le côté anglais du Grand jeu en Asie centrale ( lire ses mots pour la décrire).
Et si la Chine a été mentionnée par un diplomate indien – qui comprend bien et avec un sens de l’histoire pétri dans la géographie de son pays – ,ça ne s’est pas fait comme ça.
Il existe désormais un jeu sur l’échiquier Brics. L’Inde a une position charnière dans les alliances de la Russie au sein du groupe (et ce qu’il est censé devenir après son extension) pour contrebalancer le rôle chinois, qui commence à montrer des points de “manque de fermeté” et des tendances qui ne servent pas la “multipolarité”. ” du point de vue russe. Les Indiens ont les mêmes préoccupations. Il est vrai que la Russie est visée, mais l’Inde est dans l’œil de l’ouragan s’il survient. Il faut ajouter à ce propos que la description de la réunion du conseil de sécurité russe comme un Politburo post-soviétique est TRÈS significative de ce que je viens de dire à propos du jeu Brics.
3-L’expression « RÉPRESSION de la tentative de coup d’État en Asie centrale » traduit la dimension psychologique dans l’action russe lorsque la menace ne touche pas sa géographie (il est ici possible de tirer profit de la remarque de l’auteur sur les méthodes de travail des laboratoires d’analyse du renseignement russe, c’est une observation précise et très importante sur la philosophie du travail et l’esprit du renseignement russe – au moins).
Salutations cordiales,
N.K.