Au commencement était la guerre disent tous les fascistes depuis les années 1920. Sauf que le rapport des fascistes à la guerre est profondément pervers et biaisé. Ce qui était vrai de l’hitlérisme ou du mussolinisme l’est a fortiori du fascisme gris.
Quand je fais un cours à mes étudiants sur les fascismes de l’entre-deux-guerres, je leur explique que le culte de la guerre était au cœur des régimes mussoliinien et hitlérien. C’est d’ailleurs ce qui distingue les fascismes d’autres régimes autoritaires ou totalitaires de l’entre-deux-guerres.
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Si ce n’étaient qu’aux souffrances des populations déclarées ennemies qu’ils sont indifférents, comme vous le dites… mais ils sont tout aussi indifférents aux populations qu’ils prétendent aider / libérer (des bombardements inutiles au napalm sur des villes françaises à la fin de la IIeme GM aux 250000 morts ukrainiens – et on continue de compter…). En fait, comme toute idéologie mortifère, celle-ci tue pour se perpétuer.
Lisez “La Chine du Cauchemar” de Lucien Bodard: qu’est-ce d’autre, ce communisme maoïste qui fit à la Chine ce que Staline fit à l’URSS, et qui démontre que le communisme réel n’est qu’un autre fascisme décrit sur la base de ce votre article ?
Il est heureux que ni la Russie ni la Chine ne soient plus dans ces folies, puisque nous y sommes retombés…
Le communisme fait plus dégâts chez lui. Le fascisme à l’extérieur de chez lui.
Bravo à Édouard Husson pour cette analyse pertinente. C’est probablement le meilleur article que vous n’ayez jamais écrit pour le Courrier.
Il fait en tout cas partie des très bons, et justifie l’abonnement ????
J’aime beaucoup vos écrits qui me remettent dans une histoire analysée et sans fard.
Les fascistes sont indiscutablement fascinés par la guerre. Jünger comme les autres intellectuels de la Révolution conservatrice allemande le furent, comme le sont encore les derniers admirateurs et propagandistes de ce courant idéologique inséparable du nazisme (dixit Giorgio Locchi) que sont les militants de la Nouvelle Droite. Le fascisme s’est sans doute nourri des insatisfactions individuelles mais il est avant tout une forme de holisme radical comme l’exprime la maxime fasciste ”Tu n’es rien, ton peuple est tout”.
Quant au bellicisme occidental, il ne peut être taxé de fascisme, même gris, parce qu’il n’est au service ni du racisme ni d’un quelconque nationalisme. L’idéologie qui le sous-tend est libérale, progressiste, individualiste et universaliste. Les États-Unis mènent une croisade semblable à celle que les libéraux Girondins puis Bonaparte (qui jusqu’à sa mort s’est défini comme un “Bleu”) ont menée entre 1791 et 1815 pour tenter d’imposer leur idéologie libérale à tous les peuples européens. Comme ces derniers, les États-Uniens veulent convertir par la force tous ceux qui s’opposent à l’unification de l’humanité sous la bannière de l’individualisme et du capitalisme sans frontières. Trotsky, lui aussi, voulait imposer la révolution bolchevique par la guerre; ce n’est donc pas un hasard si les néo-cons sont des gens qui, souvent, ont eu un passé trotskiste.
Le libéralisme prend parfois l’allure du despotisme éclairé, celui du très libéral Voltaire par exemple; plus près de nous, Pinochet, mis en place par la CIA, n’hésita pas à utiliser des méthodes criminelles pour atteindre l’objectif fixé par les Chicago Boys qui s’inspiraient de la pensée du très libéral Milton Friedman.
Il ne faut pas négliger non plus le fait que les États-Unis sont dirigés par une oligarchie capitaliste dont l’appétit est immense. Les guerres menées par cette oligarchie, au nom de nobles causes qui ne sont que des prétextes, ont pour véritable objectif l’enrichissement des très riches. La guerre menée contre la Russie vise à dépecer cette dernière afin que les tycoons occidentaux puissent se gaver des richesses immenses qu’elle recèle. Le système états-unien, oligarchique, hyper inégalitaire et prédateur, est l’aboutissement inévitable du libéralisme. En refusant les notions de bien commun et de solidarité nationale, le libéralisme permet l’enrichissement sans fin de quelques uns. Or, comme le pensait Machiavel, les inégalités de fortune se traduisent in fine par des inégalités politiques. Les dirigeants politiques des “démocraties libérales” sont choisis et manipulés par les milliardaires (Macron a été fabriqué par Arnault, Niel et Lagardère) et ce sont ces derniers qui décident des politiques des États. Face à cette dérive inévitable des “démocraties libérales”, il faut renouer avec le républicanisme ancien qui était à la fois civique et patriotique et qui ignorait l’individualisme sans être pour autant holiste.
Vous verrez dans mes papiers suivants que beaucoup de vos arguments tombent. Cordialement. EH
Vivement la suite… car en effet il y a pas mal de d’arguments pertinents dans les propos de Bruno Guillard.
Oui en lisant ça on se dit qu’il a raison sur certains points mais quand on voit d’où on vient, franchement la période actuelle était quand même plus joyeuse et agréable à vivre jusqu’à l’ère stupide-19
Je préfère amplement le capitalisme et le libéralisme que le reste de qu’on a connu par le passé ou de la soupe qu’on essaye de nous vendre actuellement
Y-a-t-il des dérives ? Oui. Faut-il les traiter. Oui c’était déjà fait même
Mais on a des personnes extrêmement corruptibles à la tête de nombreuses institutions dont la justice c’est là que le bât blesse
Le bellicisme occidental est ‘raciste’ par sa condamnation basée sur l’origine et l’éthique professée de pans entiers, voire majoritaires, des populations – intérieures ou extérieures – qu’il combat. Il est ‘nationaliste’ dans le sens où il est volontairement soumis à une nation dominante à laquelle il s’identifie au plus profond de son être.
Le libéralisme classique, disons façon Bastiat, ne refuse pas la notion de bien commun, ni de solidarité. Il préfère (sauf exception justifiée comme la très grande pauvreté) que ce bien commun soit la réalisation de la société et que l’Etat se contente de faire respecter la loi.
Bastiat entrevoyait dès le milieu du XIXe siècle, qu’un Etat qui s’occupe de “fraternité” serait bientôt ruiné. Nous y sommes.
Merci de (re)définir, de rappeler plutôt, ce qu’est le libéralisme et dont beaucoup qui en parlent, ne connaissent même pas le sens!
La pensée de Bastiat, comme celle de tous les autres libéraux, est construite à partir de la philosophie individualiste et l’individualisme ne connaît que des biens individuels.
L’ État états-unien ne pratique pas la fraternité mais il est beaucoup plus endetté que le nôtre. La France est ruinée, d’abord, par cette monnaie inadaptée à la structure économique de notre pays qu’est l’euro. Selon le think tank européiste et allemand CEP, l’euro a coûté 3600 milliards d’euros à la France entre 2000 et 2018 et le coût annuel ne fait qu’augmenter. Jacques Sapir a fait un calcul de ce même coût en utilisant une autre méthode et il est arrivé à un chiffre très proche.
Ensuite, notre pays est ruiné par la fraude sociale, par la fraude fiscale et par l’immigration incontrôlée qui est voulue par le patronat depuis 60 ans (le Général de Gaulle s’y opposait déjà, comme l’a noté Alain Peyrefitte). Par ailleurs, notre classe politique a fait le choix de la désindustrialisation et de la tertiarisation dès le début des années 1990; un choix catastrophique. Le problème, ce n’est pas la fraternité.
Belle réponse monsieur Gaillard, 1/ mais n’y a t’il pas une nuance entre le libéralisme de John Locke qui interdit à l’état de s’endetter ( nous en sommes loin) et le néolibéralisme dérégulateur et prédateur contemporain ? 2/ vous dites revenir au « républicanisme ancien » ?
Je crois au cycle de la politique de Platon et Aristote, qui débute par la monarchie, l’aristocratie, la prise de pouvoir de la bourgeoisie et de l’argent, suivi de la démocratie qui sombre dans la tyrannie actuelle.
Vous apportez la réponse à votre question; en effet, le néo-libéralisme, dont je ne sais pas ce qu’il est exactement, n’est en effet pas du tout du libéralisme et ce que nous vivons en France est du capitalisme de connivence mis en orchestre par des olligargues autoriritaies, pour ne pas dire des autocrates. Donc ce n’est pas une nuance qui existe entre ce que decrivez et ce que nous vivons, c-à-d du néo-libéralisme, et le libéralisme, mais le contraire!
Le néo-libéralisme n’est que la nouvelle mouture du libéralisme qui est proposée lors du colloque Walter Lippmann de 1938 qui eut lieu d’ailleurs à Paris. Les néo-libéraux parviendront au pouvoir quarante ans plus tard (Thatcher puis Reagan).
Le libéralisme compte depuis toujours de nombreux courants mais ils ont en commun d’être tous structurés par l’individualisme, y compris le libéralisme jacobin (Gaspard Koenig). Or, l’individualisme est hautement toxique pour les nations et pour toutes les communautés. Il faut lire les écrits d’Ayn Rand, dont s’inspiraient Thatcher et Reagan, pour comprendre à quel point, l’individualisme est le principal facteur de corrosion des nations. L’Occident libéral est en train d’en crever.
Je ne suis pas convaincu de la justesse de la théorie cyclique mais je suis certain que le système politique occidental n’est pas une démocratie; c’est une oligarchie élective dans laquelle les électeurs ont le choix entre des candidats choisis par une caste de très riches. Notre système politique n’a d’ailleurs jamais été une démocratie. En 1789, Siéyès a expliqué qu’il fallait créer un système représentatif et non pas une démocratie; cette dernière est directe par nature. L’expression “démocratie libérale” est illusoire, il s’agit en fait d’un système représentatif et c’est de ce système que les Français et beaucoup d’autres Occidentaux ne veulent plus. D’où la nécessité d’introduire le référendum d’initiative populaire pour permettre au corps civique de modifier ou d’annuler les décisions indésirables qui sont prises par les représentants.
Le républicanisme ancien est celui qui est né en 509 avant notre ère à Rome et qui fut décrit par Polybe, Tite Live et Cicéron, qui a cheminé via l’humanisme civique pendant le Moyen Age , qui a connu une résurrection intellectuelle avec Machiavel pendant la Renaissance, puis a été opposé au libéralisme au cours des XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre puis aux États-Unis naissants. A la différence du prétendu républicanisme français qui est essentiellement une variante du libéralisme auquel il a emprunté un élément essentiel, central même, l’individualisme, le républicanisme ancien ignorait tout de l’individualisme. Il était ordonné au civisme et au patriotisme.
Nota : A propos des fondateurs de la IIIe République, Jacques Julliard a écrit : ‘’Pour eux, la République est la forme politique enfin trouvée du libéralisme, la seule qui protège la société de toute tentation autoritaire, qu’elle vienne de droite ou de gauche. Pour eux, si la République est la forme politique du libéralisme, le libéralisme est la philosophie implicite de la République’’. (« Les gauches françaises » ; page 598). En France, la confusion entre républicanisme et libéralisme est totale, à tort. Aux États-Unis, les philosophes néo-républicains, comme la “philostar” Michael Sandel qui enseigne à Harvard ou Patrick Deneen, qui n’ont rien à voir avec le parti républicain, lequel est essentiellement libéral avec une forte composante libertarienne, sont radicalement opposés au libéralisme et consacrent leurs travaux à la démolition des arguments des philosophes libéraux. La controverse, très rude, dure depuis quarante ans.
Merci pour votre érudition
Excellent. Rien à redire.
Fascisme gris ….un bon exemple un haut fonctionnaire responsable de l’emploi meurtrier du rivotril est nommé ministre…..alors que le premier ministre d’Ecosse est poursuivi en justice pour cette même raison!,,,
Puissante et brillante analyse qui mériterait d’être publiée auprès du grand public un peu cultivé. Merci. Y a-t-il beaucoup de gens qui ont compris les origines et les caractéristiques du fascisme d’une part et le fait qu’il soit bien présent dans le monde occidental d’autre part ?
Monsieur,
Au début de votre article, vous passez en revue les pays européens qui ont basculé dans le fascisme – en tout cas dans un régime autoritaire – et vous opposez l’Allemagne et l’Italie d’un côté à la France de Pétain. La raison pour laquelle cette dernière est demeurée pacifiste malgré sa courageuse réaction devant l’envahisseur nazi, alors que ses deux voisins sont devenus guerriers et conquérants, c’est qu’elle a connu la guerre sur son territoire et qu’elle en a souffert profondément. Ni l’Allemagne, ni l’Italie n’ont eues autant de dégâts que notre pays. C’est d’autant plus vrai que c’était la deuxième fois après la guerre de 1870, qui, ne l’oublions pas, avait meurtri toute une partie importante de notre pays. L’Allemagne, après la Grande guerre avait eu le sentiment que ses armées étaient demeurées invaincues, l’Italie, elle, a été déçue par les traités de paix de Versailles n’ayant pas récupéré la rive est de l’Adriatique qu’elle convoitait. Ces deux ressentiments étaient très forts dans les opinions de ces pays. Ce qui peut, à mon sens, expliquer leur réaction guerrière en 1939. Merci de m’avoir lu.
Beaucoup d’éléments importants dans ce que vous dites. Merci. EH
Je vous ai lu. Preuve en est que je ne vous suis pas complètement. En effet, l’Allemagne a été littéralement piétinée par Napoléon, et je crois savoir que ça n’a pas été pour rien dans son unification ultérieure.
De manière générale, tous les pays européens ont connu les ravages de la guerre, par terre, par mer; c’est uniquement l’étalement dans le temps qui peut donner l’illusion que certains ont pu être épargnés… pendant un temps plus ou moins long.
Brillante analyse historique. Merci beaucoup M. Husson !
Merci pour cet article très eclairant
Avez vous remarqué que dans ses nouvelles attributions de porte parole Veran est aussi chargé du « renouveau démocratique ». Ça fait peur!!!
Un très grand merci à Édouard Husson et à toutes ces personnalités qui emploient leur été à produire des séries d’articles de fond (ou des séries de vidéos de fond, comme le Pr. Raoult ou JD Michel) et nous permettent ainsi d’utiliser la pause estivale pour progresser dans notre compréhension de l’époque.
Qu’en est-il de la capacité de de mobilisation du “fascisme gris”? Au-delà de quelques mois (e.g. Je Suis Charlie ou Covid), les populations “zappent” malgré le battage médiatique. Et quand est-il de la situation démographique des populations (et autre modifications de leur structure, ethniques et/ou “arc-en-ciel”)? Ne s’agit il pas d’éléments “nouveau” qui empêcheront éventuellement les fascites gris de dépasser le stade de guerre par proxy ?
article magistrale, l’analyse de l’aprés 1945 est éclairante et la persistance états uniennes à provoquer des conflits est un fait. votre éclairage sur les gauchistes et trotskystes devenus néo conservateurs et va-ten guerre est pertinent. Peut être faut il y ajouter le rôle du trotskysme dans la dérive du gauchisme passé du pacifisme anti américain au bellicisme vert et d’une partie des néogauchistes wokistes.
L(hostilité d’une partie des trotskystes à l’URSS est aussi une hostilité totale à la nation, exemple Plenel, et pour cela la Russie patriotique est un objet de haine! peu importe que cela se fasse au bénéfice de Washington, la détestation de la nation passe avant tout et la mondialisation anglosaxonne matinée de wokisme semble préférable au patriotisme! Cela explique partiellement l’abandon du social au profit du sociétal et le ralliement hystérique au wokisme anglosaxon!
Merci de cette analyse puissamment pertinente; je rejoins Dimitile qui pense qu’elle mériterait d’être publiée auprès du ‘grand public’ ou plutôt d’un plus large public que celui des lecteurs abonnés : c’est faute de faire une telle analyse que les mondes des ‘décideurs’ à différents degrés, dans le monde occidental ou du moins français, va rester enfermé et aveuglé dans ce piège et le pays avec…
J’aurais aussi envie d’ajouter que, me semble-t-il, l’idée de ‘guerre totale’ parmi les deux vecteurs de la mentalité fasciste, est issue de la Révolution française, qu’elle en même typique : or celle ci reste trop idéalisée même par de bons esprits, il serait bon de leur rappeler la réalité (outre les ouvrages précieux mais peu diffusés du professeur Xavier Martin)
Monsieur Husson nous a livré un article profond et toujours honnête, bien sûr nous allons un peu pinailler : 1/ j’ai du mal à comparer le fasciste d’opérette Mussolini, qui n’était pas anti sémite, avec une armée qui est toujours défaite, qui n’a pas laissé un mauvais souvenir aux italiens, une faculté de droit dans le mezzo giorno n’a pas été rebaptisée après la guerre et le diabolique führer. 2/ le mot « fasciste » est devenu une telle insulte dans la bouche des stalinien qu’il faudrait plutôt user du mot « totalitariste » ? 3/ je reconnais que gamin je me suis laissé berner par le film « le jour le plus long » j’en veux à nos profs d’histoire.
Merci Edouard Husson pour ce balayage pertinent du racisme gris du siècle écoulé. Comme pour vous la lecture d’Ernst Junger m’a toujours laissé un goût amer.
Léo Strauss, le mentor des neocons, Wolfowitz, Nuland, Kagan et tous les va-t-en guerre qui soufflent sur les braises en Ukraine sont des émules de Mussolini et d’Hitler. Vos analyses sur ce dernier rejoignent celles du grand historien anglais David Irving, beaucoup de gesticulations et de mise en scène en face du courage et de la determination de nos amis russes.
Bien à vous.
Il suffit de lire Genevoix et Junger pour saisir la grande différence entre les deux. D’ailleurs, rien que les titres Ceux de 14 et Orages d’acier …
Ca vous étonne si je vous dis que je préfère Genevoix ?
Article tout à fait magistral en effet. N’ayant lu aucun des ouvrages cités, je ne peux que m’en tenir aux faits et avoir remarqué à quel point tous ceux que j’ai pu vivre ou avoir à connaître de ma famille, étaient corroborés dans l’article. Cependant je constate que la Suisse est passée sous silence comme si ce pays n’existait pas. Est-ce un oubli ? Est-ce volontaire ? Si elle a joué un très grand rôle pour ma famille et moi-même se peut-il qu’elle soit complètement étrangère à toute forme de fascisme ?
Le fascisme me parait être une forme de gouvernement de l’Etat par la violence. Le mot a été créé par Mussolini, le “fasces” étant l’emblème constitué d’un fer de hache monté sur un faisceau de badines à fouetter. Je ne comprends pas la notion de fascisme gris. Certes l’Etat a le monopole de la violence légitime, mais tout le discours politique fasciste est orienté sur le bien fondé de l’usage de la violence. Du refus d’obtempérer par exemple, à la torture.
Dans la confrontation où la violence s’oppose à la violence, le gouvernement a toujours le bénéfice des armes. Mais cette supériorité peut disparaître si l’obéissance civile diminue en même temps que croit la désapprobation de l’opinion publique.
Il est alors temps pour l’Etat passe à un leadership charismatique totalitaire jouant de la passion des hommes pour la bonne cause, l’ordre public par exemple, ou la guerre.
Le fascisme flatte le narcissisme en donnant des responsabilités fictives grandioses (« sauver la race germanique », « sauver la Planète », etc …). On est loin de l’humble responsabilité véritable « aime ton prochain comme toi-même ».
Par le truchement de la pédale, le fascisme écologiste transforme des trentenaires urbains bons à rien avec leurs dix doigts et prêts à tout avec le fromage blanc qui leur tient lieu de cerveau, en « sauveurs de la Planète ». Quelle gloire !
Il faut les voir, ces petits coqs irrités et ces petites dindes hautaines, zigzaguer entre les voitures comme si le destin du monde en dépendait. Ils n’ont pas idée à quel point ils sont ridicules, c’est ve qui les rend dangereux.
Comme disait Alfred Sauvy, des jeunes élevés dans un pays de vieux ont une mentalité de vieux.
La mort des boumeurs ne résoudra pas le fascisme gris : ils ont fait des petits.
Les petits en question sont maintenant aux commandes économiques et au pouvoir politique depuis 2017. L’heure est grave!
Merci Edouard pour cet article magistral. J’attends avec impatience les suivants !