Il n’est pas toujours aisé d’analyser l’histoire lorsqu’elle s’écrit sous nos yeux. Cependant, alors que les évènements au Gabon sont interprétés majoritairement comme un recul de plus de la Françafrique dans la presse et sur les réseaux sociaux, nous souhaiterions ici présenter ce qu’il se passe d’une manière plus nuancée, sans doute plus complexe et formuler quelques hypothèses sachant qu’elles peuvent être infirmées dans les jours, les semaines ou les mois qui viennent. Nous réclamons le droit de nous tromper, mais nous réclamons aussi le droit d’émettre des hypothèses qui ne soient pas forcément celles qui ont cours dans la plupart des médias et sur les réseaux sociaux. Les acteurs en lice sont puissants et certains déterminés, les enjeux sont stratégiques et le moment où ces évènements arrivent dans l’histoire mondiale n’est pas anodin et nous poussent à replacer cette gabonitude supplémentaire dans son contexte. Accrochez-vous, ça peut décoiffer.
Quelques constats :
- Sur le déroulé des évènements : il semble que la majorité des corps d’armée du Gabon, y compris et surtout la garde républicaine ait participé au coup d’État contre Ali Bongo suite à la proclamation des résultats faite nuitamment dans la nuit du 29 au 30 août 2023 (entre 3 heures et 4 heures du matin). Une heure après la proclamation des résultats, alors que les forces de l’ordre tenaient déjà la ville sur ordre du clan Bongo (pris dès lors au piège qu’il a lui-même contribuer à poser), les militaires, encadrés apparemment par la garde républicaine procédaient quasiment sans résistance (tu parles…), au coup d’état. Il s’agit donc d’un coup organisé, coordonné avec la grande majorité des différents corps d’armée Gabonaise. Le coup a été déclenché immédiatement après la proclamation des résultats qui donnaient Ali Bongo Ondimba vainqueur officiel de l’élection présidentielle. La temporalité et la coordination de ce coup devraient déjà nous interroger. En effet, la grande majorité de la population gabonaise savait que les résultats officiels étaient truqués, faux. Le coup des militaires intervenait alors comme une délivrance, sentiment qui perdure encore majoritairement. Le Gabon est libéré. « On a chassé le PDG » scandaient partout les foules en liesse.
Dans les heures qui ont suivi, l’internet et les télécommunications étaient remises, la télévision était maîtrisée et la nouvelle junte diffusait son premier message.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.
Connectez-vous si vous avez acheté un abonnement et/ou ce contenu.