Le rapport interministériel commandé par les autorités en rapport avec les émeutes du début de l’été vient d’être rendu. Il s’en dégage – entre autres – une géographie des émeutes, qu’il convient à présent d’interpréter.
Combien de français auront gobé la fable laïcarde du « jeune » originaire d’un pays chrétien/animiste du Golfe de Guinée, qui pille un magasin de godasses sous l’influence du Coran ? Trop, dans tous les cas – mais bon : Zemmour, c’est, encore et toujours, 7%. En tout état de cause, le portrait-robot de l’émeutier-type, établi à partir des arrestations réalisées (un très jeune homme sans motivations idéologiques) ne plaide pas vraiment pour la thèse islamique.
Les données qui viennent de tomber apportent, en revanche, de l’eau au moulin de l’hypothèse ethnique – celle d’un lien entre émeutes et immigration de masse (quelle qu’en soit la coloration confessionnelle). On constate certes que, par rapport à 2005, les émeutes se sont partiellement désenclavées – s’étendant des traditionnelles cités (qui restent leurs épicentres) à des villes moyennes, et même à une petite partie de la ruralité. Mais il se trouve justement que les dernières années ont été marquées – sous le signe de ce que Macron appelle pudiquement la transition démographique – par une politique de dispersion des migrants sur le territoire.
Sous les émeutes : la crise de régime
Il y a pourtant un détail qui devrait nous mettre la puce à l’oreille : la dispersion observée par rapport à 2005 s’explique en partie par le fait que beaucoup d’émeutiers ont choisi d’aller vandaliser ou piller dans un département voisin du leur – se servant, pour ce faire, le plus souvent d’un véhicule individuel. Ce même véhicule individuel que beaucoup de gaulois périphériques ne peuvent plus remplacer, et pour lequel le prix du plein de carburant devient rédhibitoire.
En ce sens, la Naheliade porte bien son nom : l’émeutier-type a le profil du jeune Nahel, désœuvré au volant d’un véhicule hors de prix. Sur les ruines de la société de la subvention, on assiste, en réalité, à l’émergence du narco-Etat hexagonal, à la faveur d’une décrédibilisation accélérée (et d’ailleurs voulue) des autorités publiques.
Dans les cités désormais partiellement autogérées, la police de Darmanin, méprisée par la nation toute entière à force de servir de garde prétorienne à la Macronie, n’est plus perçue que comme ce qu’elle est : les mercenaires d’un clan rival.
Très bonne conclusion : la police devient l’unique pilier de l’autorité de l’Etat irresponsable et surendetté, incapable de traiter les problèmes vitaux qui se présentent. La crise actuelle est manifestement régressive en dépit des annonces progressistes et dispendieuses du président.
Depuis 1941, les policiers sont au service de l’Etat, pas des citoyens. Les descentes dans les restaurants durant le covid en sont la preuve. Puis si on peut extorquer un peu de pognon au passage, pourquoi se priver ?