Livre Noir avait fait grand bruit à son lancement. Caution intellectuelle du zemmourisme, ce média lancé notamment par Eric Tegner, prophète de la droite hors les murs, avait bénéficié d’un financement initial pour se déployer. Quelques mois plus tard, l’argent est venu à manquer et les disputes entre associés sont venues, au point de dégénérer en conflit pénal. Tegner vient de se refaire une santé en trouvant de l’argent sous le sabot d’un cheval, comme le révèle la Lettre A. Heurs et malheurs de la presse identitaire…
Au Courrier, nous sommes bien placés pour savoir que penser est une chose et faire vivre un média en est une autre. Vous pouvez avoir les idées les plus brillantes du monde, elles ne vous nourrissent pas pour autant. Sans un solide modèle économique (c’est pour cette raison que nous fonctionnons sur abonnement), même les medias les plus prometteurs sont obligés de se recapitaliser régulièrement auprès de quelques riches donateurs qui ne tardent pas à imposer leur quatre volontés à la ligne éditoriale. Bien sûr, ces medias vous expliquent toujours que la déontologie, la charte, le truc, le machin, garantissent une totale indépendance de la rédaction.
Cette farce est régulièrement servie réchauffée, mais elle n’abuse personne.
Donc, Tegner était actionnaire légèrement minoritaire de Livre Noir, qui a bu le bouillon. Ce sont des choses qui arrivent. La suite est moins sympathique. Selon la Lettre A, Tegner vient de bénéficier des largesses d’un homme d’affaires lyonnais, Gérault Verny, pour relancer le titre. Verny avait déjà financé Omerta, dont il se murmure que les audiences et la santé financière laissent à désirer.
Selon la Lettre A, Tegner et Verny auraient sursis d’un an à cette opération à 100.000€. La ligne pro-russe de Tegner aurait gêné Verny. Kiev vaut-il une messe ? On observera avec intérêt l’orientation “russe” ou “ukrainienne” du media, désormais. Tegner le jure : Verny n’aura aucun droit de regard sur la ligne éditoriale.
Une petite musique qu’on entend chaque fois.
Selon la Lettre A, toujours, il semblerait que Tegner ait, pour la mener à bien, créé en douce une nouvelle société “Livre Noir” sans indemniser ses co-actionnaires de la société initiale, lesquels ne semblent guère apprécier cette manoeuvre pas très catholique…
Bonjour
Tegner n’est pas le triste sire qui a eu des différents avec la famille Gave?