Il est encore temps de négocier une paix honorable pour L’Ukraine. Ce serait la première pierre du retour à la stabilité pour l’ensemble de l’Europe. Quel est le but de l’Occident dans la guerre indirecte qu’il mène en Ukraine? Trois objectifs sont proclamés par nos dirigeants : d’abord rétablir l’intégrité du territoire ukrainien dans ses frontières reconnues par la communauté des nations, en expulsant l’agresseur russe du Donbass et de la Crimée. Ensuite, faire respecter la souveraineté du gouvernement de Kiev, qui doit être libre d’adhérer à l’OTAN et à l’Union européenne, s’il persiste à le vouloir. Enfin briser l’impérialisme du Kremlin avant que son ambition insatiable ne le pousse à des aventures qui mettraient toute l’Europe en danger. « La chute du bastion avancé qu’est l’Ukraine confronterait le reste de l’Europe à des menaces immédiates » écrivent deux géopoliticiens renommés.
Michel Pinton, ancien député au Parlement européen
Deux ans après le commencement de la guerre, aucun des trois objectifs de l’Occident n’a été atteint. Ni les « sanctions » financières et commerciales contre la Russie ni la livraison d’armements de plus en plus sophistiqués aux troupes de Kiev n’ont fait reculer le Kremlin. L’actualité n’apporte que de mauvaises nouvelles. L’armée ukrainienne cède du terrain ; son moral est ébranlé ; ses effectifs fondent ; le Président américain ne parvient pas à débloquer les ressources budgétaires indispensables pour la réarmer. L’Europe voit avec inquiétude que la défaite de la Russie dépend désormais de son soutien au gouvernement de Kiev. Mais que peut-elle faire ? Elle n’a guère les moyens d’aller plus loin dans sa participation indirecte au conflit : ses stocks d’armes disponibles sont presque épuisés et son aide financière a atteint un palier qui ne peut être franchi sans passer d’une organisation de paix à une économie de guerre. Pour échapper à l’échec, certains de nos dirigeants, Emmanuel Macron en tête, imaginent l’envoi « ambigu » de nos soldats sur le sol ukrainien : ils ne combattraient pas, mais appuieraient au plus près les troupes kiéviennes. Intimidées par un déploiement de forces qu’elles n’oseraient détruire, les armées russes seraient obligées de reculer. L’idée est confuse et sa mise en œuvre risquée. Les objectifs que l’Europe s’est fixés nous entraînent dans un engrenage d’implication croissante à mesure qu’ils s’éloignent.
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Une paix fondée sur un équilibre raisonnable? Cette paix ressemblerait à une cathédrale. L’Europe occidentale bureaucratique ne connait plus que les équilibres de pouvoirs bien contrôlés et contrôlables, hyperstatiques par construction. Pourtant les cathédrales ont prouvé leur résistance à l’usure du temps.
Mr Pinton, si vous avez le coeur et l’énergie de rempiler, bienvenue à Prenons-nous en main !
Analyse parfaite de ce sujet délicat.
Le premier ministre Slovaque a dit haut et fort la vérité à la sortie de la conférence de Paris, les occidentaux ne cherchent pas à soutenir l’Ukraine mais à nuire à la Russie. Les US ont rempli à moitié leurs objectifs 1/ briser l’économie allemande, 2/ accaparer l’industrie allemande 3/ vendre cher son GNL. Mais comme Napoléon ou Hitler les USA ont échoué à détruire la Russie. Les grands perdants sont les ukrainiens mais les US s’en contre fichent.
Il ne faut pas croire ce que disent nos dirigeants.