Le torchon brûle entre Biden et Netanyahu. Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies vient de voter une résolution demandant un “cessez-le-feu immédiat” à Gaza. Aucun membre permanent n’a mis, cette fois, de veto. Les Etats-Unis se sont abstenus. Benjamin Netanyahu avait menacé les USA de rompre toute concertation avec Washington sur la suite de la guerre à Gaza si les Etats-Unis ne mettaient pas leur veto. Va-t-il mettre sa menace à exécution? En tout cas, chaque jour qui passe isole un peu plus le Premier ministre israélien et son gouvernement sur la scène internationale
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté, pour la première fois depuis le 7 octobre, une résolution de cessez-le-feu pour Gaza:
Le texte présenté par les 10 membres non permanents du Conseil a reçu 14 votes pour et une abstention (Etats-Unis). Les cinq membres permanents du Conseil sont : Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et France.
Dans la résolution, les membres du Conseil de sécurité se déclarent « profondément préoccupés par la situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza » et prennent note de l’action diplomatique en cours menée par l’Égypte, les États-Unis et le Qatar, « visant à parvenir à la cessation des hostilités, à obtenir la libération des otages et à accroître la fourniture et la distribution de l’aide humanitaire ».
Dans ce contexte, la résolution du Conseil adoptée lundi « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du Ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable ».(…)
Elle « exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie d’un accès humanitaire pour répondre à leurs besoins médicaux et autres besoins humanitaires, et exige en outre des parties qu’elles respectent les obligations que leur impose le droit international à l’égard de toutes les personnes qu’elles détiennent ».
Les membres du Conseil insistent enfin « sur la nécessité urgente d’étendre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et de renforcer la protection des civils dans l’ensemble de la bande de Gaza » et « exigent à nouveau la levée de toutes les entraves à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle ».
unnews.org, 25 mars 2024
Benjamin Niet-anyahu
Le Premier ministre israélien avait menacé, avant le vote:
Si les États-Unis n’utilisent pas leur droit de veto au Conseil de sécurité aujourd’hui, j’annulerai la visite de la délégation israélienne à Washington.
The Cradle, canal Telegram, 25 mars 2024
La visite à Washington en question faisait suite à l’entrevue entre Netanyahu et Blinken, vendredi 22 mars: le Premier ministre israélien ne voulait toujours pas en démordre, quant à la nécessité d’une offensive terrestre à Rafah mais il voulait bien envoyer des représentants de son gouvernement discuter des modalités….
La menace n’a pas eu l’effet escompté. Mais à Tel-Aviv on s’obstine:
Bureau de M. Netanyahu :
“Le retrait des États-Unis de leur position nuit aux efforts visant à libérer les personnes enlevées, car il donne au Hamas l’espoir que la pression internationale lui permettra d’accepter un cessez-le-feu sans la libération des personnes enlevées.
The Cradle, canal Telegram, 25 mars 2024
Ce n’est pas ce que dit la résolution, à vrai dire, qui demande la libération inconditionnelle de tous les otages – point d’ailleurs inacceptable pour le Hamas. Mais Netanyahu n’écoute plus rien: il ne veut pas cesser la guerre, en fait.
La capacité de survie politique du Premier ministre israélien est légendaire. Mais combien de temps pourra-t-il encore tenir si Washington le lâche?
La Fédération de Russie est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.
en effet… elle a été omise dans l’article, alors que la France y est citée deux fois.