Les résultats aux élections législatives continuaient encore à tomber à l’heure où nous rédigions ces lignes. Une évidence se dégage : le Rassemblement national a remporté une victoire historique et peut désormais caresser l’espoir de décrocher une majorité absolue. On aurait pu penser que cette perspective soulagerait la crise politique ouverte par la dissolution de l’Assemblée Nationale. Mais en fait non… la crise commence, et promet un été déchiré par de nombreuses contradictions, à peu près insolubles.
Avec environ 34% des voix, le Rassemblement National a marqué une victoire historique.
- les premières projections indiquent que, à l’issue du second tour, le Rassemblement National pourrait décrocher une majorité absolue, potentiellement avec plus de 300 sièges à l’Assemblée Nationale
- reste à composer un gouvernement qui tienne la route pour transformer la victoire électorale en victoire politique durable
- sur ce point, on ignore encore quel programme le Rassemblement National mettra en oeuvre
- dans un premier temps, le parti va devoir constituer un gouvernement… et sur ce point, c’est plutôt une gageure
- on a noté, en fin de semaine, la colère de Marine Le Pen contre Roger Chudeau, considéré jusque-là comme possible ministre de l’Education. L’intéressé a étonné en relançant la polémique des doubles nationaux… Cette sortie de route inattendue a manifestement réduit à néant ses chances d’accéder au ministère
- Jean-Philippe Tanguy semble également en mauvaise posture pour prendre le poste de ministre de l’Economie qu’il guignait de longue date. Manifestement, Bardella cherche d’autres candidats
- en l’état, on peut penser que les premiers jours du Rassemblement National au pouvoir seront douloureux
Le Front Républicain se reconstitue
Face à cette lame de fond, l’axe Front Populaire – Renaissance risque de tenter une contre-offensive, que nous avons déjà décrite cette semaine :
- un appel systématique au désistement des candidats Front Populaire en faveur du candidat macroniste mieux placé
- inversement, on découvre ce soir que Gabriel Attal appelle à la réciproque, confirmant ainsi les informations que nous avons données il y a quelques jours
- mathématiquement, ce mariage de la carpe et du lapin pourrait encore constituer une majorité alternative, avec un programme encore inconnu
- dans la pratique, les appels à la mise à l’écart de Jean-Luc Mélenchon se mulitplient, et la majorité macroniste devrait finir de se fracasser en renonçant à la doctrine du “ni-ni” initialement développée par Emmanuel Macron
- certains évoquent toutefois la création d’un “Front Républicain”
Une cohabitation houleuse
L’hypothèse à privilégier, au vu des résultats de ce soir, est toutefois celle d’une majorité absolue du Rassemblement National. Dans ce cas de figure, un gouvernement, dont on a vu qu’il serait très inexpérimenté, devrait s’imposer à un Président de la République rompu aux arcanes du pouvoir, même s’il serait très isolé.
- la répartition des pouvoirs entre le Président et le gouvernement sera un enjeu essentiel
- le RN a d’ores et déjà annoncé qu’il contesterait le “domaine réservé” du Président, par exemple la désignation du Commissaire français à Bruxelles
- nous avons expliqué quel sort le RN envisageait de faire à l’appareil d’Etat qui lui est hostile
- pied à pied, jour après jour, une cohabitation complexe se mettra en place, avec une série de bras-de-fer prévisibles au sommet de l’Etat
Quelle sera la capacité de ce nouveau gouvernement à décider de façon cohérente dans la durée ? La question sera bien là.
Dans tous les cas, la crise politique s’ouvre en France, probablement aiguisée par des agitations locales récurrentes et par un esprit général d’incertitude.
Si le rassemblement national obtient une majorité absolue alors la France sera gouvernée bien ou mal c’est une autre histoire mais elle sera gouvernée. De toute façon cela ne peut pas être pire qu’à l’heure actuelle. Mais visiblement le projet de Macron est d’empêcher par tous les moyens que le rassemblement national obtienne cette majorité absolue. La France serait alors ingouvernable et cela lui permettrait d’actionner l’article 16 ou de laisser le pays aux mains des technocrates européens.
Possible que notre monarque soit chargé par ses commanditaires mondialistes de tout saccager, tout bazarder, créer des incidents, amplifier le chaos déjà existant, culpabiliser et diviser à outranche, afin d’arriver au projet permettant d’éviter une demande d’adhésion française aux BRICS comme un appel au secours… Il pourra ainsi se défausser de tous ses abus et clamer devant la scène internationale = “la France est trop fracturée malgré nos tentatives de la redresser, preuve que nous devons désormais confier notre pays à la gouvernance européenne”.
Les trois forces en présence sont aussi dangereuses les unes que les autres. Il faut qu’aucun ne gagne afin que la France soit gouvernée “à la godille” , ce qui est moins mauvais qu’une gouvernance délétère, en attendant des élections préparées aussi bien par les partis que par les électeurs dans leur esprit qui est actuellement perturbé.
Il faut songer aux conséquences.
Bonjour
Le taux de l’OAT 10y baisse ce matin c’est marrant……
Si le RN remporte la queue du Mickey, il devra se faire adouber par Bruxelles et Washington : immigration massive, soutien actif à l’Ukraine. Il fera ensuite du Meloni, c’est a dire, la mettre à l’envers a ses électeurs.
Peut-être mais il faut bien reconnaître que tous les partis en présence la mettent à l’envers à leurs électeurs. Le programme du Front populaire ne sera jamais adoubé par Bruxelles et nest applicable que s’il y a frexit ce dont il se gardent bien de parler. Quant aux macronistes qui prônent la rigueur après avoir ruiné le pays…
Je déplore que le commentaire émis ne puisse toujours pas être corrigé si l’on s’en aperçoit juste après l’avoir proposé ;-).