L’opération de communication signée Barnier continue : officiellement, le gouvernement fait 60 milliards d’efforts, dont les deux tiers grâce des baisses de dépenses. Nous avions déjà souligné le flou de ces chiffres. Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à être perturbés par les mathématiques selon le nouveau gouvernement. Le Haut Conseil des Finances Publiques (HCFP) vient même d’affirmer qu’en réalité l’effort n’est pas de 60, mais de seulement 40 milliards, et qu’il est à 70% (et non 33%) porté par l’impôt. Bref, un budget très “nouveau front populaire” compatible.
Le Haut Conseil pour les Finances Publiques (HCFP) donne un avis sur chaque budget avant sa présentation en Conseil des Ministres. Il est présidé par le Premier Président de la Cour des Comptes, en l’espèce Pierre Moscovici. Si ses avis sont souvent rébarbatifs, leur lecture est précieuse, car elle donne un éclairage nuancé et averti sur les textes budgétaires présentés par le gouvernement, au-delà de la propagande officielle consciencieusement répétée par les pisse-copies de la presse subventionnée.
L’avis sur le budget 2025 vaut vraiment son pesant de cacahuètes, car, en quelques lignes d’une clarté saisissante, il fait voler en éclats le “narratif” que Michel Barnier et sa fine équipe nous servent depuis plusieurs semaines. Officiellement, en bon père la morale, Barnier fait des choix justes qui vont nous sauver, avec un effort exceptionnel pour diminuer le déficit. Mais, sous le vernis des mots, le Haut Conseil confirme que le budget repose essentiellement sur une hausse colossale des impôts, et répugne à pratiquer des baisses de dépenses.
Bref, voilà un beau budget en mode “nouveau front populaire” que Michel Barnier s’efforce de présenter comme un budget vertueux. Mais, sur le fond, Barnier ne touchera pas aux moyens de la bureaucratie et fera les poches des dominés ordinaires pour ménager la susceptibilité des fonctionnaires.
Le Haut Conseil pointe la panique des rédacteurs du budget
Premier point, peu favorable à la crédibilité du Premier Ministre : le texte soumis au Haut Conseil comporte de graves incohérences de rédaction qui soulignent la panique dans laquelle les opérations sont menées à Bercy.
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Les alternances ne servent qu’à calmer le peuple quand il est au bord de la révolte, puisqu’il espère, temporairement, que les choses vont changer.
Ceux qui gouvernent la France ne sont ni à l’Elysée, ni à Matignon.
Il faut reconnaître que gérer la com’ devient de plus en plus difficile…
Rassurez-vous, “l’opération de communication signée Barnier” ne passera pas, c’est ce que j’ai pu constater en écoutant ce matin, et tour à tour, la radio de riches (Radio Classique) et la radio de pauvres (Europe 1). Il n’y a donc qu’à attendre sereinement (si possible) la suite.
Si on lit l’avis du HCFP, la présentation du budget est carrément malhonnête:
« S’agissant du réalisme des prévisions de recettes et de dépenses sur lesquelles reposent le PLF et le PLFSS pour 2025, le Haut Conseil relève que, malgré ses demandes, l’information qui lui a été communiquée n’est pas suffisante pour apprécier les mesures de hausse des prélèvements obligatoires et de freinage de la dépense, d’un montant très important. De surcroît, le solde présenté dans l’article liminaire de ce projet (-5,2 points de PIB) est, de manière inédite, différent de celui sur lequel le Haut Conseil est appelé à se prononcer (-5,0 points de PIB).
Le Haut Conseil relève que l’ajustement structurel de 1,2 point de PIB en 2025 suppose un effort structurel de 1,4 point (42 Md€) compte tenu de l’impact négatif à hauteur de 0,2 point d’une croissance spontanée des prélèvements obligatoires, à législation constante, inférieure à celle du PIB. Cet effort repose à 70 % sur des hausses de prélèvements obligatoires (30 Md€, soit un point de PIB) et à 30 % sur les dépenses (12 Md€, soit 0,4 point de PIB). Ces proportions diffèrent de celles retenues par le Gouvernement qui, sur la base de modes de calcul différents, estime que l’effort de consolidation budgétaire s’élève à 60 Md€, se décomposant en 40 Md€ de réduction de dépenses et 20 Md€ de hausse de prélèvements obligatoires.»
FMI + BCE + CE seront à Paris dès la chute du gouvernement Barnier, à mon humble avis…
Par tous les bouts où vous prenez le problème, il n’y a plus de solutions autrement que très douloureuses. Le pays n’y étant pas prêt (avachissement général + inculture économique), seule la brutalité de la troïka pourra faire ce qui aurait dû être fait depuis 50 ans.
La Troïka ne sert que leur ses intérêts, et ne fait pas ça pour nous remettre dans le droit chemin, mais plutôt nous orienter là où elle veut que nous allions.
Tous ces calculs d’epicier reflètent une absence de vision stratégique car le problème de la France c’est certes de dépenser trop mais c’est surtout de ne produire plus assez de richesses.
La production industrielle a été laminée par les délocalisations et la production agricole est en train de subir le même sort à force de signer à tour de bras dés accords de libre-échange.
Et l’un des rares avantages compétitifs du pays qui est sa production d’électricité avec le parc nucléaire et hydraulique est inhibé par le marché européen de l’électricité.
En fait il n’y a pas de salut pour la France à l’intérieur de cette Europe là.
Bien évidemment ce sujet est tabou.
Le sujet est tabou pour qui en fin de compte ? a qui demande t on un avis bien réfléchi ?
J’espère que vous me pardonnerez d’avoir repris la souris en main, mais “c’est dans votre intérêt” !
https://www.radioclassique.fr/podcasts-et-emissions/cest-dans-votre-interet/
Bon dimanche à tous !
Je réfute qu’il y ait le moindre effort sur les dépenses qui augmenteront encore de 2,1% en 2025 dans la loi budgétaire et sans doute bien plus dans la pratique.
Deux causes:
– les réductions d’impôts sont traités comme des dépenses et donc leur suppression devient des “économies”, escroquerie de langage
– on ne fait que ralentir légèrement la hausse des dépenses
Il n’y a encore jamais eu d’austérité en France, que ceux qui prétendent le contraire aille voir en Grèce ….