Journal de l’empire des Habsbourg : après les élections législatives de fin septembre, le président autrichien a chargé le chancelier Karl Nehammer, du Parti populaire autrichien (ÖVP), de négocier une coalition.Il a ainsi rompu avec la tradition qui consiste à confier la formation d’un gouvernement au parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix. Le Parti de la liberté (FPÖ), qui a remporté les élections avec près de 30%, se voit notamment reprocher sa politique russe. C’est pourquoi, du point de vue des autres partis, il n’entre pas en ligne de compte pour un gouvernement. Mais qu’en est-il de la proximité avec la Russie d’autres hommes politiques autrichiens ? Ne s’agit-il pas plutôt d’empêcher l’arrivée aux commandes d’un parti qui se prononce résolument contre l’adhésion de l’Autriche à l’OTAN ?
Ce n’est un secret pour personne qu’Alexander van der Bellen, en tant qu’ancien politicien vert, n’agit pas de manière impartiale. Le président autrichien n’a d’ailleurs jamais caché son aversion pour le FPÖ en général et son président Herbert Kickl en particulier. Pour les observateurs critiques, il n’était donc pas surprenant que van der Bellen ait donné hier le mandat de former un gouvernement non pas au FPÖ, mais à l’ÖVP du chancelier Karl Nehammer, arrivé en deuxième position. Nous l’avions déjà laissé entendre en ce sens dans le Courrier le soir des législatives. Parmi les « raisons de ne pas former une coalition avec le FPÖ de M. Kickl », le président a cité, outre les « inquiétudes pour la démocratie libérale, l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs », surtout la « politique russe et la proximité avec Poutine » du FPÖ. C’est intéressant et cela vaut donc la peine d’y regarder à deux fois.
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