Nous l’avons déjà évoqué dans le Courrier, mais nous ne nous en lassons pas : c’est une histoire typique du capitalisme de connivence à la française, où de puissantes familles se retrouvent à l’abri des regards, pour faire des affaires où tout le monde s’entremêle et se partagent le gâteau de l’intérêt général. Pendant que la presse est obnubilée par la chute du gouvernement, le business continue. Par exemple : la famille Arnault rachète le Paris FC détenu jusqu’ici par Pierre Ferracci, le père du ministre de l’industrie.
Michel Goldstein a déjà évoqué ce dossier pour nous, mais il était important d’y revenir, car il illustre parfaitement les différents dont la France souffre du fait du capitalisme de connivence et de son glissement vers un dépeçage en règle de l’intérêt général.
Premier point : les autorités parisiennes se sont toujours opposées à l’émergence d’une diversité de clubs dans la capitale, privilégiant systématiquement le seul Paris-Saint-Germain, désormais détenu par le Qatar.
Deuxième point : le Paris FC est la propriété de Pierre Ferracci, fondateur d’un cabinet d’expertise-comptable qui a beaucoup prospéré grâce à la CGT et aux plans sociaux que le syndicat négociait. L’un des fils de Pierre Ferracci, Marc, est le ministre de l’Industrie. Il est aussi le témoin de mariage d’Emmanuel Macron.
Troisième point : Ferracci s’apprête à vendre son club à la famille Arnault, peu connue pour son tropisme footballistique. Mais l’opération est bonne, puisqu’elle permet d’exploiter l’image de la tour Eiffel qui figure sur l’écusson du club.
Quatrième point : dans la marchandisation galopante de Paris qu’Anne Hidalgo organise depuis de nombreuses années, Bernard Arnault s’est signalé par son fort activisme, notamment au moment des Jeux Olympiques. Pour LVMH, en particulier, l’appropriation commerciale de l’image de Paris est un enjeu économique de premier plan.
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On n’en parle moins parce que cela ne change pas grand chose à la vie du péquin moyen que ce soit en bien ou que ce soit en mal