Le futur ministre de «l’efficacité gouvernementale» dans la future administration Trump, l’industriel milliardaire Elon Musk a vivement critiqué la politique étrangère américaine. Il accuse Washington de financer des factions opposées dans la guerre civile syrienne. « Nos impôts financent en quelque sorte les deux camps », s’ insurge Musk.
Our tax dollars are somehow funding both sides (again) https://t.co/DiMSpgpG35
— Elon Musk (@elonmusk) December 9, 2024
Dans un message sur X, Elon Musk a critiqué fortement le soutien financier que le gouvernement américain a attribué aux parties opposées dans la guerre civile en Syrie. L’intensité de l’offensive des rebelles syriens dans la région d’Idlib a surpris, mais elle était loin d’être improvisée. À Washington, on savait depuis plusieurs années qu’une reprise des hostilités pourrait servir à raviver certains objectifs politiques comme nous l’avions évoqué dans le nouveau numéro de Chaos Global. Les propos de Musk relancent le débat sur les conséquences des interventions américaines dans le monde.
« Nos impôts financent les deux parties »
Elon Musk, PDG de Tesla et propriétaire de la plateforme X (anciennement Twitter), a vivement critiqué la politique étrangère américaine. Dans un tweet récent, il a dénoncé le financement simultané par les États-Unis de deux factions opposées dans la guerre civile syrienne.
Réagissant à un rapport partagé par Wall Street Mav, mettant en lumière un article du Los Angeles Times de 2016, Musk a écrit :
« Nos impôts financent en quelque sorte les deux parties (encore une fois). »
Le rapport de Los AngelesTimes a mis en évidence un manque de contrôle et de surveillance des factions que les Etats-Unis ont initialement formées et financées pour contrer l’État islamique (EIIL) et affaiblir le régime de Bachar el-Assad.
Le Los Angeles Times avait mis en évidence la difficulté pour les États-Unis de contrôler les actions des factions qu’ils soutiennent. Ces dernières, bien que formées et financées par Washington, ont parfois tourné leurs armes les unes contre les autres, exposant la complexité d’une stratégie éclatée entre plusieurs agences gouvernementales, notamment la CIA et le Pentagone.
Manque de cohérence dans l’utilisation des fonds publics
Les commentaires de Musk interviennent alors que les États-Unis continuent d’être critiqués pour leurs interventions dans des zones de conflit. Ce n’est pas la première fois que des critiques sont adressées à Washington pour son ingérence, et les propos de Musk relancent ce débat.
Le double financement des factions armées en Syrie met en lumière un problème récurrent de la politique étrangère américaine : des décisions à court terme qui engendrent des conflits prolongés et aggravent les souffrances civiles. Pour Elon Musk, cette situation reflète un manque de cohérence et de responsabilité dans l’utilisation des fonds publics.
Pour mémoire, sous la présidence de Barack Obama, le gouvernement américain avait discrètement investi des milliards de dollars dans une opération secrète visant à renverser le régime de Bachar el-Assad. Le programme Timber Sycamore, mené par la CIA, figurait parmi les opérations les plus coûteuses de l’agence. À son apogée, il finançait jusqu’à 100 000 dollars par combattant syrien formé, dont un grand nombre a fini par rejoindre des factions affiliées à Al-Qaïda.
«La destruction de la puissance américaine est l’unique clé pour ramener la paix sur la planète» (Emmanuel Todd)