En Algérie, comme en Angleterre ou en France, les crises institutionnelles se multiplient avec, à chaque étape, le même symptôme. Ces Etats sont le théâtre d’une dissociation entre le peuple et les élites convaincues de leur bon droit à gouverner seul leur pays, et à l’entraîner dans des politiques qui remettent en cause les équilibres internes. Cette spirale pourrait déboucher sur des secousses majeures.
En Algérie, l’armée a dû taper du poing sur la table pour obtenir le départ du président Bouteflika. Quasiment grabataire, le vieillard se déclarait prêt pour un cinquième mandat, alors qu’il était arrivé au pouvoir (porté par l’armée) en 1998. Manifestement, le clan dont il est devenu le prête-nom en voulait encore.
C’est par une sorte de mouvement algérien des Gilets Jaunes que la situation a basculé, comme nous l’avions annoncé très tôt. Les manifestations quotidiennes un peu partout dans le pays ont convaincu l’armée que toute résistance était inutile: seule une démission permettrait de résoudre le crise.
Trop c’est trop! et quand le vase déborde, plus rien ne peut arrêter un peuple.
La Grande-Bretagne est devenue un pays ingouvernable
Alors que les élites britanniques ne voulaient pas y croire, le Brexit aura finalement lieu. Il a été imposé par les Britanniques ordinaires qui n’en pouvaient plus de cette castratrice Union Européenne. On ne reprendre ici la longue liste des Français influents qui n’y ont pas cru, ou qui ont copieusement insulté les Brexiters.
L’histoire est là: le Brexit aura lieu, et il aura lieu dans la douleur. Vote après vote, les députés britanniques expliquent ce qu’ils ne veulent pas voir, et peinent à dire ce qu’ils veulent. Preuve est faite qu’il ne faut pas plus de deux ans à un grand pays pour devenir totalement ingouvernable.
Emmanuel Macron devrait en tirer de précieuses leçons.
La France au bord du gouffre
De son côté, la France peut aussi s’inquiéter en voyant qu’elle traverse une profonde crise de ses institutions. Partout, les Français expriment le rejet virulent d’une classe politique jugée incapable de montrer la voie au pays. Chaque samedi, les Gilets Jaunes battent le pavé pour demander la démission du Président de la République.
Selon toute vraisemblance, la venue des Black Blocks le 20 avril, qui devraient se mêler aux manifestants pour casser des vitrines et affronter la police, sèmera un nouveau vent de chaos dans la ville.
Face à ces échéances annoncées et anticipables, le Gouvernement semble faire la sourde oreille et se comporte comme ci les Gilets Jaunes n’avaient jamais existé. C’est un pari bien téméraire qui pourrait jouer un méchant tour à l’Elysée. A force de mépriser ses adversaires et de refuser de leur en parler, on se met en tort et on les pousse à la violence.
A bon entendeur…
Le monde est entré dans une phase de recompositions accélérées. Les crises institutionnelles en sont les dégâts collatéraux. Rendez-vous dans 6 semaines pour examiner un cas pratique en France.
Il aurait été si simple, que le président démissionne, que des élections présidentielles s’en suivent, et que des législatives soient organisées avec la proportionnelle intégrale comme juge arbitre.
Mais à cause de la pensée complexe du président, on devra se contenter de se faire une guerre civile dans laquelle, 2 millions de français et d’étrangers seront absents à la fin de la partie de ce jeu de dupe politique qu’a été la Vème république.
Et pour couronner le tout, l’Europe assistera impuissante à son éclatement de l’intérieur. Et comme en football, ce sera encore l’Allemagne qui gagnera.
Mais au bout du bout de cette période bleu de France, chacun rentrera chez soi, et la France s’occupera d’abord de ses habitants plutôt que des étrangers avec ou sans papiers, et mineurs non accompagnés ou pas. Et les paysans devront d’abord nourrir les français s’ils veulent survivre. Quant aux 55 millions d’habitants qui resteront, ils bruleront la convention des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et foutront tous ceux qui ne veulent pas vivre en France, comme les français.