Les Corses ménagent rarement la main qui leur donne à manger, c’est-à-dire la métropole. Mais là, ils font décidément très fort, en boycottant la venue d’Emmanuel Macron, qu’ils ont par ailleurs invité à l’Assemblée Territoriale corse. Ce mauvais vaudeville illustre l’abaissement de la fonction présidentielle depuis la crise des Gilets Jaunes.
Les nationalistes corses et le président de la République jouent de façon inquiétant au chat et à la souris. Ainsi, Emmanuel Macron a proposé de les rencontrer lors de son déplacement en Corse dans le cadre du Grand Débat:
Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, le président de l’assemblée de Corse, ont décliné l’offre mais ont convié mercredi le chef de l’Etat à échanger avec eux au sein de l’assemblée de Corse, ce qu’a refusé l’Elysée en indiquant toutefois la “disponibilité” du président de la République pour une rencontre à Paris ou Cozzano.
Autrement dit, les chefs de l’exécutif corse refusent de rencontrer le Président de la République dans le cadre que celui-ci a choisi et entendent lui imposer le lieu et le moment où ils le rencontreront.
On ne reviendra pas ici sur les revendications extravagantes des nationalistes corses, qui se nourrissent avec malice de l’affaiblissement constant de la métropole depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir. On pointera juste l’étrange incapacité du Président de la République à “prendre le dessus” dans sa relation avec des élus territoriaux.
Au-delà du problème corse, rappelons qu’Emmanuel Macron avait maladroitement fait faux bond au Congrès des maires de France à l’automne 2018. Ce geste avait été interprété comme une manifestation supplémentaire de mépris dans le contexte naissant des Gilets Jaunes.
Globalement, l’autorité de l’Etat est en plein recul, jusqu’à en devenir dangereuse.
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