L’UNEF est un syndicat étudiant historique, à la fois structurant pour l’action collective et en pleine décomposition. Désormais dominée par la FAGE, plus centriste, l’UNEF fait régulièrement polémique pour ses prises de position favorables aux islamistes. Ces options stratégiques sont loin de faire l’unanimité en interne. Le Parisien révèle que la tendance communiste du syndicat a annoncé son départ. Cette scission constitue une vraie étape dans l’histoire de cette organisation qui fut au coeur de Mai 68 et de ses violences.
Selon le Parisien, c’est par une lettre de 22 pages que la tendance communiste TUAS (tendance unité et action syndicale) a annoncé son départ de l’organisation étudiante. Cette tendance fédérerait un quart des membres du syndicat. Cette annonce n’est donc pas neutre pour la capacité d’action de l’UNEF elle-même.
Cette scission intervient dans un contexte mouvementé. Après l’incendie de Notre-Dame, les responsables du syndicat ont dû rappeler certains de leurs cadres à l’ordre après des tweets déplacés sur la portée de l’événement. D’une manière générale, l’UNEF s’est illustrée par un soutien marqué aux revendications islamistes, notamment sur le port du voile. Cette dérive s’est accompagnée d’une désertion progressive du champ revendicatif dans la vie étudiante.
Manifestement, cette posture stratégique ne fait pas l’unanimité parmi les militants. La scission qui s’opère l’illustre. Elle pourrait annoncer la naissance d’un nouveau syndicat revendicatif, plus enclin à combattre le gouvernement sur le terrain des « acquis sociaux » pour les étudiants. On se souvient ici que l’UNEF est un syndicat craint par le pouvoir, compte tenu de sa forte capacité de mobilisation historique parmi les étudiants. De nombreux dirigeants de l’UNEF ont été récupérés par le pouvoir, de droite comme de gauche, pour neutraliser au maximum ces effets. L’exemple le plus illustre aujourd’hui est celui de Bruno Julliard, récupéré par le parti socialiste et la mairie de Paris après son passage à l’UNEF.
Cette histoire rendrait le communisme sympathique