Le Sahel s’embrase sous les étincelles du terrorisme islamiste, en pleine expansion. Après l’affaire des otages libérés au nord du Bénin, la communauté internationale prend conscience de la situation. Non seulement l’opération Barkhane, menée par la France depuis 5 ans au Mali, est un échec, mais la porte est désormais ouverte à une contagion à l’ensemble du Sahel, Bénin et Togo compris. Les moyens actuellement déployés sont, de l’avis général, nettement insuffisants pour empêcher cette dégradation rapide. Tout concourt à la mise en place d’une “coalition internationale” chargée de combattre les terroristes sur place… un combat perdu d’avance?
L’affaire des otages libérés au Bénin au prix de deux vies humaines (celles de soldats de nos forces spéciales) a mis en lumière la dégradation de la situation au Sahel qui n’intéresse guère en France (alors même qu’il s’agit de nos anciennes colonies, toutes parties prenantes à la francophonie). Alors que l’opération Barkhane se révèle être un échec au Mali, les mouvements terroristes gagnent du terrain vers le sud, au Burkina Faso, mais aussi au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire et au Ghana. Les États de la région semblent démunis face à cette discrète stratégie de conquête et de déstabilisation contre laquelle ils ne sont pas préparés.
Le mouvement islamiste Boko Haram, qui sévit au Nigéria, semble à la manoeuvre pour structurer l’action des groupes islamistes du Sahel.
La communauté internationale, sous l’impulsion de l’ONU, commence à formaliser ses inquiétudes face à une situation qui dégénère. Alpha Barry, le ministre des affaires étrangères burkinabé, est lui-même convaincu du danger:
Les États membres du G5 Sahel [au nom desquels il s’exprimait, ndlr] n’y arriveront pas tout seuls » alors que leur survie est en jeu, a-t-il dit, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
La lutte contre le terrorisme et la criminalité est « une responsabilité collective » et « il est temps que la communauté internationale envisage la création d’une coalition internationale » car ces « fléaux doivent être traités avec la même détermination que celle qui a prévalu en Irak et en Afghanistan », a plaidé M. Barry.
Par ailleurs, le ministre burkinabè a demandé à la communauté internationale de se mettre d’accord sur une « position claire quant à la résolution de la crise en Libye », pays qui « reste un sanctuaire d’incubation » pour des « terroristes et criminels de tous ordres. »
On n’a pas fini de payer le renversement de Khadafi par une bien hasardeuse coalition internationale.