Martin Hirsch est l’un des meilleurs représentants du gouvernement profond à la française. Cet enfant des beaux quartiers sorti des meilleures écoles de la République, défenseur du “tout Sécurité Sociale”, est devenu directeur général de l’Assistance Publique de Paris (AP-HP) sous la gauche après avoir servi Nicolas Sarkozy. S’imagine-t-il plus puissant qu’un ou une ministre de la République ? Cette belle illustration de la dérive technocratique française est relevée par Libération.
Martin Hirsch bloque-t-il les décisions prises par sa ministre ? L’affaire est amusante. Agnès Buzyn s’est rendue à l’hôpital Necker, son hôpital d’origine, rencontrer ses collègues. Ceux-ci voulaient l’interpeller sur la crise des urgences pédiatriques. Le quotidien Libération raconte la suite :
Ce vendredi, à 10 h 30, lors de sa visite dans le service de réanimation, puis lors d’une rencontre avec les seuls chefs de service, demandant expressément aux administratifs de sortir, la ministre s’est alors montrée particulièrement agacée de la gestion de l’AP-HP, répétant à plusieurs reprises que «c’était un problème local».
Ainsi, un réanimateur d’expérience raconte : «Elle nous a dit que nos difficultés renvoyaient à un dysfonctionnement de l’administration de l’AP-HP, que c’était local et non pas national. Et elle s’est défendue. Disant qu’aujourd’hui, avec les mesures du gouvernement, il y avait tout ce qu’il fallait. Et qu’à ses yeux, il fallait surtout les appliquer.» (…)
Une nouvelle fois, selon plusieurs participants, Agnès Buzyn a repris l’énoncé des mesures. «A ses yeux, il était clair que l’administration n’assurait pas un suivi rapide, nous a expliqué encore un autre chef de service. La ministre connait bien Necker, c’est son hôpital [elle y a exercé en tant que médecin, ndrl]. Et la plupart des chefs de service actuels ont été internes avec elle. Face aux tensions du moment, aggravées par l’épidémie de bronchiolite, elle nous a rappelé qu’un plan avait été préparé mais qu’il n’était toujours pas en place.»
Des lenteurs dans les hôpitaux de Paris dues à la bureaucratie hospitalière ? Comment serait-ce possible ?