Chez LREM, les municipales parisiennes ne sont pas de tout repos. À peine Agnès Buzyn était-elle rembarquée dans le XVIIè arrondissement pour conduire une campagne abandonnée par Benjamin Griveaux peu de temps avant la bataille que deux nouvelles secousses perturbaient les plans jusque-là établis.
LREM n’en finit pas de nager dans les troubles électoraux. Ainsi, à peine Agnès Buzyn était-elle désignée comme nouvelle tête de liste, que Gaspard Gantzer, l’ancien conseiller en communication de François Hollande qui rêvait de réussir à Paris ce qu’Emmanuel Macron avait réussi avait réussi en France en 2017, se ralliait discrètement à LREM. Il faut dire que l’intéressé n’avait jamais atteint les 2% d’intentions de vote, et que le départ d’Isabelle Saporta pour Cédric Villani le privait du seul soutien un peu connu dont il bénéficiait.
Gantzer a donc renoncé à sa liste Parisiennes, Parisiens pour rallier l’ancienne ministre de la Santé. Problème : un certain nombre de candidats de sa liste souhaitaient continuer l’aventure sans lui. Pas de chance pour eux : l’équipe de campagne a autoritairement déconnecté le site de la liste, renvoyant tout le monde à ses pénates. Le geste unilatéral a moyennement plu aux ultimes résistants.
Parallèlement, les candidats macroniens anciennement hostiles au mariage pour tous ont été rattrapés par leur passé. C’est le cas de Jérôme Dubus, jusque-là conseiller de Paris élu en 2014 sur une liste LR, et passé du côté de LREM en 2017. Tête de liste derrière Agnès Buzyn dans le 17è arrondissement, l’élu a fait l’objet d’une véritable chasse à l’homme et a dû renoncer à se présenter aux élections.
D’autres candidats ont dû justifier leur passé. La palme du reniement ira à Vincent Roger, ancien filloniste, candidat sur la liste des arrondissements centraux en 3è position et ancien participant à un meeting de Sens Commun :
« Si j'ai applaudi Madame de Jessey, c'est qu'elle tenait des propos aimables sur Fillon et certainement pas sur ses positions sociétales. Tous ceux qui me connaissent savent mon combat contre Sens commun »
D’autres candidats, comme Pierre Gabouriau, Florence Berthout, Pierre-Yves Bournazel ou Hannah Sebbah ont également été épinglés par Audrey Pulvar, chargée de la police politique de la campagne. Aucun d’entre eux n’a assumé clairement s’être opposé en son temps au mariage pour tous.