Emmanuel Macron a annoncé ce soir de nouvelles restrictions sur les déplacements, et un soutien aux entreprises touchées par la crise. Mais son discours très politique soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses concrètes aux entrepreneurs pour demain midi...
Le discours d’Emmanuel Macron de ce lundi soir à la télévision soulève, pour les chefs d’entreprise, de nombreuses questions. Il serait utile que celles-ci soient résolues pour simplifier la réponse que les employeurs peuvent apporter à la rude crise qu’ils s’apprêtent à traverser.
Macron n’a pas réglé la question de la présence au travail
Un employeur peut-il ou non forcer ses salariés à venir travailler ? On comprend bien, à l’issue de son intervention de 20 minutes, que la réponse est plutôt non, mais le Président a apporté suffisamment de nuances à sa réponse pour que la décision finale reste incertaine.
Ainsi, il semble convenu que les employeurs doivent favoriser le travail à distance. Mais lorsque celui-ci n’est pas possible, la présence du salarié peut être requise, à condition que les comportements de protection soient respectés.
Voilà une marge d’appréciation qui soulève la question de la responsabilité du chef d’entreprise en cas de contamination du salarié sur son lieu de travail.
Quelles entreprises concernées par les aides à venir ?
Pour le reste, Emmanuel Macron annonce d’importantes aides dès mercredi, pour les entreprises, quelle que soit leur taille. Mais ces aides seront réservées aux entreprises en difficulté.
Toute la question est là : qu’est-ce qu’une entreprise en difficulté ? S’agit-il d’une entreprise qui relève d’un secteur confronté à des difficultés ? D’une entreprise en position financière difficile, quel que soit son secteur ? Ces questions-là n’ont pas été éclaircies aujourd’hui, et c’est un peu dommage. Car les postures durant la crise seront très différentes selon les situations.
Garantie de l’État et report de cotisations
Enfin, différentes interventions de l’État sont prévues, notamment en faveur des chefs d’entreprise “indépendants”. Là aussi, les nuances entre garantie de l’État, report de cotisations ou d’impôts, fonds de solidarité en faveur des indépendants, paraissent encore très floues et il sera nécessaire qu’elles soient éclaircies rapidement pour restaurer un climat de confiance.
Un exercice difficile mais salutaire
Les entrepreneurs ont bien conscience de la difficulté de l’exercice : il faut réagir vite et bien dans un climat compliqué, tendu, au milieu de nombreuses urgences, sur des domaines castes et complexes. Mais plus vite le chef de l’État et l’État lui-même se concentreront sur la précision des décisions, plus elles seront efficaces.