La remontée des taux d'emprunt auxquels la France accède à l'argent commence. Ce dangereux mouvement pourrait rapidement asphyxier nos finances publiques et rendre beaucoup plus compliqué le sauvetage économique que le gouvernement annonce à coups de milliards... Désormais, le pire est à craindre pour les mois à venir.
La remontée des taux, la bête noire des investisseurs et des emprunteurs, annoncée depuis longtemps, pointe le bout de son nez et devrait faire très mal. Avec l’effondrement des places boursières et les annonces tonitruantes du gouvernement français sur le sauvetage des vies “quoi qu’il en coûte”, les créanciers commencent à comprendre que le confinement aura des effets bien plus longs et douloureux qu’on ne pouvait l’imaginer. D’où la méfiance qui apparaît sur les marchés vis-à-vis des doutes souveraines, et qui pousseront les taux d’emprunt à la hausse.
le taux à dix ans allemand, le Bund, bondit de plus de 15 points de base à -0,275%, au plus haut depuis le 22 janvier. En France le rendement de l’OAT à dix ans grimpe de 20 points de base à 0,441%, soit son plus haut niveau depuis près d’un an. Aux Etats-Unis enfin, le taux du Bon du Trésor grappille près de 5 points de base à 1,129%.
Dans une video largement partagée, Gérald Darmanin fanfaronnait sur la qualité de la signature française en matière de dettes. Il s’est probablement réjoui trop vite.
Dans la pratique, une hausse des taux français obligera à des choix simples : soit le gouvernement limite le déficit pour rassurer les marchés, soit il sort de la zone euro pour fabriquer la monnaie nécessaire au plan de sauvetage.
Nous faisons ici le pari que l’euro explosera… et que l’inflation obligera à restreindre la production de monnaie de papier dans un second temps.