Ni vu ni connu, la Suède et le Danemark, qui ne font pas partie de la zone euro et ne bénéficient donc pas des largesses de la BCE et de Christine Lagarde, viennent de rentrer dans une zone monétaire en pleine ébauche autour du dollar américain. Ou comment l'Europe commence à perdre ses membres, sans hâte et sans le voir clairement.
La Suède et le Danemark viennent d’entrer subrepticement dans une zone monétaire qui ne dit pas son nom. Elle est créée par la Réserve fédérale américaine, qui propose des “swaps”, c’est-à-dire une convertibilité automatique des monnaies nationales en dollar américain. Cette convertibilité doit permettre aux pays concernés d’avoir accès aux 450 milliards que la Fed ouvre pour éviter le naufrage des dettes souveraines.
Voici la liste des pays qui peuvent bénéficier de ces swaps :
Ces “swaps”, par lesquels la Fed accepte d’autres devises en collatéral en échange de dollars, concernent les banques centrales de l’Australie, du Brésil, de la Corée du Sud, du Mexique, de Singapour, de la Suède, du Danemark, de la Norvège et de la Nouvelle-Zélande.
Et voici comment deux États-membres de l’Union Européenne, non membres de la zone euro, se retrouvent arrimés aux États-Unis, dans le dos de leur continent d’origine. Il est vrai qu’entretemps, l’Union Européenne a annulé sine die la réunion de coordination de ses ministres de l’Économie. Cette incapacité à agir ne donne pas très envie de rester…