Le coronavirus est un nouveau 10 mai 1940. Il déclenche le même inexorable effondrement. L'implosion est en cours et, comme un automate, le pays continue sur sa lancée, attendant sa mise à l'arrêt. Encore un instant, monsieur le bourreau !
Les images d’exode massif des Parisiens vers la province font forcément penser à un 10 mai 1940. Et la comparaison ne se limite pas à l’exode. C’est toute une société, toute une époque, tout un système, toute une civilisation qui vacille désormais. Les Français se croyaient à l’abri de tout, avec leur culture de l’hyper-protection. Et ils comprennent qu’ils ne sont qu’un colosse aux pieds d’argile, que tout peut être balayé du jour au lendemain.
Un 10 mai 1940 économique
Les marchés financiers sont restés ouverts. Jour après jour, ils égrènent leurs mauvaises nouvelles. La bourse bat record à la baisse sur record à la baisse. Cette suite de cascades mine le pays et nourrit un pessimisme grandissant.
Le gouverneur de la Banque de France a quand même trouvé de bonnes raisons de ne pas fermer les marchés. C’est pure folie. Il faudrait un gouvernant à poigne, un homme simple, avisé, pour ordonner la fermeture de ces officines qui distillent le chagrin.
Les élites vident les caisses avant l’ultime effondrement. Les banques bénéficient d’une mesure d’allègement de leurs fonds propres obligatoires et vont en profiter pour distribuer des dividendes aux actionnaires. On distribue les dernières grands crus classés avant l’arrivée des chars allemands. Après eux, le déluge.
Encore un instant, monsieur le bourreau
Ceux qui n’ont pas suivi le chemin de l’exode se claquemurent avec des rigueurs variables. Dans les rues de Paris, on croise encore beaucoup de monde. L’activité du marché de Barbès fait scandale. Les consignes de sécurité n’y sont pas respectées. Les quartiers à majorité musulmane, où l’on pense majoritairement qu’Allah décide tout, se mettent de façon quasi-ouverte en retrait de la République.
Des vidéos circulent. On y voit des racailles s’en prendre de façon plus ou moins violente à la police. On se demande combien de temps ces provocations vont durer sans que les forces de l’ordre ne profitent de l’urgence qui vient pour reprendre le dessus. Le mouvement sera probablement violent. Mais je ne suis pas bien sûr qu’on ait encore le choix.
Mais partout en France, les gens peinent à respecter le confinement. Personne n’a envie de rester cloîtrer chez soi alors que les beaux jours arrivent. Les Parisiens partis en exode profitent de la plage, de la campagne, des promenades, comme si de rien n’était. En réalité, l’épicurisme triomphe et la discipline qu’exige la lutte contre l’épidémie ne plait pas aux Français.
Chacun sent obscurément que le monde bascule. Mais au lieu d’avoir peur, on profite des derniers moments de bonheur.
Premières scènes de barbarie
Partout, arrivent pourtant des rumeurs de violence. Là une rixe violente a éclaté. Ici, deux gérants de brasserie ont été lynchés en plein jour sur un trottoir par des voyous venus se venger d’on ne sait quoi. Ailleurs une bande de gamins a tenté de s’enfuir avec des caddies de marchandise.
La violence n’est pas encore ouverte. Mais lorsque l’ordre est dépassé, et c’est le cas aujourd’hui, les instincts se réveillent et le pire est à craindre. Nous n’en sommes qu’au début de la crise. Qu’en sera-t-il de nous dans trois semaines, dans six semaines de confinement ? Les vieilles préventions imposées par la civilisation se seront évanouies, et le pire s’assumera.
Des idées jusqu’ici impensables sont d’ores et déjà devenues des évidences. Mickaël Ciccotelli, qui vit à Bar-le-Duc, m’a appelé ce matin pour me dire que sa femme préférait accoucher à la maison plutôt qu’à l’hôpital. Les mesures de confinement dissuadent, effacent d’un coup cinquante ans de tout hôpital. Il y a six mois encore, personne n’aurait imaginé que nous en serions là aussi vite, aussi brutalement.
La rupture soudaine d’un monde
Ce soir, je discute avec un chef d’entreprise qui me parle d’une usine en région parisienne. Les ouvriers sont supposés continuer à travailler. Mais ils ont peur et le personnel ne veut plus être exposé. Pourquoi les cadres et les cols blancs en tous genres pourraient-ils échapper à la contamination et pas eux ? Alors, jeudi, l’usine s’arrête.
Partout, dans le pays, les mêmes bruits remontent : chômage, absentéisme, arrêt de l’activité. Le virus n’a pas seulement confiné le pays, il en arrête arbitrairement le fonctionnement. Il est beaucoup plus efficace qu’une grève générale pour miner un système et ouvrir une nouvelle ère.
La fin de la société festive
Ce qui s’effondre, on en connaît la teneur. En 1920, le monde sortait d’une guerre meurtrière, mais il ne s’est pas confiné à cause de la grippe espagnole, bien plus mortelle et virulente que le coronavirus. Aujourd’hui, endosser 500.000 morts de maladie en France est inimaginable. On troque 500.000 survies contre 65 millions de pauvres.
Car le pays ne se relèvera pas plus que ses voisins du coup de tabac qui déferle sur le monde industrialisé. On parle désormais d’une récession de 5%, de 10% peut-être. En réalité, l’Occident s’apprête à affronter une épreuve assez proche de ce que les Incas ont subi lorsque les Espagnols sont arrivés.
Qui tirera son parti de cette destruction ? La Chine ? La Russie ? Les deux peut-être. Ou bien personne. Peut-être l’humanité s’apprête-t-elle à une longue glaciation de ce qu’elle était, ou à une métamorphose au forceps. Nous survivrons, mais le modèle de surconsommation qui faisait notre idéal est fini. La vie ne sera plus une fête, mais une discipline.
Éloge de l’esprit frugal
Ce soir, le chef d’entreprise que j’avais en ligne interrogeait ce modèle de surconsommation. Il est très probable que ce modèle-là appartienne désormais au passé. Consommer ne sera plus un but, mais un moyen pour atteindre autre chose. La conquête de soi sans doute.
L’avenir est à l’esprit, l’avenir est au frugal, l’avenir est à l’esprit frugal.
Bonjour
Pas très réjouissant hélas même si je partage votre analyse Bonne journée
*** La nature nous a créés avec la faculté de tout désirer et l’impuissance de tout obtenir. Nicolas Machiavel ***
En guise de bilan et mesures, il est plus que probable que l’exécutif penche très fortement vers un modèle qui oscillera entre une société Thunberguisée, idéologie qui légitime ne le perdons pas de vue : décroissance, décolonisation, théorie du genre, administration collectiviste, intersectionnalité, rétrécissement drastique des libertés individuelles, bref, le logiciel progressiste.
L’écologie n’étant que le prétexte d’un reset planétaire, porté par quelques crétins qui ne sont, à leur corps défendant, que les petites mains d’un système global.
Je revendique le terme “Kmers verts” dont apparemment même Gérard Collomb l’a repris à son compte en 2011 : “Je me suis toujours battu contre les Khmers rouges, je ne plierai pas aujourd’hui devant les Khmers verts ” qui m’a valu il y a quelques 20 ans des menaces sérieuses d’écologistes.
Ne vous leurrez pas, ce à quoi nous assistons n’est pas un monde libéré, ce n’est pas une société plus consciente, ce n’est rien d’autre que la prise de pouvoir officielle des marionnettistes de ce monde. Il faudra un jour cesser de croire que le forum de Davos n’est qu’un club de bridge ou une réunion “tupperware”.
Des gens comme Macron Renzi, et de manière générale les théocrates de l’empire Maastrichtien, ne vont pas assez vite, ils n’empêchent pas les “populismes”. Sur ce constat, les marionnettistes ont décidé de prendre les choses en mains. La mécanique est usée, elle s’appuie sur des les peurs, les mêmes que les religions.
Ceux pour qui l’histoire ne commence pas à leur date de naissance, j’invite à la révision des Accords de Bretton Woods, réunion tenue en 1944 de laquelle accouchera l’OMC quelques années plus tard.
Se drapant de belles intentions, comme toujours, a été mise en place la globalisation du monde à marche forcée, dont certains indécrottables pseudos libéraux (1) thuriféraires de tous les grands penseurs économiques, y compris Nobelisés, défendent le modèle avec acharnement. Ici commence le désastre.
(1) pseudos libéraux car, comment se dire libéral en adhérent à une idéologie, celle économique ? Comme le fait de se dire libéral en s’enfermant dans des théories ? Pour ceux-là, la lecture de Paul de Tarse ou St Augustin leur ferait prendre conscience qu’ils ne sont que les relais d’une idéologie mortifère, les similitudes entre économie et religion sont troublantes.
L’économie n’est pas un science, c’est un carcan, au même titre que les religions.
Dans votre manifeste antilibéral vous avez “oublié” un détail : le libéralisme ne se réduit pas au libéralisme économique. Le libéralisme est une philosophie de vie. Sans oublier que ce que vous appelez libéralisme économique n’a rien à voir avec le système économique qui prévaut aujourd’hui dans ce monde. Vous parleriez de capitalisme de connivence, de socialisme affiché ou rampant nous serions d’accord. Lisez ou relisez Bastiat et Hayek, à mon humble avis sans vouloir vous donner de leçon il me semble que cela pourrait vous aider…
Oblabla
Où avez vous vu un manifeste anti-libéral ? Curieux n’est-il pas, que pour définir le libéralisme vous en appeliez à Hayek et Bastiat ou encore Ayn Rand (vous avez oublié la prêtresse du site Contrepoints, ce zoo étrange du libéralisme). Éprouveriez vous quelques difficultés à le faire par vous même ? Seriez vous sans arguments recevable autre que le lénifiant “capitalisme de connivence” ?
Le libéralisme est une affaire individuelle, dès que vous sortez de ce cadre, vous basculez dans le communisme. Le révélateur est que vous citiez des auteurs, comme d’autres le petit livre rouge.
En résumé, dès que vous posez un cadre, quel qu’il soit, même avec les meilleures intentions du monde (elles le sont toujours !), vous êtes en route vers un totalitarisme, fusse t-il étiqueté de libéralisme, car vous avez prétention à savoir ce qui bon pour les autres, ou plus pervers encore, à le définir, comme les auteurs que vous conseillez et que j’ai lu.
Vous me faites penser à Ruffin (au seul exemple), qui lors de la cérémonie des Césars 2017, récompensé pour “Merci Patron” disait la même chose que vous ! En substance et selon lui : “le socialisme de François Hollande, n’est pas mon socialisme” (sic).
De même un Onfray, qui en est toujours à se définir de gauche, mais à critiquer vertement toute la gauche depuis Mitterrand car à l’ADN pas assez pur. Où est la gauche d’Onfray ?
Ruffin : https://www.youtube.com/watch?v=c1TNdHrQKqk
Où sont le libéralisme et le socialisme pur ? chimères, comme les religions. La seule force affirmée de ce monde fut le communisme, ont a vu le résultat. Il m’est avis que vous quitterez cette terre en n’ayant jamais entrevu, même de loin, votre libéralisme celui si bien théorisé par vos auteurs.
Puisque vous conseillez des lectures, je vous suggère à mon tour Hannah Arendt, c’est la différence entre l’esprit d’analyse et la soumission à un dogme, et celui libéral relève du même mensonge que le socialisme, visant tous les deux un horizon inatteignable par définition…
Votre analyse est catastrophique. C’est l’apocalypse now. Rien de réjouissant à l’horizon. Vous égratignez au passage les musulmans de Barbès, peu enclins à la discipline républicaine. Vous parlez de racaille. Cela se vend bien surtout en cette période anxiogène. L’islamophobie, ah la grande trouvaille de la facho sphère à laquelle vous appartenez. Et pourtant, on sait maintenant qui a créé ce virus. Ce ne sont certainement pas ces gens qui ont l’accent accroché au nez, la racaille comme vous les appelez. Un peu de pudeur et de bon sens vous donnerait plus de crédibilité.
Petite précision sur les “vacances/exode” des citadins pendant le confinement.
Dans des petits villages du sud de la France, comme j’en connais, les consignes sont respectées tant par les autochtones que par les résidents secondaires, souvent propriétaires de la vieille maison des grands parents ou de la “campagne” acquise en prévision de la retraite par les plus raisonnables souvent issus de classes moyennes à l’époque, inférieures aujourd’hui.
L’avantage pour tous les deux, c’est qu’ils ont accès souvent à des espaces extérieurs privés, et peuvent donc supporter plus facilement les restrictions de mouvement, tout en ayant pu contribuer à réduire la population au niveau des villes pour les seconds.
On peut se demander si néanmoins ce type d’amélioration des vies quotidiennes des Français n’est pas l’exact opposé de ce que souhaite le gouvernement pour lequel c’est plutôt “surveiller et punir” la grosse masse de tous “ceux qui ne sont rien” qui soit la recette politique choisie pour traiter la crise, aujourd’hui sanitaire, à coup d’ amendes de 4ème classe majorables ab limitum.