Le patron de Groupama, Thierry Martel, vient de donner une interview bien préparée et habile à la Tribune. Le texte mérite d’être lu attentivement et surtout entre les lignes, car il illustre parfaitement les angoisses des assureurs aujourd’hui. Nous redisons que les projections d’assurance-vie sont un sujet névralgique à la fois pour la place financière de Paris ou pour les décisions publiques.
Le patron de Groupama vient de commettre une importante interview qui doit être lue avec attention par tous ceux qui s’intéressent, de près ou de loin, à l’épargne et à l’assurance-vie. En effet, il y dévoile avec habileté, certes, mais franchise les principales préoccupations des assureurs.
Groupama alerte discrètement sur l’assurance-vie
Comme nous l’avons évoqué à plusieurs reprises, l’assurance-vie est un sujet qui semble de plus en plus délicat dans un contexte de crise financière exacerbée. L’interview de Thierry Martel ne le dissimule pas :
Mais combien de primes ne seront jamais recouvrées en raison des difficultés de nos assurés ? Combien coûteront au final les frais médicaux et les arrêts de travail des personnes malades ou fragiles mais arrêtées par précaution ? Combien coûtera la sur-sinistralité qu’engendre toute crise économique, notamment en matière d’incendie ? Combien les actifs dans lesquels sont investies les prestations que nous devons à nos assurés auront-ils perdu de valeur qu’il faudra compenser ? Personne ne le sait ne serait-ce que parce que personne ne sait combien de temps cette crise va durer. Or il est impensable d’imaginer que les assureurs soient mis en difficulté pour payer les sommes qu’ils doivent à leurs assurés que ce soit sous forme de sinistre ou sous forme d’épargne.
Le raisonnement est tout ce qu’il y a de plus logique. D’une part, nul ne sait quel trou dans la caisse les difficultés des assurés vont causer et en termes de primes non payées, et en termes de sinistres “ordinaires” (notamment les indemnités journalières des malades) à payer. D’autre part, il est à craindre que d’autres sinistres surviennent, ou que des épargnants souhaitent récupérer leur épargne.
Autrement dit, il n’est pas question d’augmenter les indemnisations de sinistres aujourd’hui, car, dans l’hypothèse où une vague de rachats de contrats d’assurance-vie interviendrait, l’opération serait douloureuse… et mettrait les assureurs en difficulté.
Dans tous les cas, vous êtes prévenus : en cas de life insurance run, vous risquez de ne pas retrouver votre épargne.
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