Investir en bourse ? De nombreuses publications vous le proposent régulièrement, en vous promettant souvent des méthodes ou des tuyaux supposés vous enrichir, et qui se terminent d’ordinaire en débandade. Pourtant, des signaux explicites indiquent depuis près de deux semaines, qu’une stabilisation des cours devraient intervenir jusqu’à la fin septembre, avant un très probable krach.D’ici là, si quelques pigeons pouvaient sacrifier leurs économies pour soutenir les cours…
Investir en bourse ? Plusieurs articles de presse devraient vous y inciter dans ces prochains jours, en expliquant que c’est réservé aux très malins qui savent placer intelligemment leur argent, et autres ficelles marketing qui vous donneront le sentiment d’être un élu, un initié, supérieur aux autres, si vous suivez tel ou tel conseil de derrière les fagots. Problème : il est de notoriété publique que le marché est engagé dans un mouvement baissier en pente douce avant un krach.
Je ne révèle ici aucun secret : tout est écrit dans la presse. Il suffit de la lire correctement !
Investir en bourse ? ce qu’on appelle “le moment”
Tous ceux qui avaient lu avec attention mon conseil sur les risques de marché d’il y a trois semaines ont pu vérifier que les cours sont plus prévisibles, à l’épaisseur des quinzaines, qu’on ne le pense souvent. Notre article datait du 9 juin et dès le 10, le Dow Jones perdait 300 points. Comme nous l’avions indiqué, il est remonté ensuite pour caracoler au-dessus des 26.000 points qu’il a à peine dépassés le 22 juin, avant d’entamer une pente douce vers les 25.000 points.
Et devinez quoi ? Le 22 juin, comme nous l’avions annoncé, était la journée des 4 sorcières, où les grands fonds débouclent leurs positions trimestrielles sur les actions. Ce jour-là, il fallait que les options sur les futures soient débouclées dans de bonnes conditions, c’est-à-dire avec un Dow Jones à au moins 26.000 points. Et le Dow Jones a atteint les 26.000 points.
Mais le même jeu se vérifie sur le CAC 40 : durant toute la semaine des 4 sorcières, le CAC 40 s’est maintenu autour des 4.950 points. La semaine précédente, il était tombé très près des 4.800 points, et la semaine suivante, il recommençait à flirter avec les 4.900 points.
Ces cours ont été maintenus sous respirateurs artificiels le temps des débouclages par les grands fonds.
La FED avait sifflé la fin des hostilités
Contrairement à ce que l’on imagine parfois, ces oscillations n’ont rien de véritablement caché à qui sait lire la presse économique. On ne reviendra pas ici sur les nombreux commentaires des autorités bancaires comme la Fed qui émaillent la vie des marchés. Mais il était clair le 10 juin que la Fed considérait que les marchés avaient suffisamment progressé et que ses mesures de soutien touchaient à leur terme. Le moment de faire une pause arrivait. Et cette pause est arrivée après les 4 sorcières.
Là encore, les cours de la bourse n’avaient rien de caché. En bonne intelligence entre les quelques grands fonds qui font le marché et le régulateur, Wall Street a débouclé dans de bonnes conditions et a opéré le virage stratégique des marchés financiers.
L’alerte des stress tests par la FED
Comme par hasard, la semaine suivant les 4 sorcières, la FED a publié les résultats de ses stress tests bancaires. Pour mémoire, les autorités monétaires aiment bien vérifier la solidité des banques en les soumettant à des scénarios catastrophes. “Les tests de résistance de la Fed ont été effectués sur 34 établissements financiers pour tester leur solidité financière face aux différents scénarios de récession liés à la pandémie de coronavirus. Dans le scénario du pire, à savoir une reprise en “W”, les 34 établissements pourraient subir jusqu’à 700 milliards de dollars de pertes liées à des créances non remboursées.”
700 milliards $ de pertes en cas de récession prolongée… voilà qui est bien pessimiste pour les marchés. Et qui suscite pas mal d’interrogations sur la solidité systémique de la finance américaine à l’approche d’une reprise de l’épidémie.
Le message envoyé par la FED est clair : les marchés risquent de souffrir en cas de récession prolongée, et il faut donc calmer le jeu.
Stabilisation annoncée des marchés jusqu’aux prochaines 4 sorcières
Dans la pratique, la dernière séance des 4 sorcières a montré que le marché (c’est-à-dire les grands fonds, soyons clairs) se montrait attentiste vis-à-vis des prochaines échéances. La tendance n’est pour l’instant pas baissière, mais elle n’est pas haussière non plus.
Cela signifie que les contrats de futures passés fin juin sont tous orientés sur un Dow Jones plafonné à 26.000 points, et probablement plus proche des 25.500 points que des 26.000… Compte tenu des difficultés économiques qui vont se multiplier du fait de l’impact durable du confinement sur la trésorerie des entreprises, le maintien des indices à ce niveau sera une vraie gageure.
D’où l’intérêt de disposer d’une armée de petits investisseurs qui se croient bien informés (et qui ne le sont pas, ce qu’on appelle l’asymétrie d’information) et qui parient sur les marchés pour compenser, par leur intervention, la baisse naturelle des cours en situation de crise. Cette réserve d’appoints permet d’équilibrer les pertes par ailleurs.
Le dernier trimestre devrait être douloureux
Toute la question est désormais de savoir comment se comporteront les marchés après la prochaine séance des quatre sorcières, l’avant-dernier vendredi de septembre. Mon intuition est que la FED a clairement averti les banques américaines qu’elle anticipait un automne difficile, et qu’il fallait arrêter les positions inconsidérément à découvert. On lira ici l’annonce d’une probable correction de marché qui devrait survenir assez logiquement début octobre, une fois que les grands fonds seront sortis des prises de risque inconsidérées.
Rappelons que des gestionnaires comme Black Rock portent le marché à bout de bras depuis le mois de janvier. Et que ce soutien artificiel aura tôt ou tard ses limites. Serez-vous le pigeon qui apportera ses économies dans ce système dont la ruine est annoncée officiellement par la Fed ?
Les fonds de pension mis à part —ils ont leur stratégie dont dépendent les retraites de beaucoup de gens, normal— la nouveauté que j’observe depuis le Covid est une augmentation de la recrudescence des arnaques aux penny stocks. En deux mots. Une penny stock qui cote de quelques centimes à moins de 10 euros explose à la hausse à l’ouverture. Sans cause apparente, +25% bam!! Aussitôt les Covid traders se jettent dessus comme des morts de faim. Le cours flambe sans limite jusque 14-15:00, exceptionnellement ça peut aller à des +70% et là… Badaboum, ceux qui ont acheté à l’ouverture vendent tout et raflent la mise. Le cours tombe comme une pierre, les suiveurs se retrouvent collés, forcés de vendre à perte. Comme dit Olivier Berruyer, voilà ce qui arrive quand un outil d’investissement devient un casino mal fréquenté.