La société de la surveillance supplante, partout, pas à pas, au nom du progrès et de la protection des individus bien entendu, la démocratie libérale. Elle la colonise, la mine, l’intoxique jour après jour, jusqu’à transformer nos libertés fondamentales en simulacre. Combien de temps pourrons-nous tenir face à cette montée d’un totalitarisme doux, mais ferme, qui fonctionne sur le principe simple du bannissement de tous les dissidents ?
La société de la surveillance est en gestation depuis plusieurs années. On pourrait même dire qu’elle a pris corps avec l’invention de l’informatique, d’abord, avec le déploiement d’Internet, ensuite, avec la généralisation du téléphone portable, enfin, qui sont autant de portes d’entrée pour une surveillance industrialisée des citoyens par l’État. Mais avec le coronavirus, cette industrialisation franchit une étape majeure dans les techniques et dans le consentement des citoyens.
Coronavirus et société de la surveillance : une aubaine…
Bien entendu, l’État ne généralise pas la société de la surveillance pour combattre les libertés individuelles, mais pour les protéger. Vieille rengaine bien connue ! On ne vous espionne pas pour vous nuire, mais pour vous épanouir ! Libérer et protéger, disait Macron. On pourrait tout autant dire espionner et protéger, puisque, selon un sophisme désormais admis par (presque) tous, la liberté, c’est la sécurité.
Donc, pour nous protéger du virus, de la maladie, de la contagion, rien n’est trop beau. Et l’État, avec ses terribles fantasmes de contrôle, propose chaque jour une nouvelle idée pour surveiller les individus. Bien entendu, il ne s’agit pas de surveiller pour surveiller, mais plutôt de surveiller la progression du virus grâce à la surveillance de ceux qui le portent ou pourraient le porter. L’argument est imparable : le citoyen est devenu un truchement, un prétexte officiel pour surveiller une sorte de cinquième colonne qui nous menace.
Dans un premier temps, cette surveillance est passée par un confinement des peuples (par la fermeture des frontières), et par un confinement des individus. Ensuite, au nom de la détection des clusters, les citoyens ont dû accepter de livrer la liste de tous leurs contacts. Assez rapidement, l’État a proposé de traquer tout le monde grâce à une application numérique, StopCovid, qui fait un four, tant elle est contraire à l’esprit français.
Mais d’autres tentatives sont mises sur le tapis, comme la consignation méthodique de l’identité des personnes qui fréquentent les bars et les restaurants. Il s’agit pour l’instant d’un « cahier de rappel » fondé sur le volontariat. L’idée est là, posée bien au milieu de la table : le cafetier, le restaurateur, devient collecteur d’informations pour la police sanitaire. Il nous est proposé de consentir à informer l’État de la liste de nos amis, de nos fréquentations, et des lieux et heures où nous les rencontrons.
Il y a seulement six mois, une telle proposition aurait fait hurler. Elle est aujourd’hui devenue banale.
Gouvernez par la peur, il en restera toujours quelque chose
Emmanuel Macron a eu bien raison de repousser l’annonce du plan de relance, pour faire place à la « pédagogie » sur le virus. L’emploi des termes est essentiel pour comprendre comment fonctionnent les idéologies au vingt-et-unième siècle. Le mot « pédagogie » est synonyme de « faire peur ». Il fut un temps où enseigner consistait à former l’esprit. Il signifie aujourd’hui nourrir les émotions.
Après tout, deux ou trois millions de chômeurs de plus, une paupérisation générale, tout cela n’a pas grande importance, si l’enjeu est de domestiquer une masse de 70 millions d’individus pour en faire un troupeau de moutons dociles.
En ce sens, Emmanuel Macron se situe dans la lignée que nous subissons depuis plusieurs années. On se souvient que, depuis 2015, les lois contre le terrorisme se succèdent à un rythme frénétique, autorisant sans cesse plus de violations de nos libertés par les services de renseignement de tous poils. La peur du terrorisme a permis de généraliser la surveillance massive de toutes nos communications téléphoniques, de toutes nos transactions bancaires, de tous nos disques durs d’ordinateurs.
Bien entendu, dans cette affaire, le terrorisme fut un prétexte. Les avocats parisiens qui ont été espionnés massivement par le Parquet en dehors de toute procédure viennent d’en faire les frais.
Le coronavirus n’agira pas autrement, car il existe un effet cliquet dans le fonctionnement de la police. Une fois qu’une liberté est violée, on ne revient jamais en arrière, même si les raisons de cette violation ont disparu.
Voilà à quoi sert le gouvernement par la peur : à justifier une expansion accélérée de la surveillance par l’État, avec la certitude qu’on ne reviendra jamais en arrière.
Une société de la surveillance industrialisée s’est mise en place
Sans qu’on y prenne garde, une société de la surveillance industrialisée s’est mise en place. Elle concerne tous les secteurs de notre vie et repose sur l’utilisation permanente d’algorithmes en tous genres qui sont autant de grosses mailles dans lesquelles on risque de se faire prendre.
Grâce à cette industrialisation très bien décrite dans nos colonnes par Michel Maffesoli, l’État écrase en silence nos libertés, et très peu d’honnêtes gens, toujours prompts à dénoncer le « populisme », le « fascisme », la « bête immonde », y trouvent quoi que ce soit à redire. On en veut pour preuve les contrôles fiscaux dont le rendement a augmenté de 30% grâce aux premières opérations de « flicage » des réseaux sociaux par le fisc.
Là encore, il y a dix ou quinze ans, personne en France n’aurait accepté que les agents de Bercy ne flânent sur votre compte Facebook ou Instagram pour savoir quel vin vous buvez, quelle destination de vacances vous fréquentez, dans quel hôtel vous descendez. Le patient travail de dénonciation de la fraude et des fraudeurs par tous les bien-pensants, Thomas Piketty en tête, a permis de faire passer ces pratiques totalitaires comme une lettre à la poste.
L’histoire étant souvent un éternel recommencement, Piketty et consors ont sans doute oublié que la Révolution Française est aussi née d’une réaction contre les gabelous qui goûtaient la soupe des paysans pour s’assurer que la quantité de sel qu’elle contenait était en rapport avec l’impôt sur le sel payé par le consommateur. Ces violations-là de la vie privée, voulues, appelées de ses voeux, par la gauche moralisatrice, produisent tôt ou tard des ras-le-bol destructeurs. En tout cas, dans nos mentalités occidentales.
Jusqu’à quand tiendrons-nous dans la société de la surveillance généralisée ?
Toute la question est en effet de savoir combien de temps une civilisation qui a bu le sirop des libertés depuis des siècles (et même au-delà) peut tolérer une telle mise sous tutelle. Le cas est intéressant, car il nous interroge sur le risque de voir disparaître un jour une culture, son identité, son esprit et son patrimoine.
Par ces temps de peur millénariste entretenue par tout ce que nos élites comptent de lâches et de défaitistes prêts à collaborer avec n’importe quel régime, la question prend des allures cruciales. L’âme, l’identité française, disparaîtront-elles avec la planète, la nature, et autres angoisses récurrentes des collapsologues ? Ou bien les Français portent-ils en eux des valeurs insubmersibles qu’un petit paquet de mer appelé coronavirus et ses ridicules 800.000 morts pour 7 milliards d’humains (soit 0,01% de la population) ne risque pas d’inquiéter durablement ?
La question n’est pas tranchée. Au dix-huitième siècle, Voltaire fut embastillé à plusieurs reprises, dont la première fois pour une durée record de 11 mois, pour avoir abusé, selon le gouvernement de l’époque, de sa liberté d’expression. Depuis 1881, le délit de presse ne donne plus lieu à emprisonnement. Mais on sent bien que beaucoup, dans les allées ou les coulisses du pouvoir, ne refuseraient pas un retour à une législation privative de libertés pour tous ceux qui déplaisent. L’affaire Obono actuellement en cours en donne le signe.
Il existe aujourd’hui deux chemins plausibles. Soit la société française abdique durablement ses libertés et se coule consciencieusement dans le lit d’un totalitarisme discret mais réel où bouger la moindre oreille peut coûter très cher (l’expérience de Vichy a montré que ce genre de bascule peut se réaliser en moins d’un mois). Soit la société française retrouve son instinct vital et place à nouveau les libertés au coeur de son modèle de développement (l’expérience de 1789 a montré que ce processus pouvait prendre plusieurs années).
Les libéraux préfèrent bien entendu le premier scénario. Mais, en attendant d’y voir plus clair, nous recommandons de suivre quelques conseils de bon sens (nous en donnons pour échapper aux gabelous trop indiscrets) pour préserver l’essentiel.
Dernier paragraphe, un lapsus calami : Les libéraux préfèrent bien entendu le second (et non premier) scénario !
Pas de lapsus, Les liberaux, que l’on nomme aussi les progressistes, les wokeistes, la gauche libérale, sont en realite TOUT, mais pas pour le liberté individuelle. Ils sont pour le controle de tout, et de la pensee.
Non, il y a confusion entre liberal au sens anglo-saxon du mot cad progressiste et le terme libéral au sens traditionnel tel qu’il a été imaginé fin 18ème début 19eme siècle par des penseurs comme JB Say ou Bastiat pour ne citer que des français. Dans cette dernière définition, on ne peut qu’être horrifié des dérives actuelles.
Bonjour,
N’avez-vous pas fait une erreur dans votre conclusion ? Je vois mal les libéraux réclamer plus de coercition et une restriction de leur sphère de liberté. Sinon, rien à rajouter au billet. Nous oublions un peu vite que ce pays vit sous un régime d’état d’urgence, régime qui piétine allègrement quelques libertés individuelles ou pas pour un résultat assez faible (l’actualité nous le démontre tous les jours, disposition aggravée par les mesures prises au nom des risques sanitaires liés à la COVID.
Bonne journée
On verra bien avec ce qui se profile, vaccin obligatoire et son corollaire « passeport » à la chinoise. Ou la suppression du cash. Ou le non-impôt européen pour compenser l’argent gratuit déversé pour sauver les meubles.
« Un peuple qui est prêt à sacrifier une part de liberté pour plus de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finira par perdre les deux » (Benjamin Franklin).
Non, il n’y a pas de 2de vague, les pathologies à paraître sont habituelles, saisonnières ou complications d’atteintes intrinsèques. Ce masque ne favorise plus la résistance. Bien au contraire il sert de protection à une bureaucratie voulant à tout prix maintenir son pouvoir et qui, gauche et droite confondues, se sent perdue. Michel MAFFESOLI nous rappelle l’expression de Joseph de Maistre, “c’est toute « la canaille mondaine » qui sans coup férir s’emploie à infantiliser la société : il faut en effet noter que pas un parti politique n’a osé s’élever contre le port du masque généralisé”.
Nous savons que pour éviter toute contamination, il suffit d’hygiène et de respect de la nature (c’est ce que l’on apprend avant les 1er stages dans les hôpitaux) (voyez nos rues et environnements actuellement: les individus ne manifestent aucun respect d’eux mêmes et jettent les déchets et masques sur les trottoirs…). Les errements volontaires de la plus haute puissance publique ont en effet des raisons collectives tant factuelles que subjectives : d’une guerre civile telle qu’Emmanuel Todd et d’autres, sentent venir la dictature qui se déploie sournoisement. A moins que la justice passe pour que la paix sociale revienne puisque l’Etat ne remplit pas son rôle. Il y a seulement ces deux possibilités quand la grande majorité de la population est à bout. A notre grand désespoir, ce n’est pas avec DM à la « justice » que nous verrons de la cohérence.
Nous vivons dans une société de contrôle qui va en s’aggravant pour ceux qui ont des neurones vifs, et l’angoisse que les communicants insinuent sans cesse, génère l’impossible analyse des réalités chez nos contemporains « lisses ». Grande dame qu’Hanna ARENDT et la banalité du mal. Elle écrivait qu’à force de tels procédés, la vérité ne pouvait plus être débusquée. Il est devenu utopique de cerner les contours de la vérité : tout est dit, affirmé, « en même temps » que le contraire par des censément « sachants » et les caisses de résonances médiatiques
Oui c’est énorme. Des énormités il y en a tant à relater sur les sophistes de la République. Il suffit d’élargir ses sources d’informations, d’aller les chercher sur des sites d’informations pour pouvoir se faire une idée un peu plus éclairée du réel et arrêter l’information prémâchée que l’on nous sert dans nos médias mainstreams. Des scandales et faits inavouables cachés au public qui gangrènent notre pays, il y en a pléthore.
Cette situation presque prévisible n’est que la résultante de l’arrivée « accidentelle » à la magistrature suprême d’un individu ayant le comportement, d’un pervers-narcissique, atteint du syndrome de dissonance cognitive, aux effets cumulatifs ravageurs ! La France en est le témoin et la victime ! Le désastre total se poursuivra jusqu’à la chute de ce Caligula
« Ce monde délirant, racialisé, complaisant envers la délinquance, a largement été co-produit par la Macronie » et Macron n’est que l’exécutant, il n’est plus qu’une roue de transmission. A mon humble avis, le défilé des visiteurs du soir doit s’intensifier au château, la multiplication des ballons d’essais médiatiques, comme autant d’intox, le prouve.
L’armée de l’anti racisme institutionnel qui s’agenouille aujourd’hui devant les déboulonneurs zélés de statues, seront les petits soldats de Macron.
« Si vous cédez, citoyens, vos ennemis exigeront davantage en songeant qu’une fois, déjà, vous vous êtes laissés intimider. » Périclès en 450 avant JC
« Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Étienne de La Boétie
La peur est une arme politique. La preuve : ces gesticulations politico médiatiques sont un mantra contribuant à l’aliénation du peuple par la classe dominante : c’est une longue agonie populiste proportionnelle et consubstantielle à la domination croissante
Ce type est un pantin illégitime (23% sur son nom pour 47% de votants) dont l’élection ambigüe aurait dû mobiliser l’armée dès l’audace irrévérencieuse au Gl DE VILLIERS, le peuple aurait suivi à 70%. Il y a une confiscation de liberté accompagnant la marche forcée d’un démantèlement de l’Etat social, de l’Etat acteur et de l’Etat de droit, en conformité avec la version la plus radicale de l’idéologie de la « concurrence libre et faussée progressiste » qui hélas semble demeurer. Cette majorité de nulliputiens caporalisés par des discours arrogants ne s’embarrassent d’aucune exigence d’argumentation sérieuse et de réalités. Nous pouvons retracer les circonstances de cette prise de pouvoir, où les dernières apparences d’un sens de l’Etat et des principes politiques de tradition démocratique sont réduits en miettes, rongés par des argumentations relativistes relayées par la presse grassement subventionnée, et assénées avec aplomb par les porte-paroles de cette majorité. Constatation magistrale : l’Etat rongé de toutes part, les institutions discréditées, le système partisan à la dérive, le personnel politique irresponsable et phagocyté, l’aliénation des droits démocratiques et des garanties de souveraineté que représentait l’appareil d’Etat dans ses cadres de droit, aussi minutieusement argumentées que percutantes par leur profondeur et leur cohérence… Qu’allons-nous devenir quand des populations s’arrogent des droits et revendications contre nous, sont protégées et vivent des subsides largement distribués par cette nomenklatura partisane ? Cette bande d’abrutis avec les pleins pouvoirs au nom de l’état d’urgence sanitaire. Je crains le pire. De quoi sont encore capables ceux qui envoient les gendarmes contrôler Quoi de plus contingent pour asservir un peuple à l’intelligence déjà volatile tant le savoir est éthéré grâce au nivellement vers le bas de l’Education Nationale depuis 40 ans, la consommation de masse, et la futilité des soixanthuitards qui ont générés des jeunes inconséquents. C’est sans aucune tolérance que je dénonce une continuité dans la destruction systématique de la parole politique, du pays France, de ce peuple déjà fragilisé par 40 ans d’hypocrisie
Il a semé la peur pour contrer tout rassemblement et manifestations qui auraient pu se coaguler par le mécontentement majoritaire de la population. « qui tyrannus absque titulo ? tyrannus ab exercito ? » Il faut nettoyer urgemment les écuries d’Augias car, un coronavirus existe bien mais sa virulence est ailleurs. https://youtu.be/vLNThs9fS9o …
« Celui qui contrôle la peur des gens devient leur maître »(Machiavel).
bonjour, texte bien dit ,nous ne devons pas cèder, nous ne devons pas nous mettre a genoux devant eux, nous ne devons pas avoir peur ; ne leur laissons aucune arme! mais ils nous ont coinçés quand même dans le sens ou nous ne sommes pas solidaire,il y a trop de dissident qui se divise et c’est leur force ; si tout le peuple se rassemblait on gagnerait; une possibilité de se rassembler : sur http://www.conseilnational.tv et http://www.conseilnational.fr (youtube :Demo Sophie pour des vidéos à thèmes) c’est notre seule chance de pouvoir changer ses gens qui ne nous aiment pas .
Le monde orwellien se profile à grands pas, vous êtes pile dans le vif du vrai sujet. Cet état de fait ne concerne pas que la France hélas, la tentation de contrôle des masses en utilisant toutes les méthodes d Edward Bernays est très grande et le désintérêt croissant des jeunes générations pour la chose politique ne fait qu accentuer le mouvement, avec la complicité évidente d une partie des « élites » dans le rôle des marchands du temple.
Evidemment GRANGE, et surtout que depuis + de 40 ans, les réformes successives de l’Education Nationale arrachent les racines des savoirs. Excepté les enfants dont les parents possèdent les connaissances de notre Histoire, traditions, civismes, responsabilités et respect, les soixanthuitards ont générés des jeunes « pas finis » juste bons à devenir des exécutants. C’est ce que projetait ce « mondialisme ». Comme Combes et même Hugo pensait au XIXè que le progrès sera sans fin!!!