Avec beaucoup d’efficacité, Gilead, qui finance de nombreux médecins français ennemis ouverts de l’hydroxychloroquine et du professeur Raoult, parvient à étouffer les informations qui nuisent à sa réputation. Deux d’entre elles viennent de passer sous les radars, alors qu’elles montrent dans quelle mesure les enjeux économiques (et notamment de prix élevé des médicaments) sont cruciaux pour ce laboratoire au coeur de toutes les convoitises financières.
Nous avons déjà attiré l’attention sur Gilead et ses enjeux financiers, mais aussi sur ses pratiques d’influence auprès des médecins et des medias. Hasard ou fait exprès ? Deux informations gênantes pour ce laboratoire aux dents longues viennent de passer inaperçues. Elles sont pourtant très instructives.
Une amende de près de 100 millions $ aux USA
Comme plusieurs autres laboratoires pharmaceutiques, Gilead a contourné les règles du Medicare américain en subventionnant les malades les plus pauvres pour pouvoir maintenir un prix de vente de ses médicaments élevés. Et comme subventionner directement les plus pauvres pour acheter un médicament est interdit aux États-Unis, les laboratoires (dont Gilead) ont trouvé une parade, consistant à financer une association caritative pour qu’elle donne l’argent aux malades…
La justice américaine a considéré cette pratique comme totalement illégale et a menacé tout le monde d’une amende générale. On découvre que Gilead est le dernier laboratoire à avoir payé… Mais pour le savoir, il faut commencer à bien fouiller dans la presse américaine. En Europe, cette affaire est passée à peu près sous silence.
Si l’on ne peut invoquer, dans ce dossier, une pratique particulière à Gilead, on relèvera quand même que le prix des médicaments est un sujet majeur pour le laboratoire américain. En l’espèce, ce médicament est vendu à près de 250$ le comprimé.
"le service médical rendu par VEKLURY (remdésivir) est faible dans la prise en charge des patients âgés de 12 ans ou plus et pesant au moins 40 kg, hospitalisés pour la COVID-19 avec une pneumonie nécessitant une oxygénothérapie à faible débit. [Ce SMR] est insuffisant dans la prise en charge par la solidarité nationale chez les patients âgés de 12 ans ou plus et pesant au moins 40 kg, hospitalisés pour la COVID-19 avec une pneumonie nécessitant une oxygénothérapie à haut débit, ou une oxygénothérapie lors de la ventilation assistée non invasive ou invasive ou une oxygénothérapie par membrane extracorporelle (ECMO)".
France, Commission de la Transparence Tweet
Le Remdesivir, un échec patenté ?
La même semaine, on apprenait que Gilead retirait sa demande de remboursement du Remdesivir dans le traitement du coronavirus. Manifestement, Gilead a préféré ne pas s’essuyer l’affront des tests officiels, qui montrent que ce médicament (appelé Veklury commercialement) est d’une efficacité extrêmement limitée.
Il n’y aura donc pas de commercialisation de cette molécule inventée pour combattre la fièvre Ebola, et qui peine à trouver des débouchés économiques et sanitaires. Autrement dit, il n’existe aucun avis sérieux pour affirmer que le Remdesivir a une utilité en rapport avec son prix de près de 400$ par flacon… De l’avis même de Gilead (qui renonce à combattre), ce médicament est donc une arnaque. Toute la question est de savoir pourquoi tant de relais d’opinions en ont fait la promotion au printemps…
Il sera intéressant de voir si des médecins français le prescrivent malgré tout.
Les financiers de Gilead déçus : l’action baisse
On se souvient que, au début de l’année, les actionnaires de Gilead escomptaient un chiffre d’affaire de 2,5 milliards $ grâce à la pandémie et au Remdesivir. Cette opération échoue lamentablement, et le Remdesivir n’est finalement pas le médicament qui soigne le virus. Pour le laboratoire américain, la situation se révèle même plutôt compliquée, puisque les attentes de ses actionnaires sont massives… et ses résultats ne sont pas au rendez-vous.
Depuis avril (et les espoirs fous entretenus par des communiqués de presse perfides), l’action a perdu 25%. Depuis 2017, les cours ont baissé de 4%. Autant dire que la situation n’est pas très réjouissante pour ce laboratoire qui a finalement beaucoup parié et beaucoup perdu ces derniers mois.
Le 3 juillet, le Remdesivir est devenu le premier traitement autorisé, bénéficiant d'une autorisation de mise sur le marché conditionnelle. Cette autorisation facilite l'accès précoce aux médicaments dans des situations d'urgence sanitaire, comme la pandémie actuelle.
Commission Européenne Tweet
Les procédures européennes sont-elles corrompues ?
Il n’en demeure pas moins que les autorités sanitaires françaises se sont montrées plus sévères et circonspectes dans leur autorisation de mise sur le marché que les autorités européennes. On se souvient que, début juillet, la Commission Européenne a garanti l’accès du marché européen au Remdesivir. La Commission s’est même assuré de la disponibilité du médicament pour les patients européens en préemptant un certain nombre de doses.
Selon le propre aveu de la Commission, il s’est agi de mettre à disposition de 30.000 Européens les doses de Remdesvir nécessaires pour les soigner. Le contrat global est d’un montant de 63 millions €. Soit un prix unitaire de traitement de 2.100€.
Dans quelles conditions la Commission Européenne a-t-elle pu acheter à plus de 2.000€ l’unité un médicament que les autorités sanitaires françaises jugent très peu efficaces, au point que le laboratoire qui le produit retire sa demande de remboursement par la sécurité sociale ?
Il serait intéressant de le savoir. Rien n’exclut que nous soyons ici face à un nouveau scandale financier…
Gilead et ses opérations d’influence
Dans la pratique, l’affaire Remdesivir constitue un fiasco de premier ordre pour les actionnaires de Gilead qui croyaient avoir trouvé, avec ce médicament, la poule aux oeufs d’or. Faut-il rappeler que même des journalistes de CNN s’étaient fait les VRP devant les autorités chinoises de ce médicament dont l’inutilité est désormais patente ?
On peut se demander dans quelle mesure Gilead n’est pas en position de faire porter par des scientifiques ou des journalistes la défense de ses intérêts au-delà des limites de ce qu’autorise la déontologie. Et on peut se demander dans quelle mesure la campagne de haine contre Didier Raoult a été complètement innocente.
Des chercheurs qui cherchent on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent on en cherche disait ” Charles De Gaulle”
Depuis quelques années en France nous abandonnons peu à peu la carotte, mais nous découvrons la bâton en remplacement.