Quand Janet Yellen explique que l’ère Biden sera le pire qu’on imagine

Quand Janet Yellen explique que l’ère Biden sera le pire qu’on imagine

L’interview de Janet Yellen, ancienne patronne de la Réserve fédérale américaine, devenue secrétaire au Trésor de Biden, au New York Times, est globalement passée inaperçue en France. C’est bien dommage ! On y découvre en effet quels seront les grands points de la nouvelle administration US, et on comprend assez rapidement que tous les risques que nous pressentions, comme l’arrivée de l’inflation par un effet de surchauffe ou un étouffement des budgets nationaux sous une remontée des taux qui obligera à des arbitrages compliqués, va se réaliser. Voici les grands points qu’il faut retenir de cet entretien… et les risques qu’ils font encourir à l’économie européenne.

Janet Yellen n’a pas tout dit, loin de là, au New York Times. Mais elle en a dit suffisamment pour qu’on voit à peu près où l’administration Biden va nous attirer. Et cette attraction pourrait se révéler un terrible guêpier pour l’ensemble des économies européennes.

Janet Yellen et l’esprit du New Deal

La secrétaire d’Etat au Trésor s’est d’abord préoccupée de l’emploi aux Etats-Unis (rappelons que le plein emploi fait partie des objectifs de la Réserve Fédérale), en soulignant que la crise avait eu un effet d’éviction sur le marché du travail, et que le chômage réel aux Etats-Unis est d’environ 10% si l’on inclut les gens qui ont renoncé à chercher un travail.

Janet Yellen considère que l’Etat doit investir massivement pour relancer l’emploi, façon New Deal. Personne n’a pu démontrer jusqu’ici l’efficacité du New Deal, mais il a le vent en poupe chez les keynésiens, et on en connait les conséquences : endettement public, expansion de la bureaucratie, et surchauffe de l’économie qui relance l’inflation.

Il est très probable que cette stratégie se solde rapidement par une remontée des taux d’intérêt…

Hausse de l’endettement public

Pour financer ce grand plan de relance qui s’annonce, Janet Yellen affirme que les Etats-Unis disposent encore d’une marge de manoeuvre en matière d’endettement public. Selon elle, la charge de la dette représente moins de 2% du PIB, ce qui en fait une dette soutenable !

Voilà qui annonce un large appel aux marchés pour financer les projets des démocrates. Cet horizon explique que les taux d’intérêt aient commencé à remonter aux Etats-Unis… et que les anticipations d’un vrai couac de financement par excès d’argent public n’apparaissent.

Hausse de la fiscalité

Pour mettre du beurre dans les épinards, Janet Yellen propose de taxer les épargnants, une rengaine déjà entendue en France. Elle exclut un impôt sur la fortune à la française, et une taxe sur les transactions financières. Mais elle propose un impôt sur les successions et une taxation des revenus du capital.

Là encore, une indication est donnée sur les arbitrages plausibles en Europe.

Le retour de l’inflation

Il est très vraisemblable que ces solutions fondées sur le mythique « multiplicateur keynésien » ne débouchent rapidement sur un retour de l’inflation. Pour l’instant, les économistes nient la contamination de cette inflation aux économies européennes. Mais c’est un peu comme le nuage de Tchernobyl…