En Allemagne aussi, le risque de révolte fait reculer le pouvoir sur le confinement

En Allemagne aussi, le risque de révolte fait reculer le pouvoir sur le confinement


Partager cet article

Comment faire demi-tour concernant le confinement sans montrer qu’on cède à la pression de plus en plus forte de l’opinion publique ? Angela Merkel et les ministre-présidents régionaux ont eu besoin, le mercredi 3 mars, de 9h de discussion pour aboutir à une cote mal taillée qui cache mal le fossé grandissant, à sept mois des élections législatives, entre la classe politique et la population.

Sortez rapidement du confinement, demandaient les Allemands

Le signal d’alarme a retenti avant la réunion que tenaient mercredi 3 mars Angela Merkel et les ministre-présidents de Länder. 56% des Allemands étaient désormais favorables à un assouplissement des mesures de confinements partiel mises en place en Allemagne à la fin  de l’année dernière. Il aura fallu cependant neuf heures à la Chancelière et aux présidents des exécutifs régionaux pour se mettre d’accord sur un plan progressif de déconfinement… qui au bout du compte ne satisfait personne.

« Les faucons » (la Chancelière et son probable successeur, le ministre-président bavarois Markus Söder) ont cédé du terrain par réalisme politique et accepté une sortie très lentement cadencée puisque les restaurants, l’un des secteurs les plus sinistrés, ne rouvriront que fin mars, et s’ils ont une terrasse. Les salles de spectacle ne seront accessibles que si des tests rapides sont disponibles à l’entrée. Les décideurs politiques allemands ont mis tellement de si et de points d’interrogation que 51% des Allemands doutent de la bonne volonté de leurs représentants.

La réponse de Madame Merkel ne fait que des mécontents.

En fait, les dirigeants Allemands sont sous forte pression. Le parti de Madame Merkel a perdu 3 points dans le dernier sondage (passant de 36 à 33%)

Le Ministre de la Santé est très durement attaqué pour avoir réalisé des opérations immobilières lucratives – à titre privé – à un moment où seuls 5% des Allemands ont reçu un vaccin. Les familles sont mécontentes de la prolongation, dans plusieurs régions, de l’école en ligne. Le patronat craint pour la croissance. Le gouvernement est très divisé, le vice-chancelier social-démocrate, Olaf Scholz,  essayant de refaire la santé de son parti aux dépens de la Chancelière. Et donc, hier, on a assisté au début d’une retraite tactique, apparemment ordonnée, mais qui a toutes les apparences d’un début de panique.

Angela Merkel se prépare à une fin de règne morose.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Parlementaires, sauvez la France au lieu de sauver votre siège!

Parlementaires, sauvez la France au lieu de sauver votre siège!

Il est des rituels dans la République finissante qui tiennent plus de la messe des morts que de la délibération démocratique. L'examen automnal du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) est de ceux-là. Alors que la France s'enfonce dans l'hiver démographique et que ses comptes sociaux virent au rouge sang, la représentation nationale s'apprête, une fois de plus, à jouer la comédie du débat budgétaire. Le titre de cette chronique n'est pas une provocation, c'est un constat c


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Pour Le Monde, ne pas être lecteur du Monde, c'est déjà être d'extrême-droite, par Veerle Daens

Pour Le Monde, ne pas être lecteur du Monde, c'est déjà être d'extrême-droite, par Veerle Daens

Le Monde, quotidien largement subventionné par le gouvernement, a consacré un long article sans nuance et sans équilibre à la désignation des idées "d'extrême droite" : "défense de l’identité nationale, de la tradition, de l’autorité, promotion du mérite individuel, de l’ordre, rejet de l’immigration et de l’égalité" seraient les signaux de l'appartenance aux nostalgiques d'Auschwitz et de la Shoah. Veerle Daens réagit à cette nouvelle outrance de l'extrême centre. Il règne sur la rédaction


CDS

CDS

Pourquoi personne ne vous parle jamais du crédit lombard…

Pourquoi personne ne vous parle jamais du crédit lombard…

On nous vend la finance comme un espace de sophistication, mais la réalité, c'est que les outils les plus puissants sont gardés sous clé. Le crédit lombard — un marché de 4 400 Mds $ par an — est l'un de ces secrets de polichinelle. On ne vous en parle pas, car il s'adresse aux patrimoines importants. Aujourd'hui, Le Courrier brise pour vous ce vrai-faux plafond de verre. Besoin de cash : cesser de vendre vos actifs ! La règle d'or pour s'enrichir, c'est de laisser la richesse travailler. Pou


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

La France cache 18 milliards € d'avoirs russes à l'UE, par Elise Rochefort

La France cache 18 milliards € d'avoirs russes à l'UE, par Elise Rochefort

L'information est révélée aujourd'hui par le Financial Times : des banques commerciales françaises dissimulent 18 milliards € d'avoirs russes, au moment mêle où la France pousse la Belgique à utiliser les avoirs détenus par Euroclear au profit de la reconstruction de l'Ukraine. La France bloque l'utilisation de 18 milliards d'euros d'actifs russes La France subit une pression croissante pour utiliser environ 18 milliards d'euros d'actifs souverains russes gelés sur son territoire afin de fi


Rédaction

Rédaction