COVID et sorties d’EHPAD : la circulaire qui montre comment le ministère de la Santé obéit à reculons


Partager cet article

Le Conseil d’Etat a désormais autorisé les sorties d’EHPAD en annulant les dispositions circulaires émises par le ministère de la Santé qui s’y opposaient. Depuis plusieurs mois, les résidents d’EHPAD se trouvaient dans une situation proche de la détention carcérale du fait de l’interdiction de sortir des établissements d’hébergement émise par la technostructure de la Santé en dehors de toute procédure démocratique, et par le recours à une simple circulaire. Sommée de lever cette « interdiction générale et absolue », l’état-major de l’avenue de Ségur fait de la résistance et restreint au maximum la jurisprudence du Conseil d’Etat, en la violant allègrement. Le Conseil d’Etat renvoie l’autorisation de sortie à l’appréciation de chaque directeur d’établissement. Le ministère de la Santé veut garder le pouvoir et continuer à imposer des règles verticales.

Circulaire Covid Après Référé Conseil d'Etat

Lire plus de publications sur Calaméo

Le Conseil d’Etat a annulé, la semaine dernière, une circulaire du ministère de la Santé  interdisant aux résidents d’EHPAD de circuler librement pendant la pandémie… Mais, chassez le naturel… le ministère s’est empressé de colmater les brèches avec une nouvelle circulaire qui montre combien la technostructure sanitaire française déteste la liberté et l’Etat de droit.

Le Conseil d’Etat interdit la claustration des EHPAD

Pour mémoire, l’ordonnance du Conseil d’Etat est rendue en référé, à la requête de plusieurs plaignants qui considéraient (à juste titre) que la circulaire ministérielle (non signée, et non officiellement portée par un service) est contraire à la liberté constitutionnelle d’aller et venir.

Le Conseil d’Etat a donné raison aux plaignants en annulant la totalité de la circulaire (et pas seulement telle ou telle disposition), avec ces mots particulièrement clairs :

Au vu de l’ensemble de ces éléments, la prescription d’interdiction de sortie des résidents des EHPAD, qui présente un caractère général et absolu ne peut
manifestement pas être regardée comme une mesure nécessaire et adaptée et, ainsi, proportionnée à l’objectif de prévention de la diffusion du virus. En effet, apparaissent désormais compatibles avec la sécurité de l’ensemble des résidents et du personnel de l’établissement, selon la décision du responsable de celui-ci et dans les conditions qu’il définit, notamment des sorties de résidents ayant été vaccinés, ce en fonction de la taille de l’établissement, de la nature de la
sortie envisagée, du taux de vaccination des résidents et des personnels ou encore de la proportion constatée des nouveaux variants au niveau départemental ou infra départemental et accompagnées de l’application de mesures de protection renforcée lors du retour dans
l’établissement.

On notera cette disposition précieuse dans la décision du Conseil : c’est aux chefs d’établissement d’apprécier au cas par cas l’opportunité de laisser sortir ou non un résident, au vu de la situation générale.

Le ministère de la Santé fait de la résistance… à l’état de droit

Alors que le Conseil d’Etat prône une décentralisation des décisions, notre bureaucratie sanitaire entend bien ne rien lâcher. Loin d’annuler ses circulaires, elle les confirme, en limitant la possibilité de sortir aux seuls résidents ayant reçu deux injections dans un délai de 3 semaines.

Voilà un véritable refus d’autorité de la chose jugée : ni le renvoi aux décisions locales, ni la possibilité d’apprécier la situation au cas par cas ne sont respectées par le ministère de la Santé. Une fois de plus, la bureaucratie verrouille le pays.

Il est urgent d’épurer la haute administration

Une fois de plus, donc, nous assistons à un véritable flash totalitaire émis par le ministère de la Santé, qui refuse une décision du Conseil d’Etat qui lui déplait. On se souvient ici que le même ministère avait refusé d’obéir à l’injonction du Conseil d’Etat sur la production du vaccin tétracoque par Sanofi. Aujourd’hui, c’est la liberté d’aller et venir des simples citoyens qui est foulée au pied par de hauts fonctionnaires liberticides.

Il est temps de prendre une grande loi de dégagement des cadres pour envoyer ces fonctionnaires liberticides faire un petit stage dans les files d’attente de Pôle Emploi.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Surpoids des enfants : l’échec programmé de la santé publique européenne
Photo by Annie Spratt / Unsplash

Surpoids des enfants : l’échec programmé de la santé publique européenne

Selon le dernier rapport de l'OMS, un enfant européen sur quatre est en surpoids. Derrière ce constat se cache une faillite collective : celle des politiques publiques incapables de freiner la malbouffe industrielle et la sédentarité : deux fléaux alimentés par le confort bureaucratique et la passivité parentale. Loin d'être un simple problème de santé publique,le surpoids des enfants révèle les failles de l'interventionnisme étatique. Il souligne l'échec des campagnes de prévention paternalist


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

Tout savoir sur Zohran Mamdani, nouveau maire de New-York, par Elise Rochefort

Tout savoir sur Zohran Mamdani, nouveau maire de New-York, par Elise Rochefort

L'élection de Zohran Mamdani à la mairie de New York, survenue le 4 novembre 2025, représente un tournant majeur dans le paysage politique américain. M. Mamdani, 34 ans, est une figure emblématique des Socialistes Démocrates d'Amérique (DSA) et un défenseur de longue date de la cause palestinienne. Son accession à la tête de la plus grande ville des États-Unis confirme qu'il est un socialiste convaincu et l'un des élus les plus radicalement pro-palestiniens du pays. Cette victoire modifie profo


Rédaction

Rédaction

Trump II : l'imposture souverainiste et le triomphe de l'étatisme, par Elise Rochefort

Trump II : l'imposture souverainiste et le triomphe de l'étatisme, par Elise Rochefort

Lors de son investiture en janvier dernier, Donald Trump promettait à l'Amérique un "nouvel âge d'or". Il s'était vendu à l'électorat, et à une partie du monde fascinée par son discours, comme le champion du peuple contre les élites, le rempart souverainiste contre la dissolution mondialiste, et l'homme d'affaires pragmatique qui allait "assécher le marais" de Washington. Un Asselineau ou un Philippot américain au fond. Dix mois plus tard, le bilan est cinglant. L'Amérique est plongée dans


Rédaction

Rédaction

Meloni veut que le piège de la BCE se referme : l'heure de la grande confiscation

Meloni veut que le piège de la BCE se referme : l'heure de la grande confiscation

Le ministère italien des Affaires Etrangères Tajani a imploré la BCE de baisser ses taux directeurs pour favoriser les exportations italiennes, fragilisées par le protectionnisme de Trump. Mais la balance commerciale italienne est positive (contrairement à la France). Ne s'agit-il pas plutôt de diminuer le coût de la dette pour l'Etat italien, sur le dos des épargnants qui vont s'appauvrir ? Pour comprendre la crise systémique qui couve, il faut saisir l'interaction toxique entre trois pili


Rédaction

Rédaction