Véran déroule pas à pas la pelote de la vaccination obligatoire

Véran déroule pas à pas la pelote de la vaccination obligatoire


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En donnant les premiers détails sur la campagne de vaccination des adolescents, Olivier Véran a fait franchir à la France une étape que l’ensemble de l’Europe va courir. Il s’agit bien entendu d’un glissement progressif vers la vaccination obligatoire des enfants, qui sera très probablement instaurée dans les mois à venir, alors même que nul ne sait si la pandémie est durable. La stratégie est élaborée au niveau européen dans un véritable secret et selon un agenda qui n’est pas communiqué par la Commission Européenne.

https://youtu.be/9cUDaQrDJ40

Olivier Véran s’est livré à un véritable numéro de claquettes devant les caméras de TF1 hier (annoncé par la chaîne dans la journée comme un événement sportif) pour donner les premiers détails sur la vaccination des adolescents, étape indispensable à la mise en place future de la vaccination obligatoire des enfants en régime de croisière. Comme nous l’avions annoncé dans la vidéo ci-dessus, une véritable campagne de communication se met en place pour faire avaler la couleuvre d’une stratégie européenne décidée et déployée en dehors des traités.

La vaccination des adolescents, une décision européenne

En apparence, c’est la France qui décide. Mais l’autorisation de vacciner les adolescents est en réalité venue de l’Agence Européenne du Médicament (EMA) vendredi dernier. Le Conseil de Défense tenu hier a décidé de l’avaliser et de l’appliquer en France en urgence, alors que le Conseil Scientifique français n’avait pas encore rendu son avis. Voici une parfaite illustration de la dépossession de notre souveraineté sanitaire et de son transfert à Bruxelles en catimini et sans délibération démocratique.

Cette précipitation pose de nombreuses questions sur l’agenda caché de l’Union en matière de vaccination. L’Allemagne appliquera la même décision le 7 juin.

Il devient en tout cas évident que l’Union coordonne une véritable stratégie vaccinale qui n’a guère été discutée par les Etats-membres, et qui n’est pas prévue par les traités.

L’opaque stratégie de l’immunité collective

Officiellement, et selon les propos tenus hier par Olivier Véran, la mesure se justifie par la recherche d’une immunité collective dont aucun scientifique n’a aujourd’hui démontré le fondement. Rappelons que, fin octobre 2020, une étude britannique avait fortement mis en doute la possibilité d’une telle immunité.

Dans la pratique, et faute d’une délibération démocratique sur cette stratégie de l’immunité collective qui ne semble pas devoir être expliquée au simple citoyen (pourtant moteur dans cette affaire), il semblerait que le gouvernement tente d’atteindre un seuil suffisant de vaccination dans la population pour dégager cette immunité.

Vers une vaccination obligatoire pour les enfants

L’extension de la vaccination aux adolescents s’explique donc à la fois par cet objectif non expliqué, et par le besoin d’écouler un maximum de doses commandées à l’Union, alors que de nombreux pays ont à peu près épuisé la quantité d’adultes disposés à se faire vacciner librement. On manque ici d’une étude d’ensemble pour savoir combien de doses commandées sont encore disponibles, et à quelles difficultés se heurtent les autorités pour les utiliser.

Mais l’agenda européen obéit probablement à un autre objectif non discuté ni disputé : à terme, la mise en place d’une vaccination obligatoire pour les enfants, dont l’efficacité sanitaire laisse perplexe, mais qui satisfera tous les idéologues de la vaccination entendue comme meilleure voie du salut pour l’humanité nouvelle.


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