L’affaire Mila finira-t-elle par une manipulation du Parquet ?

La jeune Mila connaît enfin le visage de ses harceleurs qui l’ont agonie de menaces sur Twitter, au point de l’obliger à se terrer sous protection policière, après qu’elle avait eu des mots provocateurs à l’endroit de l’Islam. La première séance de son procès, qui s’annonce comme un cirque judiciaire, se tenait hier. Elle a fait l’objet d’un report après le dépôt de deux questions prioritaires de constitutionnalité par Juan Branco, avocat de l’un des prévenus. Mais les premiers éléments du dossier laissent penser que la poignée de prévenus cités à la barre n’est pas vraiment représentative des centaines de milliers d’auteurs de tweets anonymes. Il y a de la manipulation dans l’air.
#Mila Me Branco qui défend l’un des 13 prévenus s’est lui aussi exprimé. Il est revenu notamment sur ses QPC et a pointé « les instructions du gouvernement qui a essayé d’instrumentaliser cette affaire » pic.twitter.com/wfaGmeqB3m
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) June 3, 2021
Le Parquet a donc déféré quelques-uns, et quelques-uns seulement des auteurs de tweet parmi les probables dizaines de milliers d’auteurs de ceux-ci. Toute la question est de savoir sur quelle base le tri a été opéré. Rappelons que ce procès doit être celui de l’intolérance religieuse des jeunes Musulmans vis-à-vis du « blasphème ». Mais le Parquet semble avoir donné une autre orientation au dossier…
Le Parquet a-t-il organisé une banalisation de la haine religieuse ?
Selon les éléments fournis par Juan Branco, l’un des prévenus au moins est un jeune catholique, perquisitionné un matin à 6 heures alors qu’il vit chez ses parents, et mis en garde à vue pendant 48 heures pour un « tweet graveleux », selon les dires de Branco.
Si ces affirmations se confirment, elles montreraient l’ampleur de la manipulation du procès par le Parquet. Pourquoi, dans la masse des auteurs justiciables, avoir choisi un catholique qui ne semble pas avoir lancé de menace de mort ? si ce n’est pour « décentrer » les débats vers des prévenus qui ne représentent pas la majorité de la haine, et pour amoindrir celle-ci in fine.
Une justice politique ?
Dans ce dossier, on peut donc craindre le pire, du fait de la sélection opérée par le Parquet dans les prévenus traduits en justice. Il faudra examiner la brochette des accusés avec attention. Mais on mesure soudain que, dans ces affaires de haine en ligne, le procureur dispose de tous les moyens pour modifier la signification politique d’un procès. Ou comment passer d’une mise en exergue de la haine réelle dans la communauté musulmane pour tous ceux qui réclament un libre examen de la religion, à une mise en cause de la majorité chrétienne silencieuse.
Rien sur l’astro-turfing
On regrettera par ailleurs que le Parquet n’ait pas mis en évidence (semble-t-il), des pratiques d’astro-turfing, très probables dans ce dossier, et fréquentes dans les attaques islamiques contre des Kouffars. L’astro-turfing consiste à financer une campagne de harcèlement par la création de très nombreux faux comptes éphémères sur Twitter.
Rappelons que Twitter ne pratique qu’un très faible contrôle sur l’identité de ses inscrits, ce qui permet aux officines de turfing d’inonder le réseau de haine avec très peu de comptes réels.
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