Hélène Strohl : la vaccination des adolescents et la grande peur des vieux pensants

Hélène Strohl : la vaccination des adolescents et la grande peur des vieux pensants

On a commencé par vacciner (dans des conditions qu’il faudra interroger) les personnes âgées dans les EHPAD ; puis les soignants, puis les vieux valides, les malades etc. On entame maintenant une campagne de vaccination massive des adolescents et jeunes adultes : 12 – 18 ans. C’est le combat du moment.
La fureur vaccinale n’a pas de limite, rien n’arrêtera la force de vente de l’industrie pharmaceutique et des chantres du progrès infini.

Hélène Strohl

Ex-Inspectrice générale des affaires sociales honoraire

Le recours à la vaccination massive en plein pic épidémique a méconnu les règles habituelles de la prudence médicale. Si la vaccination aussi rapide des personnes à risque pouvait à la rigueur se justifier, celle des moins de 50 ans beaucoup moins et celle des 12 – 18 ans pas du tout. Ainsi la vaccination massive et volontariste des 12-18 ans doit-elle s’interpréter comme le sacrifice de nos héritiers au refus panique de notre génération de leur céder la place.

Une expérimentation imprudente

La rapidité dans la mise au point des vaccins n’est en effet pas seulement due à la créativité des scientifiques et à l’importance de l’investissement public et privé dans cette recherche, mais elle résulte du détournement des règles de précaution habituelles concernant notamment la durée nécessaire au recensement des effets secondaires possibles. Ce qui a d’ailleurs pour conséquence une très mauvaise conduite de la pharmacovigilance. Ainsi s’agissant du vaccin Astra-Zeneca, dès la déclaration des premiers cas de thrombose, les autorités ont expliqué que leur incidence était plus faible chez les vaccinés que dans la population générale. Or ce vaccin était administré par les médecins généralistes à leurs patients et on comprend bien que ceux-ci auront eu tendance à attribuer la thrombose à toute autre cause que le vaccin qu’ils venaient d’administrer. L’absence de déclaration exhaustive de tous les effets secondaires de toutes les vaccinations rend bien sûr l’argument épidémiologique de comparaison entre les vaccinés et les non vaccinés tout à fait inopérant.

Bref, on est clairement en phase dite 3 des essais cliniques des vaccins : tous les effets secondaires à long terme sont inconnus, on recense mal les effets à court terme et on rompt avec une tradition plus que séculaire de précaution dans la conception et l’administration des vaccins. Pour une maladie à la létalité très faible en dehors des personnes vulnérables.

Aucun bénéfice individuel pour les adolescents

La peur d’attraper la maladie et le risque réel qu’elle représente pour des personnes à risques, de plus de 75 ans, souffrant de diabète, d’obésité, trisomiques etc. ou exposées à la contagion et pouvant être contaminantes par leur métier a justifié la vaccination massive des publics dits prioritaires. Même si les essais étaient particulièrement lacunaires pour ces catégories de population.

Disons que ces personnes pouvaient espérer un réel bénéfice personnel de la maladie.

Mais qu’en est-il des adolescents et à terme des enfants ? pour quel motif les vaccinerait-on ?

Il n’y a aucun bénéfice individuel à vacciner des enfants et des adolescents sauf cas particuliers.

On n’a pas déploré de mort dans cette tranche d’âge, même en -dessous de 50 ans, sauf facteur de risque particulier, bien documenté maintenant.

On ne sait toujours pas grand-chose de la contagiosité des cas asymptomatiques et en général de la transmission des jeunes (enfants et jeunes adultes) vers les personnes plus exposées.

Dans quel sens se font les contaminations familiales, se font-elles réellement à partir des enfants ou des adolescents ? certes il y a plus de contamination chez les jeunes lycéens, étudiants etc. On comprend bien qu’à cet âge on se touche, on s’embrasse plus qu’à 80 ans et on voit plus de monde. Mais combien ces jeunes ont-ils infecté de vieux ?

Pour résumer, les adolescents et jeunes adultes ont un risque individuel quasi nul, on connaît mal leur contagiosité et on ne sait pas grand-chose de la chaîne de contamination qui les lierait aux personnes âgées à risque.

Cet obscur objet de l’épidémiologie : l’immunité collective

L’épidémie due au SarsCov2 a fortement régressé, sans qu’on puisse l’imputer à la vaccination. Même les tenants farouches de la vaccination admettent que  c’est la saisonnalité  (l’été)  plus que l’avancée de la vaccination qui  a fait ralentir l’épidémie.

Mais les épidémiologistes dits « enfermistes »[1] se voyant dépouillés de leur pouvoir d’influence ont levé une nouvelle peur : la résurgence du virus à l’automne, dite « quatrième vague ».

Résurgence que  personne ne sait pour l’heure véritablement prédire, ni dans sa forme (variant ?) ni dans son intensité (contagiosité, létalité). Mais contre laquelle nos « autorités du chiffre » ont inventé un nouveau « plan de lutte » : l’immunité collective  dont le niveau et les moyens de l’atteindre varient plus en fonction d’opinions que des fameux faits probants.

On a avancé plusieurs chiffres pour ce Graal :  50% de la population, 80% voire 90%.

Bien évidemment des chiffres aussi élevés nécessitent forcément qu’on vaccine aussi nos 12 – 18 ans voire nos 6 – 12 ans. Voire nos nouveaux nés, à la maternité.

Et pourtant :

  • On ne connaît pas vraiment le pourcentage actuel de l’immunité collective acquise par les malades (les personnes ayant développé une forme symptomatique de la maladie), d’autant qu’on a vacciné des personnes déjà immunisées ;
  • On connaît encore moins l’immunité acquise par les dits « asymtomatiques », d’autant qu’on ne connaît pas leur nombre.
  • On sait très peu de choses sur les immunités acquises par la maladie ou par les vaccins selon les variants circulant.
  • Les vaccins sont censés nous prémunir (d’après les données des laboratoires eux-mêmes) non pas de la contamination, mais des formes graves de la maladie. Dès lors leur effet dans le ralentissement de l’épidémie n’est en rien prouvé.

On s’apprête donc à vacciner tous nos adolescents, sans que cette vaccination comporte pour eux le moindre bénéfice et sans qu’on sache quel bénéfice collectif on en retirera.

Et on le fait avec des modalités qui remettent en cause tous les fameux droits accordés dans les décennies passées aux enfants. En effet, ce sont les parents qui devront consentir (on se promet de belles disputes dans les familles à autorité parentale partagée, mais séparées !), consentement écrit (quid des personnes ayant des difficultés de lecture, notamment de la prose administrative !) et le consentement des enfants sera oral. On recueille, notamment depuis la loi de 2002 sur le droit des malades le consentement des adolescents aux soins en dehors de la présence de leurs parents ; il en est ainsi de l’IVG pour qu’ils ne soient pas forcés à la pratiquer ou pas, des soins pour une maladie qu’ils ne voudraient pas divulguer à leurs parents, des soins psychiatriques. Disons que sur ce point encore, le bel idéal de démocratie sanitaire s’effondre ! Au fond ce n’étaient que des mots, que de la com. !

[1] Notons la tendance à la tribalisation de l’opinion : on a eu les complotistes, puis les rassuristes, ensuite les enfermistes ; les « experts » ne parlent pas en fonction de leur connaissance (logos) (infectiologue, épidémiologiste, sociologue, mais en fonction de leur appartenance d’opinion.

La grande peur des « vieux-pensants »

La campagne vaccinale des 12-18 ans ressortit des nombreuses élucubrations issues de la manipulation de modèles mathématiques pas toujours basés sur des données cliniques sérieuses. Tout le monde se souvient des 400 à 500 000 morts annoncés au cas où on ne confinerait pas. Même si certains continuent à « croire » à cette prédiction, « évitée grâce au confinement », elle a été infirmée par nombre d’épidémiologistes éminents.

Le chiffre ne sert pas à évaluer une situation concrète, mais devient un objectif en soi. Une sorte de défi, qu’on pourrait dire ludique s’il n’était aussi bêtement dangereux. Personne n’explique pourquoi 80% d’immunité collective ralentirait plus la circulation du virus que 50% ou 90%. Mais 80% est devenu un objectif en soi (peut-être le souvenir des 80% de bacheliers ! ) et puisqu’on ne peut pas l’atteindre en vaccinant tous les adultes, remplaçons ces adultes rétifs par des enfants aux parents consentants.

Le 80% de la population vaccinée sert en fait d’auto-justification à la politique du tout vaccin : pas la peine de tester des thérapeutiques puisque grâce au vaccin il n’y aura plus de malades.

D’autant que les thérapeutiques ne rapportent rien à l’industrie pharmaceutique au contraire des vaccins.

Je ne peux m’empêcher d’insérer copie de ce mail, à moi adressé par un ami d’enfance, médecin, qui plus est psychiatre : « pour moi Raoult se comporte comme un gourou irresponsable, sur lequel toutes sortes de courants s’appuient pour se justifier. Je n’ai pas lu l’enquête de l’Express, mais j’ai peu de doutes sur son sérieux.(souligné par moi). Il y a de fortes chances qu’il ait essayé de prouver l’efficacité de sa recette sans y parvenir. A son niveau de technicité l’argument de l’«étude observationnelle» ne tient pas la route. Mais il est trop orgueilleux pour reconnaître qu’il s’est trompé. » Message faisant lien avec le petit torchon de l’Express, relatant divers ragots sur l’IHU. Exemple significatif de la campagne de diffamation de tous ceux qui osent remettre en cause la doxa du vaccin seul remède, accusés de faire le jeu de l’extrême droite, voire d’appartenir à un complot fomenté par Trump, Bolsonaro et autres. Qui est complotiste ?

Sans doute pas seulement ceux qui se disent que les vaccins ont obtenu une AMM provisoire et qu’il est important pour qu’elle soit transformée en AMM définitive qu’il n’existe aucun traitement de cette maladie !

Sacrifier ses enfants pour vivre vieux

Sans réel bénéfice pour les jeunes, la vaccination leur est vendue comme un produit de consommation nécessaire à leur plaisir, voire indispensable pour lever la contrainte dans laquelle on les fait vivre depuis bientôt 18 mois. Pass sanitaire et pass culturel (300 Euros à dépenser à la FNAC ou sur Amazon), quel idéal pour la jeunesse !

Cette société grisée par la croyance en un progrès scientifique et technique infini est prête finalement à sacrifier ses enfants pour gagner quelques années de vie. Car ce sont ces adolescents qu’on va vacciner dans l’euphorie de la réouverture des bars et restaurants qui risquent de découvrir dans quelques années des effets tout à fait inattendus de cette injection.

Pour la première fois dans l’histoire les adultes ont massivement reporté sur leurs héritiers le poids de la protection de leur vie à eux : ce sont nos héritiers qui feront les frais de l’expérimentation de produits nouveaux ; ce sont eux qu’on a enfermé, privé d’école et de copains parce qu’on a refusé d’isoler les vieilles personnes à risque au motif que ce serait les stigmatiser ; et ce sont ces ados qui payeront la dette abyssale due au refus d’utiliser des molécules peu coûteuses plutôt que des produits nouveaux qui pour certains se sont déjà avérés inefficaces et dangereux.

On ne peut qu’espérer se tromper

Je me souviens avoir lu le témoignage d’une mère ayant perdu son enfant atteint de la maladie de Creutzfeld-Jacob après un traitement à l’hormone de croissance. Elle expliquait qu’au fond son enfant aurait très bien pu s’accommoder d’être petit, mais que comme le traitement existait et lui était proposé (et présenté comme sans danger) elle y avait consenti. Juste pour que son enfant ne souffre pas d’être moins grand que la moyenne de sa classe d’âge. Elle avait l’impression d’avoir fait mourir son enfant pour un simple effet de mode.

On espère, fermement, que cette vaccination imposée au mépris du droit des enfants n’aura pas d’effets secondaires graves et massifs et on souhaite vraiment que tous les parents qui ont signé « les yeux fermés » ce formulaire d’autorisation de vacciner n’auront pas à le regretter éternellement.

Mais ce qui est certain c’est qu’une société qui accepte d’exposer ainsi ses enfants et de rejeter sur eux les conséquences de sa peur de la mort est une société moribonde.