La présidentielle 2022 en pleines vacances de Pâques… Macron prend les électeurs pour des cloches !

La présidentielle 2022 en pleines vacances de Pâques… Macron prend les électeurs pour des cloches !


Partager cet article

Le gouvernement aurait d'ores et déjà programmé les dates de l'élection présidentielle de 2022 pour le 10 et 24 avril, en pleines vacances de Pâques, selon une information révélée par France Télévisions et de BFM TV, mardi 22 juin. L’abstention du week-end dernier n’a visiblement pas sonné le Président de la République qui prend les électeurs pour des cloches !

Selon une information révélée mardi 22 juin par le service politique de France Télévisions et confirmée par BFMTV, le gouvernement aurait déjà arrêté les dates des élections présidentielles, qui devraient se tenir les 10 et 24 avril 2022. Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, les dates du scrutin présidentiel seront annoncées la semaine prochaine après décision du conseil des ministres. Le choix des 10 et 24 avril est, néanmoins, “une piste très sérieuse“, a-t-il reconnu en s’adressant à l’agence Reuters.

1. Contraintes juridiques…

L’article 7 de la Constitution prévoit que “l’élection du nouveau président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l’expiration des pouvoirs du président en exercice“. Le mandat d’Emmanuel Macron s’achève au plus tard le 13 mai 2022. Le  premier tour doit donc avoir lieu entre le 8 et le 23 avril 2022 et donc le premier tour ne peut se tenir que le dimanche 10 avril ou le dimanche 17 avril 2022. Le second tour étant organisé deux semaines plus tard, comme l’exige le code électoral, il pourrait alors avoir lieu le 24 avril ou le 1er mai, jour de la fête du Travail. Il apparaît peu probable que cette date puisse coïncider avec le scrutin phare de la Ve République. Dans ces conditions, les dates des dimanches 10 et 24 avril s’imposent pour l’élection du prochain chef de l’Etat.

2. Ou stratégie électorale ?

“On met le premier tour le jour où la région PACA et les Hauts-de-France sont en vacances. Pour le deuxième tour, tout le monde sera en vacances… [NDLR : le 10 avril, la zone B puis le 24 avril, les zones A et C seront en vacances] Est-ce que vous croyez très honnêtement que c’est susceptible de motiver les électeurs, que de positionner le second tour de l’élection présidentielle à un moment où tout le monde est en vacances ?“ demande Marine Le Pen, mercredi 23 juin sur France Inter. Selon la présidente du R.N., le gouvernement joue l’abstention : “Je pense qu’il faut changer ces dates. Elles ont été choisies pour détourner les Français d’une élection essentielle.“

Xavier Bertrand, candidat à l’élection présidentielle, critique lui aussi cette annonce dans laquelle il voit un coup orchestré pour détourner les électeurs du second tour des régionales. “Elle n’est pas arrivée par hasard cette information sur la date de l’élection présidentielle, déclare-t-il sur Europe1. Vous ne pensez pas que ça aurait pu attendre lundi ou mardi ? Tout ça participe à l’abstention. On nous dit que le second tour des régionales, ce n’est pas si important que ça puisque la présidentielle est presque déjà là. (…) Dans la vie politique, je ne crois absolument pas aux coïncidences.“

3.Mais des solutions courageuses existent

Alors que la France n’a jamais connu un tel épisode “abstentionniste“ dimanche dernier (2 électeurs sur 3 ne se sont pas déplacé), il faut plus que jamais tout mettre en œuvre pour que la légitimité du futur chef de l’Etat ne soit mise en cause.

1ère solution : faire intervenir le Conseil Constitutionnel

L’alinéa 10 de l’article 7 de la Constitution prévoit que le “Conseil constitutionnel peut proroger les délais prévus aux troisième et cinquième alinéas sans que le scrutin puisse avoir lieu plus de trente-cinq jours après la date de la décision du Conseil constitutionnel. Si l’application des dispositions du présent alinéa a eu pour effet de reporter l’élection à une date postérieure à l’expiration des pouvoirs du Président en exercice, celui-ci demeure en fonction jusqu’à la proclamation de son successeur.“

2ème solution : faire appel au Président de la République

Emmanuel Macron pourrait annoncer sa démission en mars ou avril 2022. Ainsi, le premier tour pourrait se tenir en mars et le second tour quinze jours plus tard, hors période scolaire. En informant, par exemple, la représentation nationale en juillet, il permettrait aux différents états-majors de mettre en place leur candidat et leur programme. Quelle belle leçon de démocratie pourrait ainsi donner le président de la République au pays ! Mais derrière l’illibéral Macron ne se cache-t-il pas déjà l’autocrate Emmanuel ?


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le grand match fiscal 2025 : quel pays "vivable" spolie le moins, par Vincent Clairmont

Le grand match fiscal 2025 : quel pays "vivable" spolie le moins, par Vincent Clairmont

C’est la question qui fâche, celle que l’on pose à voix basse dans les dîners en ville ou lors des réunions de famille d’après-fêtes : « Au fond, pour le même travail, que me resterait-il si j'avais franchi la frontière? ». En cette année 2025, marquée par une tectonique des plaques fiscales sans précédent, la réponse n’a jamais été aussi tranchée. La France cherche des liquidités pour combler ses déficits. La Roumanie rentre dans le rang sous la pression de Bruxelles. Dubaï se sophistique en i


Rédaction

Rédaction

Un an de guerre en Ukraine : le point complet, par Thibault de Varenne

Un an de guerre en Ukraine : le point complet, par Thibault de Varenne

L'année 2025 restera gravée dans l'histoire militaire contemporaine comme le point de bascule de la guerre russo-ukrainienne, marquant la transition d'une guerre d'usure positionnelle vers une guerre de dislocation progressive des lignes fortifiées établies depuis 2014. Si les années précédentes avaient été définies par des offensives et contre-offensives massives aux gains territoriaux souvent modestes par rapport aux moyens engagés, 2025 a vu l'effondrement méthodique, bastide par bastide, de


Rédaction

Rédaction

L'illusion de la transparence : ce que Trump refuse (encore) de nous montrer sur Epstein, par Elise Rochefort

L'illusion de la transparence : ce que Trump refuse (encore) de nous montrer sur Epstein, par Elise Rochefort

Trump nous avait promis le "Grand Déballage". Avec la promulgation de l'Epstein Files Transparency Act en novembre dernier, la rhétorique officielle était celle d'une ouverture totale des vannes. Le Congrès avait parlé, le Président Trump avait signé, et le Département de la Justice (DOJ) avait jusqu'au 19 décembre pour livrer au public "tous" les documents. Nous sommes fin décembre, et si le volume de fichiers déversés sur le portail du DOJ donne le vertige, une analyse minutieuse révèle qu


Rédaction

Rédaction

Comment la caste a transformé le chaos en rente

Comment la caste a transformé le chaos en rente

On vous ment. Depuis des mois, le narratif médiatique dominant vous vend la fable de l'incompétence de l'Etat et des parlementaires, incapables d'être raisonnables et responsables. On vous explique, trémolos dans la voix, que le dérapage du déficit public à près de 7 % du PIB, l'explosion de la dette à 3 300 milliards d'euros et la chute du gouvernement Barnier sont les fruits d'une "perte de contrôle". On voudrait vous faire croire que l'État français, ce mastodonte technocratique qui prélève


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe