Comment le « Pacte vert » européen va saper notre pouvoir d’achat

Comment le « Pacte vert » européen va saper notre pouvoir d’achat


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La Commission européenne instaure un paquet de mesures écologiques qui toucheront à notre vie quotidienne et seront en réalité financées par le consommateur final. Ces coûteuses dispositions pourraient même propager une inflation non plus transitoire mais durable.

Baptisé Fit for 55, le paquet législatif européen est censé réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% en dix ans et réduire la dépendance de l’Union européenne au pétrole.

Voici 3 mesures qui touchent à notre vie quotidienne et dont nous supporteront les coûts sur de nombreux produits industriels, notre énergie, nos véhicule et notre alimentation.

Quota d’émission et mécanisme d’ajustement carbone aux frontières

Les industries dites polluantes en CO2 sont déjà pénalisées en Europe et le seront encore plus par le système de quota d’émissions. L’idée est de pénaliser ce qui est importé ou ce qui sera délocalisé pour dissuader tout échappatoire. Une taxe d’importation frappera donc les produits déjà jugés polluant ou issus d’industries polluantes en provenance des pays étrangers ne respectant pas les exigences carbone de l’Union européenne (c’est-à-dire le monde entier).

Ces mesures renchériront : les transports par tous moyens (air, mer, terre), certains matériaux de base comme l’aluminium, l’acier, le fer, l’aluminium, le ciment, les engrais, l’électricité, le bâtiment…

Fin de la commercialisation de véhicules à moteurs thermiques en 2035

En 2035, plus aucune voiture non électrique ne sera commercialisée. Ceci pénalisera les constructeurs européens qui sont compétitifs dans ce domaine et engendrera du chômage dont le coût sera répercuté dans les charges sociales.

Les Européens qui vivent à la campagne, qui n’ont pas les moyens de changer de voiture ou qui sont éloignés des infrastructures de recharge, en pâtiront.

« Comment conserve-t-on une mobilité propre abordable pour avoir un impact significatif sur le nombre de tonnes de CO2 que l’on émet ? Ce n’est pas aussi simple que d’avoir juste des voitures en vente. Il faut des gens qui veuillent les acheter et puissent se le permettre. Si on ne conserve pas le côté abordable, on impactera la liberté de mobilité. Ce sera un gros problème pour les démocraties modernes.

Dans une décennie, les appareils de mobilité seront 300 à 500 kilos plus lourds qu’actuellement. Cela amènera sur la table le sujet des matériaux. À la fois les possibles pénuries, et ceux qui peuvent être renouvelables.

Personne ne doit oublier d’où viennent les décisions, ce n’est pas de l’industrie automobile. […]  Les gouvernements surfent sur l’opinion publique. Je n’ai pas de problème avec ça, mais il faut comprendre la science, l’analyse sur un cycle de vie complet. »

Carlos Tavarès, P-d-g de Peugeot en mai 2021

Le patron de Peugeot est le seul en France à sortir du béni-oui-oui du capitalisme de copinage.

Si le véhicule électrique était réellement l’avenir et la panacée, les meilleurs industriels du secteur ne se seraient-ils pas attelés à son développement et sa production de masse sans attendre l’Union européenne ?

Avec l’abandon programmé du nucléaire, le renchérissement de l’électricité est inévitable (d’autant plus que bien sûr, il faudra compenser les recettes de la taxes sur les produits pétroliers).

25% de produits bio obligatoires

Selon Frans Timmermans, l’un des commissaires chargé de Green deal, audit par le parlement européen en mai 2020 : « nous nous sommes habitués à ce que la nourriture soit trop bon marché ». Les produits bio sont fortement subventionnés, parfois à 100% et restent cependant bien plus couteux que les produits équivalents.

D’une moyenne d’environ 8% d’aliments biologiques sur le marché à l’heure actuelle, l’Union européenne (UE) veut passer à 25% d’ici 2030.

Cette mesure va donc renchérir notre alimentation au quotidien.

Pour financer tout cela, l’Union européenne va déployer une gigantesque pompe taxation subvention.

En langue de bois européenne,  comme l’exprime Le Grand Continent :

« la bonne articulation entre législation et mise en œuvre et le bon équilibre entre mesures d’incitation à la transition et mesures de soutien aux populations seront cruciaux pour garantir la réussite du pacte vert européen et son acceptation sociale. »

Un planisme voué à l’échec

Ce « pacte vert » ou « Green deal », financé par la planche à billets de la BCE et une hydre taxations-subventions, sera pénalisant pour le pouvoir d’achat et la croissance. En effet, tous ces choix imposés privent chacun de nous d’argent disponible pour être investi dans de vrais secteurs d’avenir, de véritables opportunités ou dépensé dans les produits et services qui nous paraissent les meilleurs et les plus satisfaisant. L’argent est consacré à l’idéologie et non plus à la prospérité ou au bien-être de chacun.

Le scientisme technocratique et le planisme ont échoué toujours et partout et l’Union européenne se condamne à le redécouvrir.

Concrètement, plusieurs pays de l’Union sont cependant opposés à ces mesures. pour le moment, l’Allemagne en pleine période électorale ne bronche pas. En sera-t-il toujours ainsi ? On peut en douter, d’autant plus que ces mesures sont porteuses d’inflation durable…

Comme nous vous le disons souvent, une crise monétaire couve  et les métaux précieux restent depuis 5 000 ans une assurance contre la débâcle des devises. Comment acheter vendre et détenir de l’or monétaire aujourd’hui ? Nous vous expliquons tout ici. C’est quand les assurances ne sont pas encore trop chères (et le cours de l’or est aujourd’hui à des niveaux très raisonnables) qu’il vaut mieux y souscrire.


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