Le rejet du texte du PS pour la vaccination obligatoire ne signifie pas que le danger soit écarté

Le rejet du texte du PS pour la vaccination obligatoire ne signifie pas que le danger soit écarté


Partager cet article

La proposition de loi des sénateurs socialistes, qui prévoyait d’ajouter le covid-19 à la liste des vaccins obligatoires, n’a pas été adoptée ce 6 octobre en commission des affaires sociales. On aurait cependant tort de se réjouir trop tôt. Il s'agissait d'un ballon d'essai et le texte rejeté sera présenté à nouveau. L'argumentation destinée à justifier cette vaccination obligatoire est réellement loin de la réalité médicale et sanitaire qu'il sera très difficile d'arrêter un texte purement idéologique le jour où une coalition se formera pour le faire passer.

Réunie ce mercredi 6 octobre, la Commission des Affaires sociales du Sénat a rejeté la proposition de loi déposée par le groupe socialiste le 31 août.  Selon Public Sénat, « une majorité de sénateurs a considéré qu’il fallait continuer à convaincre les dernières personnes, plutôt que d’imposer une obligation ». Les groupes LR et Union centriste ont voté majoritairement contre le texte. Mais ce qui est frappant, c’est la réaction de Bernard Jomier, qui portait le texte pour le Parti socialiste: le sénateur n’argumente pas en fonction du bien des personnes ni des éventuels effets secondaires de vaccins insuffisamment mis au point. Il s’agit, dans une logique purement « soviétique », d’atteindre des objectifs chiffrés de personnes vaccinés. Bernard Jomier met en avant l’exemple de la Nouvelle-Calédonie, où la vaccination obligatoire  a été votée le 3 septembre. « La courbe des vaccinations en Nouvelle Calédonie s’est fortement accélérée au début du mois de septembre », explique-t-il, sans se demander si c’est une bonne ou une mauvaise chose pour la santé de la population concernée. De même, le sénateur socialiste se réjouit de ce que lextension de la vaccination obligatoire des enfants aboutit à des taux de 95% de vaccination. So what? 

Attention, danger ! Le texte rejeté reviendra.

Le Courrier des Stratèges suit ce dossier depuis plusieurs mois. Le 1er juillet, nous vous avions averti du rôle joué par Bernard Jomier, qui sert de poisson pilote à Emmanuel Macron et Olivier Véran. Plus récemment, nous vous avons montré combien une réélection d’Emmanuel Macron rendrait quasi-certaine une vaccination obligatoire contre le COVID. 

Ce qui doit inquiéter le plus, c’est le type d’argumentation développée, purement planiste, quantitative et volontariste sans aucun rapport avec le réel d’une palette de vaccins à dispositions encore peu efficaces et comportant des effets secondaires beaucoup plus nombreux que pour d’autres vaccins. Comme l’a dit Eric Verhaeghe dans ces colonnes, la vaccination obligatoire est « fâchée avec le principe de précaution« .  C’est pourtant le moment de se rappeler la formule de Chesterton sur lafolie – ici idéologique – qui consiste à « avoir tout perdu sauf la raison ». Le texte reviendra, parce qu’ainsi le veut la raison technocratique. Le jour même où la proposition de texte est rejetée, la Haute Autorité de Santé recommande une troisième dose de vaccin Pfizer pour les soignants soumis depuis seulement le début août à la vaccination obligatoire. Et l’expérience des assemblées conduit à redouter un passage à l’usure ou par surprise, lors d’une discussion parlementaire en peits effectifs. Il va falloir rester très vigilants. 


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Arcelor-Mittal, victime d’une France avachie, sclérosée et recroquevillée

Arcelor-Mittal, victime d’une France avachie, sclérosée et recroquevillée

Il est des rituels en politique française qui tiennent moins de la gestion de la Cité que de la danse de la pluie. Lorsque l’orage économique gronde, nos sorciers parlementaires, drapés dans leurs écharpes tricolores, s’imaginent qu’il suffit d’agiter le totem de l’État pour que le soleil de la prospérité revienne. La récente adoption par la commission des finances de l’Assemblée nationale, ce 19 novembre 2025, de la proposition de loi LFI visant à nationaliser les sites d’ArcelorMittal en Franc


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

D'accord avec Olivier Faure, la France est un paradis fiscal! par Veerle Daens

D'accord avec Olivier Faure, la France est un paradis fiscal! par Veerle Daens

Il faut savoir reconnaître le génie quand il nous éclabousse. Le 27 novembre 2025, Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste, a eu une épiphanie au Sommet de l'économie. Avec le sérieux d'un pape annonçant un dogme, il a déclaré : « Les entreprises ne vivent pas dans un enfer fiscal en France ». Mieux encore, il a assuré que nous étions « dans la moyenne ».    Je dois faire mon mea culpa. J'ai passé des années à éplucher des rapports de l'OCDE, à pleurer sur des courbes de Laffe


CDS

CDS

Sylviane, 66 ans : morte par overdose d'État, par Veerle Daens

Sylviane, 66 ans : morte par overdose d'État, par Veerle Daens

Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’État-providence, et l’odeur du cadavre nous parvient désormais depuis les parkings de Loire-Atlantique. Sylviane Police avait 66 ans. Elle n’est pas morte sur le front ukrainien, ni dans un pays du Tiers-Monde ravagé par la guerre civile. Elle est morte de froid et d’arrêt cardiaque, recroquevillée dans sa voiture à Piriac-sur-Mer, une commune balnéaire huppée, quelques mois après avoir été expulsée de son logement par la force publique. Ce drame


CDS

CDS

Ukraine : l’Europe s’accroche au récit guerrier

Ukraine : l’Europe s’accroche au récit guerrier

Il y a quelques jours, Donald Trump a dévoilé un « plan de paix » en 28 points pour l’Ukraine. Une sortie de crise fondée sur la neutralité ukrainienne et des concessions territoriales. Face au désengagement stratégique des États-Unis, l’Europe continue d'agiter la menace d’une guerre qu’elle ne peut ni financer ni gagner. La réunion de la Coalition des volontaires du 25 novembre, coprésidée par Macron, Starmer et Merz, sonne comme un exercice de communication destiné à masquer une réalité : le


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany