Emmanuel Macron a demandé au Ministre de l'Intérieur de "convoquer" le président de la Conférence des évêques de France. En cause, le rappel par Monseigneur de Moulins-Beaufort, d'un des piliers du catholicisme: le secret de la confession. Et l'affirmation tranquille que la République ne peut pas passer outre. Certains évoqueront bien entendu la gravité de la crise déclenchée dans l'Eglise pour des affaires de pédophilie pour justifier de lever une règle intangible pour un prêtre catholique. En fait, ce nouvel accès de tyrannie du gouvernement en place ne résiste pas à un examen approfondi: ou plutôt il nous incite à constater que la logique du président est en l'occurrence la même que lorsqu'il s'assied sur le secret médical à propos de la vaccination obligatoire. Emmanuel Macron est prêt à pousser jusqu'au bout la logique du jabobinisme et à saper tous les ressorts d'une société de liberté.
Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France, a déclenché une tempête dans les médias subventionnés et au gouvernement en rappelant que la République ne pouvait pas exercer un pouvoir total sur les consciences. Je concèderai bien volontiers que la formulation utilisée est maladroite. “Le secret de la confession s’impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République” a expliqué l’archevêque de Reims , dont la diplomatie n’est pas la première qualité et qui, en l’occurrence, oublie un vieux secret de la laïcité à la française: le maximum doit rester implicite, sans queoi l’Eglise et l’Etat courent le risque de se livrer une guerre sans fin sur les principes. Il faut bien dire aussi que le comportement de l’Eglise catholique dans toute cette affaire est abominablement maladroit. Confier à une commission externe – en partie composée de non catholiques – le soin de régler un problème qui relève essentiellement de l’absence d’exercice de l’autorité par les évêques sur plusieurs décennies, est un sérieux aveu de faiblesse. Par conséquent parler avec aplomb des limites des lois de la République quand on est soi-même en situation de relative faiblesse relevait de la gageure. Pour autant, cela ne change rien au fond de l’affaire. Non seulement le secret de la confession peut être un atout dans la lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise; mais la posture d’un Macron et d’un Darmanin relève à la fois de la posture de tyranneaux post-modernes et d’un mal plus profond: la tentation totalitaire qui habite nos démocraties.
Qu'est-ce que le secret de la confession?
Tout d’abord, de quoi parlons-nous. Dans l’Evangile, le Christ, en fondant l’Eglise, a donné à ses Apôtres – dont les évêques sont les successeurs – le pouvoir de “lier et délier”, de pardonner tout baptisé qui vient le demander en regrettant sincèrement les fautes qu’il a commises. Le pouvoir de pardon n’est pas celui du prêtre mais celui du Christ, au nom de qui le prêtre parle. Au fur et à mesure qu’une pratique se mettait en place, la confession, de publique est devenue privée. Et progressivement s’est imposée l’idée que le confesseur était tenu par un secret absolu envers le pénitent. Si nos gouvernants avaient un tant soit peu de culture historique, ils sauraient quel progrès a représenté le secret de la confession dans l’histoire de l’humanité. Le secret crée un lien de confiance – qui se confiera à quelqu’un qui va immédiatement rapporter ce que vous lui dites? Et ce lien de confiance est ce qui permet au prêtre de parler à la conscience de l’individu qui vient le voir. Y compris, imaginons ce cas, pour suggérer à la personne d’aller voir la justice afin de proposer de faire réparation. Mais on a aussi, fréquemment, le cas inverse, celle d’un condamné qui demande à voir un prêtre pour aller plus loin que la justice des hommes; pour se poser non plus la question de savoir en quoi il a contrevenu à la justice des hommes mais, plus profondément, comment il peut se mettre en règle avec les “lois non écrites” – pour parler comme Antigone – et la voix de la conscience.
C’est ainsi que l’Eglise a inscrit dans le marbre, dès le Concile du Latran, en 1215, le secret absolu de la confession. La récente adaptation du Code de Droit Canon – le droit de l’Eglise – en 1983, l’a répété:” Le secret sacramentel est inviolable ; c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, et pour quelque cause que ce soit”.
Le petit caïd de la place Beauvau pourra bien bomber le torse et rouler des yeux tout ce qu’il veut, il a contre lui plus de dix siècles de tradition catholique et des martyrs – des prêtres qui ont préféré mourir que de trahir le secret de la confession. Il a aussi contre lui le fait que le secret de la confession appartient à la même famille que l’ahbeas corpus: celle de ces pratiques occidentales qui ont fondé la liberté.
Surtout, il y a un point que personne, à ma connaissance, n’a évoqué dans l’actuel débat. Un des principaux problèmes auxquels a été confronté l’Eglise, depuis cinquante ans, c’est la diminution de la pratique de confession, jugée archaïque par de nombreux clercs. Le comportement abominable de certains prêtres s’est développé non à l’abri du secret de la confession mais dans une atmosphère où l’on se confessait de moins en moins. C’est la perte du sens du péché, donc de la responsabilité individuelle, qui a largement mené l’Eglise là où elle en est. c’est pour cela que les propositions de la Commission Sauvé tombent souvent à côté de la plaque. Qu’une Commission aide à établir des faits, c’est une chose. Qu’elle se mêle de la gestion interne de l’Eglise est déplacé. Mais la commission Sauvé est très représentative de l’air du temps qui fait que la séparation des domaines n’est pas respectée, tout le monde se mêle de tout et plus personne ne fait rien bien.
Déjà, le secret médical....
Appliquons le raisonnement actuellement employé vis-à-vis du secret de la confession au secret médical. Certains objecteront que le secret médical connaît des exceptions: “Le médecin a l’obligation légale de déclarer aux autorités les naissances et les décès. Il est également soumis à une déclaration obligatoire de certaines maladies contagieuses. Il est enfin autorisé à informer les autorités quand il apprend ou constate de mauvais traitements subis par un enfant ou une personne déficiente en raison de son grand âge ou de ses capacités mentales”. En l’occurrence, ces transmissions d’informations relèvent encore de la médecine, et sont transmises en gardant l’anonymat du patient. D’une manière générale, tout médecin peut transmettre votre dossier à un confrère ou un service hospitalier. Mais jamais votre secret médical n’est dévoilé. N’entrons pas dans un débat stérile sur des nuances et constatons que le patient est protégé, essentiellement. Cela établit une relation de confiance avec le médecin.
Force est de constater que le gouvernement s’est largement assis sur le secret médical depuis le début du COVID 19. Au début de la crise, en interdisant aux médecins de prescrire certains traitements médicamenteux précoces, le gouvernement s’est immiscé dans la relation de confiance entre un patient et son médecin. au bout du processus, le pass sanitaire oblige chaque Français à révéler s’il est vacciné ou non; et nos données médicales (tests, certificats de covid) sont obligatoirement partagées avec des non-médecins (gérants de restaurants, par exemple, qui enregistrent mon pass sanitaire sur leur smartphone personnel). Tout cela fait partie d’un recul des libertés publique et personnelles.
J’imagine maintenant une commission travaillant dans quelques années pour élucider la mauvaise gestion du COVID et le comportement absurde de nombreux médecins qui ont recommandé la vaccination avec des produits encore expérimentaux sans discernement, pour obéir à l’injonction de l’Etat. On pourrait imaginer que, pour le bien du patient, on propose de supprimer le secret médical, en obligeant un médecin à rendre compte, par exemple, à l’Ordre des médecins ou à une commission indépendante de la manière dont il exerce la médecine. Ce serait absurde. Ce qui est en jeu, en ce moment, dans le cas du COVID, ce n’est pas le “secret médical”, c’est la manière dont trop de médecins, justement, ne le respectent pas en préférant obéir à des injonctions gouvernementales que respecter le serment d’Hippocrate. Ce qu’on observe chez beaucoup de médecins, actuellement, c’est une difficulté à s’opposer à l’Etat alors même qu’ils sont convaincus en leur for intérieur, qu’il faudrait procéder autrement.
Ce qui caractérise notre époque, c’est la faiblesse des corps intermédiaires, l’affaissement des partis politiques en tant que forces structurantes pour le débat public, l’idéologisation d’une justice qui n’est plus là pour jouer son rôle dans les institutions mais pour faire avancer son propre programme politique. Ce n’est pas nier la gravité des faits – pour la plupart déjà connus – relevés par la CIASE que de dire que l’Eglise ne doit pas renoncer à l’un des piliers de son fonctionnements – le secret de la confession. De même qu’il faut défendre toutes les attaques de l’Etat contre une profession médicale bien malmenée (sans que cela rende aveugle sur la dérive scientiste de bien des médecins).
La crise de la pédophilie ne pourra, au bout du compte, être surmontée que dans l’Eglise, entre catholiques. Et cela sera suffisamment douloureux pour qu’on en rajoute pas à l’extérieur (surtout qu’on aimerait bien que l’Education Nationale, par exemple, se soumette à la même transparence, en matière d’investigation sur la pédophilie, que celle que Benoît XVI avait demandée à l’Eglise). Ce qui se joue entre Emmanuel Macron et les évêques est d’un autre ordre: il s’agit des libertés fondamentales, de la liberté de conscience, de la liberté religieuse qui sont les meilleurs soutiens de la laïcité. Puisque celui qui a inventé la séparation du religieux et du temporel est un certain Jésus de Nazareth, quand il a demandé de rendre “à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu“.
Si j’étais le fils d’un tel homme, je ne m’en remettrais pas.
Qui peut revendiquer être le père ou la mère d’Hitler, de Staline, de Mao, de Pol Pot, etc. ?
A moins que la pourriture morale soit transmise par les gènes !
C’est fort probable, et c’est souvent ainsi que sont enfantés et cocoonés les monstres…
Et le respect de la Loi 1905 c”est que l”Etat ne doit pas se méler de la conscience de chacun! Quand aux personnes fragiles et aux abus la Loi oblige déjà à dénoncer les crimes, donc pas besoin de l’immixion de l”Etat dans la foi de chacun! Et c’est une grande militante pour la laïcité qui vous le dit!
Tout à fait d’accord avec vous. Le secret de la confession fait partie des secrets professionnels qui permet une relation de confiance entre le fidèle et le prêtre, le patient et le médecin ou le justiciable et l’avocat. Il est très inquiétant de voir ces secrets professionnels remis en cause par un gouvernement très complaisant envers les multinationale de tous ordres!
Ben, oui , pas de problème de pédophilie dans le sport, l’éducation nationale, chez les protestants, les juifs, les musulmans, les évangéliques de toutes obédiences, dans les centre sociaux , les colonies de vacances…… Ces ahuris là , n’ont pas encore compris; que là où il y a des poules il y a un renard, donc, là, où il y a des enfants il y a des pédophiles qui rodent. Chaque structure à qui l’on confie ses enfants doit être surveillée de près. De la nounou à l’État. Surtout l’État !
Tout le monde ou presque étant sans le réaliser, voire en le niant, marxiste, le public pense que le terme “Église” (“catholique”) désigne une société naturelle contrôlée par une puissante hiérarchie, avec, à sa tête, un chef élu par la Curie. Au fond, quelque chose de comparable à un parti politique. C’est, pour qui connaît un minimum de doctrine (immuable), complètement faux. L’Église, au sens propre et précis du terme, est une société surnaturelle composée pour une part des vivants confessant la vraie foi catholique (“Église militante” car elle lutte contre les tentations et ses ennemis), une autre part par les “saints du ciel” (les âmes des défunts qui ont accédé au Paradis, ou “Église triomphante”), enfin les âmes du Purgatoire qui expient les péchés commis de leur vivant avant d’être admis au Ciel (“Église triomphante”). C’est une société hiérarchique avec à sa tête le Pape, ou Vicaire de JC sur terre. Or, pour être authentiquement Pape, il ne suffit pas d’avoir été élu par la Curie, il est en outre indispensable d’en accepter la charge non seulement devant les hommes (à qui on peut mentir), mais devant Dieu, “en vérité”. Dès lors, si c’est le cas réellement, le nouveau Pape reçoit de Dieu l’infaillibilité sur la foi et les mœurs (pas la météo ni le tiercé).
La doctrine de l’Église étant immuable (bien qu’organiquement complétable par des conséquences non encore établies, mais sans jamais aucune contradiction avec les éléments antérieurs), Si un supposé pape promulgue des décrets contradictoires avec la doctrine antérieurement établie, c’est qu’il n’avait pas reçu l’infaillibilité. Donc qu’il n’est pas pape.
Eh bien, il en est ainsi depuis la mort de Pie XII en octobre 1958. Et les occupants du siège de saint Pierre depuis cette date sont des imposteurs inqualifiables. La hiérarchie qu’ils supervisent est une fausse hiérarchie. De plus, et en cohérence, les rits de sacre des évêques (successeurs des Apôtres) et d’ordination des prêtres ont été modifiés pour les rendre invalides en 1969 (tout comme la messe).
Donc, en parlant, comme le font les journalistes (incultes), de “pape”, de “prêtres”, d’évêques”, de l’”Église”, etc., on perpétue et on renforce l’imposture, une imposture dont les conséquences sont indescriptibles.
Le secret des affaires a été établi dans l’UE. Il ne faudrait pas non plus que l’on conserve ces archaïsmes vaguement religieux qui nuisent à la libre circulation des biens. Franchement…
Reconnaissons que certains articles pédagogiques parus dans la presse catholique d’autrefois laissent … rêveurs. Lisez attentivement celui-ci. À l’évidence, la pureté, l’élévation et la noblesse des sentiments qu’éprouve l’auteur (ces qualificatifs purement subjectifs n’étant pas une approbation), lesquels sont désormais, et officiellement et dans l’opinion vulgaire, des penchants criminels pathologiques, empêche qu’il se donne de garde de se découvrir, et, certainement, il estime n’avoir aucune faute à confesser.
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Si l’existence de Dieu se démontre (Aristote, meta. ch. lambda, saint Thomas ST prima pars), la foi est une décision personnelle : on rejette ou on accepte les vérités surnaturelles (non démontrables) révélées par Dieu et on choisit d’obéir ou non à Ses Commandements. Tout ceci pour dire que, qu’on l’ait ou pas, la foi possède un contenu objectif (changé verbo par Vatican d’eux). Même si l’on a la haine de Dieu, ou du moins qu’on ne veuille pas Lui obéir, ce contenu objectif est ce qu’il est. On peut et même on doit connaître la doctrine nazi sans être soi-même nazi, et spécialement pour “être contre” et la combattre.
Or, je constate, après avoir fait le tour des commentaires ici et ailleurs, que, même très critiques, ces commentaires ne font qu’avaliser et renforcer l’imposture qui dure depuis 1958 et plus clairement encore depuis 1965 (proclamation des décrets de Vat. II par Montini alias “Paul VI”). 99,9 % des gens qui parlent de ce sujet ne savent pas de quoi ils parlent.
La Providence le permet cependant car Dieu avait prévenu à l’avance qu’il enverrait “une puissance d’égarement” (2-Thes 2, 11) en réponse à l’apostasie.
Il reste 60 jours avant l’élection présidentielle. Il peut nous pondre une c……e par jour, voire plus, pour faire avancer ses dossiers d’anéantissement de tout ce qui peut faire repère pour les humains en société. Le catholicisme en est un, et c’est pour cela que l’Eglise catholique et les catholiques sont attaqués, salis, diabolisés, insultés, ici, en France.
Des fauteurs il y en a partout où des hommes ont du pouvoir. Les traquer et les faire sortir du bois est normal. J’attends donc un rapport sur les affaires de pédophilie et autres privautés chez les pasteurs, les imams, et les rabbins. Avec statistiques, interprétations, projections mathématiques et autres raclages de fond de marmites.
Je peux parler en connaissance de cause, ce qui est attaqué par ce pouvoir et ceux qui le servent via les attaques contre le catholicisme, ou contre l’Histoire, ou contre le Savoir (l’interdiction des statistiques ds certains domaines c’est carrément une interdiction de savoir, une interdiction de raisonner) c’est notre capacité psychique humaine à nous tenir droit.
Si je peux me permettre un lien :
https://christian-dubuis-santini.tumblr.com/