Par Tarik – Alors que la presse se fait de plus en plus l’écho des conséquences de la pénurie de personnels de santé, un certain flou persiste quant au pourcentage de soignants non vaccinés avec en toile de fond l'impact de l'obligation vaccinale sur le système de santé et la question de l'applicabilité de la loi.
1.Confusion sur le nombre de professionnels de santé et donc sur le pourcentage de soignants non vaccinés
Récemment, le Parisien a rapporté le chiffre de 129.000 professionnels de santé non vaccinés, chiffre qui lui a été communiqué par la Direction Générale de la Santé1. Or, il y aurait, d’après le Parisien 2,2 millions professionnels de santé. Ce dernier chiffre vient quant à lui d’un document de la MACSF2, datant de 2017 et disponible en lien dans l’article du Parisien. Il y aurait donc, d’après l’article, 5,8% (129.000/2.200.000) de personnels de santé non vaccinés.
Il est étonnant que Le Parisien ait utilisé les chiffres de la MACSF plutôt que les chiffres gouvernementaux et ce, alors même que ces chiffres existent. En effet, dans un document datant de 20183, la direction générale de l’offre de soins (DGOS), structure dépendant du ministère de la santé, rapportait 223.571 médecins, 41.788 chirurgiens-dentistes, 74.489 pharmaciens, 22.312 sages femmes, soit 362.160 représentants des professions médicales. Ce chiffre correspond en gros à celui de la MACSF (qui rapportait 371.029 représentants des professions médicales). En ce qui concerne les professions paramédicales, la DGOS rapportait les chiffres de 660.611 infirmiers, 86.459 kinésithérapeutes, 34.498 manipulateurs radio, 10.417 ergothérapeutes, 11.074 psychomotriciens, 24.466 orthophonistes, 4.409 orthoptistes, 3.264 audioprothésistes, 390.000 aides-soignants pour un total de 1.225.198 professionnels paramédicaux. Au total, entre les professionnels médicaux et les professionnels paramédicaux, on aurait donc, d’après ce document de la DGOS datant de 2018, 1.587.358 professionnels de santé, loin des 2,2 millions rapportés par la MACSF.
Comment expliquer cette différence entre les chiffres de la MACSF et ceux de la DGOS? Une explication pourrait être que la MACSF prend en compte les chiffres de l’intérim au contraire de la DGOS. Quoiqu’il en soit, il est sans aucun doute plus rigoureux, afin d’éviter les biais, d’utiliser les chiffres d’un seul et même organisme. Comme la MACSF n’a pas les moyens de connaître le nombre de professionnels de santé non vaccinés, il semble plus juste de rapporter ce chiffre au nombre de professionnels de santé rapporté par la DGOS. Ainsi, si on procède de cette façon, il y aurait donc 8,1% soignants non vaccinés (129.000 non vaccinés sur 1,5 millions de personnels de santé). Ce pourcentage, plus élevé que les 5,8% suggérés par l’article du Parisien, semble d’ailleurs assez cohérents avec le nombre de 9 professionnels de santé vaccinés sur 10 rapporté par Gabriel Attal le 15 septembre.
2.L’intérim médical et l’obligation vaccinale
Ce flou concernant les professionnels non vaccinés soulève la question des CDD et de l’intérim. L’agence groupe Lip estime sur son site le nombre de professionnels de santé exerçant en intérim à 1.000.0004, un chiffre qui pourrait d’ailleurs expliquer en partie la différence d’effectif rapporté par la MACSF et la DGOS. Or, il est très probable que le nombre de soignants non vaccinés exerçant en intérim ou ayant achevé leur CDD avant la date du 15 septembre, ne rentre pas dans les comptes de la DGOS. Ces professionnels intérimaires non vaccinés, en effet, puisqu’ils ne sont pas en activité et hors contrat, n’ont aucune raison d’être inclus dans les comptes du ministère de la Santé. Ce nombre n’en reste pourtant probablement pas moins important, un article de LCI ayant fait part fin septembre de la difficulté pour les agences d’intérim de répondre aux demandes qui leur étaient faites5. Ainsi, le Parisien, en ne rapportant pas le nombre de soignants intérimaires ou hors contrat non vaccinés (ce chiffre étant probablement indisponible) tout en rapportant l’ensemble des professionnels de santé, intérimaires inclus, a pu ainsi sous-estimer la proportion de soignants non vaccinés dans son article.
3.Le « grand flou »
Le flou concernant le pourcentage de professionnels non vaccinés, et de façon plus large, l’absence de données précises et détaillés sur la question de l’obligation vaccinale (nombre de professionnels de santé non vaccinés par métiers et par secteur), reflète sans doute l’embarras du gouvernement qui a pris la décision de suspendre ou de dissuader de travailler des professionnels de santé dans un contexte de pénurie de soignants et ce, alors que le retard dans la prise en charge de nombreux patients s’est accumulé avec la gestion de la crise sanitaire et à la veille d’une épidémie de bronchiolite et de grippe potentiellement plus graves que les années précédentes, autant de points soulignés par le conseil scientifique dans son rapport du 5 octobre 2021(section III. C, D et E ; pages 13 et 14)6.
2.Les professionnels de santé en France en 2018 (macsf.fr)
Je lis la première phrase du rapport et je bug … du 1er juin au 20 sept. 2021, nous avons selon l’INSEE 178075 décès en 2021 contre 175915 en 2020. Alors le succès de la vaccination, je pose la question, comment faut-il le lire ??? https://www.insee.fr/fr/statistiques/4923977?sommaire=4487854
Parce que il serait fort intéressant que le conseil scientifique puisse nous justifier la hausse de mortalité de 2021 non ? Parce que me concernant, ce qui a changé entre 2020 et 2021, entre juin et septembre, c’est la vaccination de masse. Difficile de ne pas y voir une corrélation.
Alors un succès ??
En complément, le Parisien donnait aussi le nombre de soignants suspendus : 15 000 selon la DGS !
C’est-à-dire que seulement 15 000 soignants sur les 129 000 « non vaccinés » auraient été suspendus, alors que c’est la règle légale depuis le 15 octobre !?
Même si on retire les quelques milliers, voire dizaines de milliers, qui sont en congé ou en arrêts maladie, il est probable qu’une forte proportion de soignants « non vaccinés » continuent de travailler, malgré la loi.
Alors que l’infâme Véran clame depuis des semaines que la loi sera strictement appliquée.
Il est probable que beaucoup de petits hôpitaux et de structures paramédicales ont.. « fermé les yeux » et ont laissé les soignants continuer leur travail, étant incapables de faire tourner leur entité sans eux.