5ème vague : le gouvernement, première victime de l’hiver ?

5ème vague : le gouvernement, première victime de l’hiver ?


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Malgré les dénégations de Véran, des éléments forts confirment l'indigence de l'hôpital (mais plus largement du système de santé), sa précarité et le risque d'effondrement par pénurie de soignants. Les infections hivernales, notamment de la grippe et de la bronchiolite, ne vont pas fluidifier les urgences hospitalières. Le gouvernement est pris en tenaille entre les membres du conseil scientifique et les conseillers politiques du président de la République. On a appris hier que Jean Castex avait été à nouveau testé positif à la Covid-19. TARIK détaille pour le Courrier Des Stratèges cet épisode du Stalingrad macronien.

1.Un système de santé en cours d’effondrement.

Ainsi, Rémi Salomon, le président de la commission médicale d’établissement de l’APHP déclarait récemment :

 » la situation de l’hôpital est catastrophique. […] Il y a des services d’urgence qui ferment, faute de médecins. Il y a des blocs opératoires qui ne tournent pas parce qu’on manque d’anesthésiste-réanimateur et d’infirmières anesthésistes. […] on ne répond pas aux besoins en santé et la conséquence très pratique, c’est des interventions chirurgicales urgentes qui sont reportées. Un malade qui a une fracture, qu’on doit opérer en urgence, peut attendre 2-3 jours. On a été obligé de refuser une greffe de foie récemment, pour un enfant ! On a des gens qui attendent aux urgences parfois 24 heures pour trouver de la place.[…]“

Nous avons déjà indiqué que , contrairement à ce qu’en pensent les médias et le gouvernement, à notre sens, l’obligation vaccinale a joué un rôle déterminant dans le niveau actuel de pénurie en personnel soignant.

2.Winter is coming…

Il est toutefois probable que la « 5ème vague » de Covid ne soit pas si impactante que cela. En effet, les variants du virus semblent de moins en moins pathogènes, comme on a pu le constater lors des 2ieme, 3ieme et 4ieme vague, et une partie importante de la population vulnérable est vaccinée. C’est d’ailleurs ce qu’on a pu constater au Royaume Uni, où le variant delta est arrivé plus tôt et où le nombre de morts du Covid est bien moindre que ce qu’il a été lors des « vagues » précédentes.

3.La grippe est le vrai risque.

En revanche, on assiste cet automne à un retour des pathologies d’hiver. Ainsi, la bronchiolite sature les services de pédiatrie cette année alors qu’elle était inexistante l’année dernière.

Outre la bronchiolite, l’épidémie de grippe inquiète particulièrement les scientifiques. Ce retour en force des pathologies hivernales pourrait être lié au fait que notre immunité, à l’échelle de la collectivité, n’a pas été stimulé lors de l’hiver dernier comme elle l’était les autres années et ce en raison des confinements et couvre-feu qui ont entravé la circulation des virus hivernaux.
Le risque de saturation des hôpitaux par une épidémie de grippe n’est pas à sous-estimer. En 2017 par exemple, la grippe a été responsable de 13 000 morts, 9 700 hospitalisations et plus de 2 900 passages en réanimation. Dès lors, il se pourrait bien que la grippe, qui débute traditionnellement début décembre pour se terminer en mars, pose plus de problème au système de santé que le Covid 19. Le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des maladies (ECDC) s’alerte d’ailleurs du niveau inquiétant des indicateurs pré-épidémiques en Europe et avertit que la souche de grippe pourrait être assez peu sensible au vaccin cet hiver.

La conjonction d’une forte grippe et d' »un système de santé qui prend l’eau » selon les mots de Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France, pourrait être explosive pour le gouvernement.

4.Le confinement des non-vaccinés est une fausse solution.

L’idée avancée d’un confinement des non vaccinés, proposée par certains responsables politiques et quelques figures médiatiques, ne permettrait vraisemblablement pas de changer la donne. En effet, les non vaccinés font déjà face à un nombre important de restrictions auquel un confinement les concernant exclusivement changerait peu de choses (hormis une agression psychologique supplémentaire), ils ne constituent qu’environ 10% de la population et le vaccin anti-Covid n’empêche pas la transmission.

5.Des signes d’affolement au gouvernement.

Face au risque de dépassement des capacités hospitalières cet hiver, les options du gouvernement sont limitées. Celui-ci en a conscience et est très inquiet de la situation. Ainsi, un courrier de la DGS a été envoyé aux médecins et prévoit pour faire face à la pénurie de soignants, entre autres, des mesures telles que la réquisition des soignants intérimaires ou des libéraux (de quoi augmenter l’attractivité des métiers de la santé !) ainsi que, bien sûr des plans blancs. En conclusion de cette missive, la DGS écrit :

  » Nous nous permettons d’insister sur la nécessité d’obligation de résultats quant au maintien le plus large possible de l’ouverture des services […] ».

Autrement dit : Débrouillez-vous pour faire tout votre possible pour fermer le moins de services possibles !

Cette injonction de résultats sans que ceux-ci ne soient précisées (un « maintien le plus large possible de l’ouverture des services » n’est pas un objectif précis) laisse songeur…

6.Les options sont limitées.

Outre les mesures d’urgence mentionnées par la DGS (plan blanc, réquisitions à tout va des professionnels de santé) qui pourraient bien ne pas suffire (elles ne suffisent déjà pas à empêcher la fermeture actuelle nombreux services), le gouvernement a, a priori, 3 options :

1) confiner toute la population (ou mettre un couvre-feu général) : en arrêtant la vie, le gouvernement a de bonnes chances de diminuer les tensions hospitalières. Cette option présente toutefois un coût politique important puisque cela serait ressenti comme une trahison de l’accord entendu sur la vaccination (« vaccinez-vous et vous ne serez pas confinés ») ainsi qu’une marque de l’incompétence crasse du gouvernement sous lequel le système de santé s’est détérioré alors même que l’immense majorité des actions de ce même gouvernement a consisté précisément, ces 18 derniers mois, à gérer la crise sanitaire. A ce titre, les manifestations récentes aux Pays Bas et en Belgique devraient refroidir les velléités d’enfermement de la caste.

2) abroger la vaccination obligatoire des soignants : cette mesure aurait un impact positif sur le système de soins puisqu’elle permettrait non seulement le retour des soignants suspendus mais elle remettrait également à disposition des établissements tous les travailleurs de la santé réfractaires au vaccin et qui exercent en intérim ou en CDD. Là encore, cette mesure a, du point de vue l’exécutif, l’ inconvénient d’être une défaite politique du gouvernement ainsi qu’un aveu d’incompétence. Toutefois, la question qui pourrait se poser n’est pas « faut-il abroger l’obligation vaccinale pour sauver l’hôpital ? » mais plutôt : « le gouvernement peut-il se permettre, devant l’opinion publique, de garder des soignants suspendus, si peu nombreux soient-ils, alors qu’il manque de soignants et que le vaccin ne protège pas de l’infection ?». On note d’ailleurs que les journalistes continuent à poser la question de l’obligation vaccinale au ministre de la santé (dans 20 Minutes, Olivier Veran se voit poser la question « l’obligation vaccinale n’a-t-elle pas accentué le malaise des hospitaliers ? » ) et au président de la fédération hospitalière. Certes, ces questions sont balayées par leurs destinataires mais le fait même que l’on pose la question prouve que, 2 mois après sa mise en application, le débat n’est pas clos, dans la tête des journalistes en tous cas.

3) ne rien faire … jusqu’à ce qu’il y soit obligé. C’est la stratégie du « wait and see » qui s’envisage en général dans les situations stables. Le gouvernement ferait le pari que les hôpitaux ne seront pas débordés et qu’il arrivera à contrôler l’opinion publique. Selon toute vraisemblance, le système de santé sera débordé et le gouvernement sera obligé de prendre l’une des deux mesures suscitées avec, comme inconvénient majeur s’il attend trop, le fait de n’avoir pas anticipé et donc d’avoir laissé s’aggraver la situation. La dégradation de la situation en Guadeloupe, pourtant hautement prévisible, devrait servir d’avertissement contre cette tactique.

Ces 3 options ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Il est tout à fait possible que, paniqué et paralysé alors que les conséquences de l’ivresse du 12 juillet 2021 le rattrapent, l’exécutif laisse pourrir la situation jusqu’à ce qu’une catastrophe sanitaire l’oblige à confiner et même, peut-être, à lever l’obligation vaccinale des soignants.

En conclusion, les conséquences de l’obligation vaccinale des soignants se font sentir avec force tandis que le système de santé français prend l’eau. Avec une population rétive au confinement et devant une épidémie de grippe qui s’annonce assez virulente, le gouvernement n’a que des mauvaises solutions à sa portée pour tenter d’éviter une catastrophe sanitaire. Selon l’expression consacrée dans cette publication et alors que l’ampleur des effets secondaires graves et des décès liés à la vaccination se fait de plus en plus visible, la possibilité d’un Stalingrad pour Macron devient concret.


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