La France a été exposée à un mouvement de désindustrialisation plus marqué que ses principaux partenaires. Sixième puissance industrielle mondiale en 2004, elle est au huitième rang en 2019. Bien que les écarts de compétitivité-coût se soient partiellement résorbés au cours de la dernière décennie, l’économie française souffre de handicaps structurels qui grèvent encore certains aspects de sa compétitivité, notamment hors-coût. La recherche et développement se traduit insuffisamment en innovations industrielles. Cinq leviers d’action sont identifiés, qui permettraient d’adapter la politique industrielle aux nouveaux enjeux, parmi lesquels la nécessité de cibler de manière renforcée les interventions sectorielles et celle de rénover la gouvernance de cette politique.
Chiffres clés
- La France, sixième puissance industrielle dans le monde en 2004, huitième en 2019 ;
- En 2019, 250 000 entreprises industrielles, qui emploient 3,2 millions de salariés, représentent 13 % de la valeur ajoutée (11 % pour l’industrie manufacturière) et réalisent 68 % des exportations de biens et services ;
- Avant la crise, 17 à 20 Md€ par an de soutiens publics à l’industrie selon France Stratégie, provenant pour plus de 80 % de l’État (allègements de cotisations sociales, crédits d’impôts, réduction de la facture énergétique, soutien à la R&D et à l’innovation), le reste provenant d’interventions des régions et des fonds européens ;
- D’importants moyens nouveaux consacrés à l’industrie depuis la crise sanitaire : baisse des impôts de production de 10 Md€ par an à partir de 2021 et renforcement des soutiens à l’innovation et à l’investissement.
Entre 17 et 20 milliards d’euros d’aides publiques sont distribués chaque année pour soutenir le secteur industriel.
Entre 2000 et 2020, la part des exportations françaises de bien dans la zone euro est passée de 17 % à 12 %. En quinze ans, la France est passée du 6e au 8e rang des puissances industrielles. Et si l’emploi industriel est repassé dans le vert en 2017, « on s’interroge toujours sur le fait de savoir si c’est dû au haut de cycle économique ou à une inflexion structurelle », indique Christian Charpy, président de la première chambre à la Cour des comptes. Seule certitude, depuis le début de la crise, 41 300 emplois industriels ont été détruits.
La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement a enfin compris qu’il y avait urgence à sauver le soldat industrie. Le problème, c’est qu’un tiers de notre production se positionne encore sur du bas de gamme, que nos dépenses de R&D sont inférieures à la moyenne de l’OCDE et que le lien entre recherches publique et privée reste insuffisant.
Enfin, la politique industrielle française doit s’inscrire à l’échelle européenne.
Il ne me semble pas évident qu’une reconstruction industrielle française soit possible en respectant les dogmes européens en matière d’aides.
De même je suis réservé sur les partenariats public-privé car pourvoyeurs de conflits d’intérêts.
Les 20 milliards d’aide ne sont que des allègement des prélèvements obligatoires pour des actions industrielles qui plaisent au prince. Un prêté pour un rendu, qui n’est pas franchement équitable. Cela montre que les entreprises son écrasées de contraintes administratives et de prélèvements multiformes. Une industrie vivante est une industrie qui progresse et innove avec ses inévitables échecs. Ceux qui faillissent en France sont fort maltraités, par les banques quasiment nationalisées et dirigées par des fonctionnaires protégés, et par les tribunaux. Un coût du travail élevé, mais des salaires net exangues, des bénefices en France faibles et peu distribués à ceux qui créent la valeur. Etre entrepreneur en France est un sacerdoce peu enthousiasmant excepté dans les communautés des grandes écoles.