Sabine Saurugger, la directrice de l'Institut d'Etudes politiques de Grenoble a osé: elle suspend de ses fonctions Klaus Kinzler, professeur d'allemand et de civilisation allemande pour quatre mois et elle instaure un conseil de discipline. Klaus Kinzler, c'est l'enseignant dont le nom avait été, en mars 2021 jeté en pâture par des activistes gauchistes qui lui reprochaient d'être un "fasciste" "islamophobe". Eh bien la directrice reproche au professeur d'avoir indûment parlé aux médias depuis ces incidents. Ce faisant, Madame Saurugger piétine la liberté d'expression des enseignants et des chercheurs, reconnue par le Conseil Constitutionnel en 1984. Elle crée un dangereux précédent. Et l'on doit bien constater que le quinquennat Macron poursuit son cours liberticide: après la liberté d'expression des journalistes, la liberté de prescription des médecins, la libre circulation des personnes en France, le secret de la confession, c'est au tour des libertés académiques d'être menacées.
Sabine Saurugger, directrice de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble, a osé! Par un arrêté interne, pris le 14 décembre, elle suspend Klaus Kinzler, professeur de langue et civilisation allemande, de ses fonctions au sein de l’école, pour une durée de quatre mois. La directrice annonce simultanément son intention de saisir « le conseil de discipline ».
La directrice reproche au professeur d’avoir parlé plusieurs fois à la presse contre l’interdiction expresse qu’elle lui avait adressée. De fait, Kinzler a accordé des entretiens à L’Opinion, Marianne. Il est intervenu dans l’émission de Pascal Praud. La directrice déclare que le professeur a « gravement méconnu plusieurs obligations liées à son statut de fonctionnaire », notamment « son obligation de discrétion professionnelle » et « son obligation de réserve ».
L’argumentation de Madame Saurugger est (1) scandaleuse, car elle fait comme si le professeur n’avait pas été livré en pâture à l’opinion publique; elle (2) méconnaît les libertés académiques; (3) elle relève d’un esprit de capitulation devant les forces qui sont en train de détruire de l’intérieur la substance de l’université.
La posture scandaleuse de Madame Saurugger
Faut-il rappeler les faits? Le jeudi 4 mars 2021, deux professeurs de Sciences Po Grenoble découvrent leur nom en grosses lettres sur les murs de l’école, accompagnés de ces qualificatifs: « Des fascistes dans nos amphis » et « l’islamophobie tue ». Rapidement effacés les slogans sont cependant relayés par des comptes gaucho-fascistes sur les réseaux sociaux. En fait, Kinzler et son collègue Vincent T. ont été ciblés au passage dans une attaque « Sciences Porc », qui veut répliquer à Grenoble la mise en cause qui a visé Sciences Po Paris avec l’affaire Duhamel.
Pourtant, on est bien dans la « convergence des luttes »: Vincent T. est l’objet d’une intolérance croissante, depuis des années, à cause de son cours sur « l’islam et les musulmans de France », parfaitement au niveau académique mais de plus en plus visé par des activistes parce que le professeur refuse de dénoncer « l’islamophobie » sur injonction de certains étudiants. Au mois de février, l’USIEPG, syndicat issu d’une scission avec l’UNEF, avait fait appel à la délation pour disposer de citations « problématiques » de Monsieur T. Comme il est normal, le professeur avait demandé aux étudiants affiliés à ce syndicat de quitter son cours; mais il n’avait pas été soutenu par la directrice (Madame Saurugger est arrivée à ce poste en février 2020).
Klaus Kinzler, lui, était mis en cause pour avoir réfuté la valeur scientifique du concept « d’islamophobie ». Il avait été, pour cela, mis en cause par des collègues et, bien entendu, également la cible de l’USIEPG. Devant la controverse qui devenait publique, la directrice de l’IEP avait, fu bout des lèvres, soutenu les deux professeurs attaqués. Mais aussitôt, elle avait aussi fait savoir qu’elle ne voulait aucune prise de position des deux enseignants dans les médias. « Pas de vague » ! Pourtant la France avait connu le 16 octobre 2020, l’assassinat de Samuel Paty.
N’était-il pas important, au contraire, de faire savoir publiquement que deux professeurs de l’IEP de Grenoble étaient des cibles potentielles pour des islamistes maintenant que leurs noms avaient été exposés? Admettons que Madame Saurugger ait voulu protéger ses professeurs. Il fallait dans ce cas qu’elle monte elle-même en première ligne, qu’elle aille sur les plateaux. Mais interdire aux collègues visés de parler, donner par la même occasion implicitement raison aux autres collègues qui appuyaient de facto le combat des étudiants gaucho-fascistes et ne rien dire publiquement est une posture proprement scandaleuse.
Les libertés académiques piétinées
Madame Saurugger insiste sur le fait qu’elle a demandé à son collègue de ne pas s’eprimer publiquement. Et elle insiste, curieusement, sur les obligations liées au statut de fonctionnaire.
La directrice semble oublier – ou bien elle ne veut pas savoir – que dans sa décision du 20 janvier 1984 (décision n°83-165 DC), le Conseil constitutionnel a constitutionnalisé les libertés universitaires, considérant que la libre expression des personnels de la recherche et de l’enseignement devait être garantie. C’est d’ailleurs suite à cette position exprimée par le Conseil Constitutionnel que l’on avait inclus dans la loi Savary votée six jours plus tard, le 26 janvier 1984: « Les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d’objectivité ». Ce texte est devenu l’article L 952-2 du Code de l’Education.
Lorsque le législateur a eu à préciser les choses, il a insisté, comme Madame Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur récemment, sur le fait que « les enseignants et les chercheurs doivent se conformer aux instructions de leur supérieur hiérarchique, sans préjudice de leur entière liberté académique, qui s’attache à leurs activités d’enseignement et de recherche ». Il n’est pas possible, comme le fait Madame Saurugger, d’invoquer un « devoir de réserve » ou une « obligation de discrétion ». Et il est bien précisé, toujours par Madame Vidal, que le supérieur hiérarchique ne doit, essentiellement, veiller qu’à la bonne exécution des tâches d’enseignement, de recherche ou d’administration qui ont été confiées au professeur. On pourrait faire un reproche à Monsieur Kinzler s’il avait manqué « à la tolérance et à l’objectivité ». Or ce sont précisément les valeurs sous-jacentes à son enseignement quand beaucoup de ses collègues soutiennent des idéologies – par définition intolérantes.
Peut-être Madame Saurugger considère-t-elle que Monsieur Kinzler ne jouit pas des mêmes protections que d’autres collègues puisqu’il a un statut de « Professeur agrégé », PRAG. Il n’enseigne pas parce qu’il serait docteur ou habilité à diriger des recherches mais parce qu’il est agrégé de l’enseignement secondaire. Mais ce serait un argument bien spécieux. La loi de 1984 parle bien des « enseignants-chercheurs » (statut d’une Sabine Saurugger), des enseignants (ce qu’est Monsieur Kinzler) et des chercheurs (on pensera ici à des chercheurs du CNRS qui sont rattachés à des « unités mixtes de recherche » entre le CNRS et l’université mais ne donnent pas de cours dans cette dernière). Et l’argument tient d’autant moins que l’IEP vient d’intégrer l’Université de Grenoble-Alpes, pour en devenir, comme elle l’affiche fièrement sur sa page, une « composante », la « grande école de sciences sociales de l’université ! Si tant est que les IEP aient pu être gérés différemment des universités il fut un temps, celui de Grenoble, comme celui de Bordeaux, comme celui de Strasbourg sont maintenant partie intégrante de grandes universités et conviés à en adopter les « libertés académiques ».
Enfin, la dernière objection possible consisterait à opposer la salle de cours à l’agora du débat médiatique. Monsieur Kinzler aurait été légitime à parler librement face à ses étudiants ou ses collègues mais non sur le plateau de CNews. L’argument résiste peu à l’analyse. D’abord, d’innombrables collègues de Monsieur Kinzler prennent la parole dans les médias au nom de leur expertise académique; ensuite on ne sache pas que Madame Saurugger ait fait grand chose pour empêcher le débat public idéologiquement très marqué de s’installer au sein de l’université. N’est-ce pas un bon réflexe de la part de Klaus Kinzler de vouloir ramener le débat académique sur l’agora médiatique?
Non, décidément, Madame Saurugger ne sait pas ce que sont les libertés académiques ! Elle participe du grand mouvmeent de destruction des libertés qui caractérise le quinquennat d’Emmanuel Macron: loi sur les fake news en 2018; limitation de la liberté de prescription des médecins et piétinement du secret médical à l’occasion de la crise du COVID; restriction des libertés individuelles, toujours à l’occasion de l’épidémie (confinements, pass sanitaire, maintenant pass vaccinal); tentative de mettre en cause le secret de la confession sous le prétexte du rapport Sauvé; cela n’a-t-il pas suffi? Apparemment pas pour Madame Saurugger qui, par un arrêté interne à son école prétend nier l’existence même des libertés académiques.
La capitulation devant l'esprit de violence et d'intimidation qui ronge l'université de l'intérieur
En fait, le comportement de Madame Saurugger consiste à punir sévèrement un homme qui, en faisant usage de sa liberté académique, contribue à défendre la liberté en général. Et à donner raison aux collègues qui se font les porte-drapeaux de l’idéologie gauchiste au sein de l’université la soutiennent de facto ou la subissent sans s’y opposer.
Comment peut-on prétendre honorer la mémoire de Samuel Paty si l’on sanctionne Klaus Kinzler? Comment peut-on ainsi créer un précédent, qui encouragera tous les idéologues dans d’autres universités lorsqu’ils voudront saisir une occasion pour intimider des professeurs et des étudiants?
On remarquera, d’ailleurs, que Madame Saurugger, si prompte à invoquer la hiérarchie contre Monsieur Kinzler , oublie un peu vite qu’elle a été non pas élue par ses pairs à la tête de l’IEP de Grenoble mais nommée par un arrêté du Ministre. Ce même Ministre, Madame Vidal, qui a posé la question de la présence de l’islamo-gauchisme dans l’université. Madame Saurugger semble faire usage en plein de la liberté que protège le Conseil Constitutionnel en encourageant la tendance opposée, en donnant raison aux idéologues.
Il faut se rappeler aussi comment, elle était, il y a quelques mois, scandalisée que sa collègue Nonna Meyer n’eût pas été choisie pour la présidence de la Fondation Nationale des Sciences Politiques: elle avait signé un texte dans Libération dans lequel on peut lire: « Ses travaux reconnus sur le racisme et les discriminations ont été caricaturés jusqu’à l’absurde par les tenants d’un néomaccarthisme aux visées politiques évidentes, confortés par les propos tenus en haut-lieu contre un prétendu «islamo-gauchisme gangrénant les universités». Les plus hautes instances académiques nationales et internationales, comme l’American Political Science Association, ont dénoncé cette campagne diffamatoire à l’encontre de notre collègue qui ne peut évidemment être séparée des menaces qui s’expriment plus globalement contre les libertés académiques en France à l’initiative des ministres qui ont pourtant mandat de les protéger. » Visiblement certains ont le droit d’invoquer les libertés académiques mais d’autres non ! Madame Saurugger a le droit de s’exprimer dans Marianne mais non Monsieur Kinzler !
Madame Saurugger a décidé de capituler devant l’esprit de violence et d’intimidation qui ronge l’université de l’intérieur. Elle a toute sa place dans le roman Soumission de Michel Houellebecq. Et l’on ne peut qu’être inquiet devant l’accélération des événements. Il y a une dizaine d’années, les instituts d’étude politique étaient des lieux où existait encore une culture du débat. En quelques années, non seulement l’islamo-gauchisme mais l’idéologie du genre, la haine de l’Occident s’y sont installés. L’antisémitisme y a de plus en plus pignon sur rue.
Pour ceux qui ne voient pas ce qui peut arriver à une institution universitaire quand elle est conquise par l’esprit de violence tet d’intimidation, je recommande de regarder le documentaire Evergreen. Tout se passe comme si les Instituts d’Etudes Politiques se livraient à une concurrence féroce pour devenir l’Evergreen français. Tout se passe comme si Madame Saurugger, avait l’intention de prendre un avantage décisif dans la course à l’autodestruction des facultés de sciences sociales de l’université publique française !
Il est terrible de voir tant d’écoles et universités tomber dans un conformisme idéologique qui signe la défaite intellectuelle de la France. Ici aussi, quelques résistants sauvent l’honneur…
Un peu de shaming pour demander au président de Sciences Po de la suspendre pour 4 mois me semblerait une bonne idée…
Moi je reconnais bien les procès de Stalines et de la police de la pensée.
Ces gens ont perdu le sens commun , le sens des mots , et sont sans doute le produit de la nouvelle façon d’enseigner , de la perte des repères , de la destruction des genres , de sacrifier les humains pour les animaux ,d’apprendre la lecture de façon globale etc……
On voit bien que ces gens destructurés sont incapables de d’écouter un discours contradictoire et demende de suite , la disparition du contradicteur (démission) , car ils ne plus capable de fonctionner que par leurs EMOTIONS .
Voilà ou conduit l’influence de destruction qui nous contamine depuis les années Bush (Sarcosy) ;
le monde mené par des déséquilibrés ,qui poussent les idiots émotionnels devant , casser les autres (ça me rappelle la révolution bolchévique , ou les chemises brunes….ça pue pour nous tous ).
La vidéo sur Evergreen est hallucinante mais ce n’est que l’éternel spectacle d’enfants gâtés et d’ailleurs cela rappelle aussi un peu les campus en 1968…avec les mêmes conséquences prévisibles et sur le moyen terme la solution se décantera d’elle même: imaginons: vous êtes employeur avec une en entreprise à faire tourner; vous n’avez pas envie d’avoir le foutoir dans l’entreprise; donc vous tâchez de recruter des gens sérieux; donc vous trouverez le moyen de ne surtout pas recruter quelqu’un ayant fait ses études dans cette université et rapidement les diplômes qu’ils vont y acquérir vont se démonétiser…quant aux meneurs de tout cela ils finiront évidemment comme chroniqueur bien rangé sur les chaînes d’info type BFM ou LCI… Rien de nouveau sous le soleil…
La gauche est la salle d’attente du fascisme.
Léo Ferré
Pas d’amalgame. Je ne crois pas que cette dame se réclame de maqueron. En vérité maqueron comme Valérie détresse sont autant visés par cette dame que Herr Kinzler; maqueron aime l’Afrique et les Africains, rien à voir avec ce délire antifa 100% socialo babtou fragile nihiliste. Vraiment rien à voir.