Pourquoi le passe vaccinal sera le début de la fin pour Macron

Pourquoi le passe vaccinal sera le début de la fin pour Macron


Partager cet article

En prenant la décision de lancer le passe vaccinal au beau milieu de la trêve des confiseurs, Emmanuel Macron prend un risque politique majeur, dont nous pensons qu’il pourrait être le dernier avant une élection présidentielle à laquelle il n’est pas assuré de pouvoir participer. D’ailleurs, l’accélération du calendrier annoncée hier témoigne des craintes du gouvernement… C’est le moment de s’engager pour infliger une défaite en rase campagne à un pouvoir de plus en plus ouvertement liberticide.

En annonçant le passage au passe vaccinal, Emmanuel Macron a probablement sous-estimé le risque politique qu’il prenait. Mais il savait que c’était un risque.

Le passe vaccinal, preuve de faiblesse pour Macron

Nous avons expliqué les circonstances qui ont entouré l’adoption de ce passe vaccinal. Dans la pratique, 10% des « petits vieux » ont refusé la troisième dose, ce qui a obligé le gouvernement à désactiver 400.000 passes la semaine dernière.

Potentiellement, le gouvernement pouvait extrapoler, à partir de ce chiffre, une baisse de 10% de vaccinés à partir de février. La troisième dose passe en réalité beaucoup plus mal que prévu.

La perspective de soutenir la présidence française de l’Union Européenne, avec 5 millions de réfractaires à la vaccination pure et simple, et 5 millions de réfractaires à la troisième dose, soit une baisse de 10 points du taux de vaccination en France, est un moment politiquement difficile à négocier.

Donc, il fallait agir en annonçant de nouvelles ségrégations contre ceux qui n’auront plus de vaccin à jour.

Le calcul est simple : ils ont gobé les deux premiers vaccins sous la contrainte, ils goberont bien la troisième dose avec la même méthode.

Ce durcissement montre en tout cas qu’en jouant le chantage à la privation de vie sociale pour amener à la vaccination, l’équipe au pouvoir a discrédité le vaccin auprès d’une part grandissante de la population.

Une accélération qui est un signe de panique

Contrairement aux espérances du pouvoir en place, le passe vaccinal a commencé à agiter le landerneau, y compris dans les milieux les moins remuants. La révolte gronde, et la perspective d’une rentrée sous ces auspices n’enchante guère l’Elysée.

D’où l’idée de présenter le projet de loi sur le passe sanitaire dès mercredi prochain, et d’entamer sa discussion au Parlement dès le début du mois de janvier.

Cette précipitation est mauvais signe pour Macron : quand un Président de la République qui espère sa réélection en avril est réduit à déposer dans l’urgence un texte liberticide entre Noël et Nouvel An, ça commence à sentir le roussi.

Disons même que, dans le Stalingrad que Macron a commencé le 12 juillet contre son propre peuple, le Conseil des Ministres de mercredi prochain aura des airs de prélude à la capture de l’armée von Paulus durant le terrible mois de janvier 1943.

La partie qui s’engage est en tout cas à quitte ou double : soit ça passe, soit ça casse. Mais le rapport de force est terriblement dégradé désormais.

Le gouvernement lâche sur le passe en entreprise

Signe supplémentaire de la débandade en cours : après avoir émis l’idée d’un passe sanitaire en entreprise, et avoir lâché de nombreux ballons d’essai, le gouvernement a fait machine arrière. Provisoirement en tout cas.

Il faut dire qu’aucun leader syndical, ni salarial, ni patronal, ne s’est précipité pour soutenir la mesure. Seuls quelques habituels thuriféraires de la discrimination, de possibles nostalgiques des mesures de discrimination adoptées sous Vichy, en l’espèce Sophie de Menthon d’Ethic, et Bernard Cohen-Hadad, de la CPME, ont dit du bien de cette idée.

Face aux perturbations que cette idée, adoptée par le rival mondialiste de Macron, Mario Draghi, promettait de susciter, notre Grand Timonier a donc fait machine arrière.

Le début de la fin

Au doigt mouillé, on peut penser que le mois de janvier sera agité pour le gouvernement, ce qui ridiculisera définitivement la prise de présidence de l’Union par Emmanuel Macron.

Partout, la résistance s’organise, et beaucoup considèrent que le moment est venu d’en découdre avec un régime qui sent définitivement le moisi.

Incidemment, la conscience vient du rôle joué par l’industrie pharmaceutique dans l’édiction des mesures liberticides depuis plusieurs mois.

Pour le gouvernement, le retour de bâton pourrait être dévastateur.

De notre point de vue, si la situation politique continuait à se dégrader en janvier, l’élection d’Emmanuel Macron pourrait être lourdement compromise. Tout dépendra de la vigueur avec laquelle les Français vont s’opposer à ce passe vaccinal.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
CPO : matraquage sur la résidence principale en vue, par Vincent Clairmont

CPO : matraquage sur la résidence principale en vue, par Vincent Clairmont

Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) livre une analyse ambivalente sur la résidence principale. Il la décrit à la fois comme un "totem" fiscal intouchable politiquement, mais aussi comme une source majeure d'inégalités et d'inefficacité économique. Et les mesures proposées vont vous coûter très cher. Voici le détail de l'analyse, des propositions retenues (et écartées), et de leurs impacts redistributifs. Le CPO sème la panique sur la détention de patrimoine, par Vincent ClairmontC’e


Rédaction

Rédaction

CPO : panique sur l'assurance-vie, par Vincent Clairmont

CPO : panique sur l'assurance-vie, par Vincent Clairmont

Le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) consacre une analyse sévère à l'assurance-vie, qu'il identifie comme l'un des principaux vecteurs de distorsion fiscale et d'inégalité patrimoniale en France. Et il propose une réforme fiscale pour les contrats déjà ouverts. Voici le détail de l'analyse, des propositions et de leurs impacts sur les épargnants. Un "paradis fiscal" pour les très riches Le rapport décrit l'assurance-vie comme une niche fiscale massive (coût estimé à en


Rédaction

Rédaction

Les actifs tangibles, seule parade contre la faillite du papier-monnaie!

Les actifs tangibles, seule parade contre la faillite du papier-monnaie!

Vos placements sont en danger. Ne vous voilez pas la face : l'ère de la finance-papier, celle des promesses de l’épargne classique sans substance, est en train de s’achever dans le chaos. Entre le spectre de la récession en zone euro, la résurgence plus ou moins rampante de l'inflation et un système bancaire européen toujours fragilisé, l'heure n'est plus à la prudence académique : elle est à l'action, à la conviction et à la sécession patrimoniale ! La seule réponse valable, le seul acte de ré


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

Le CPO sème la panique sur la détention de patrimoine, par Vincent Clairmont

Le CPO sème la panique sur la détention de patrimoine, par Vincent Clairmont

C’est un document de 200 pages qui pourrait bien servir de livre de chevet – ou de cauchemar – à la prochaine législature. En publiant ce mois-ci son rapport intitulé Corriger les principales distorsions de l'imposition du patrimoine, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) ne se contente pas d'une note technique. Il pose une bombe à retardement sous le siège du statu quo fiscal français. Le constat est clinique, presque brutal : notre fiscalité du patrimoine, qui prélève pourtant


Rédaction

Rédaction